Chers cousins
Je peux enfin vous présenter la traduction du
livre « Les DOUSSEAU: Enter - FRANÇAIS
DANS L’EMPIRE DU CAFE ».
Ce
travail n’aurait pas été possible sans la contribution de Nicole DOUSSEAU-
LE CANNE et Virginie LE CANNE-DOUSSEAU, et
le concours de MARIA ALVES, une Française d’origine Portugaise qui en a assuré
la traduction en Français.
Un grand merci donc pour ce gros travail qui
va rendre possible la lecture de ce
livre pour toute la branche Française de notre grande famille et permettre de
découvrir une part inattendue de son histoire.
Certaines petites modifications ont
dû être apportées, en raison d’un portugais brésilien un peu différent du
Portugais d’Europe.
Merci MARIA, sans vous, je n’aurais jamais pu publier
la traduction du livre toute seule.
Alors…. Allons-y ! Voyageons ensemble,
cousins et cousines de mon sang… et de mon cœur !!
PRÉSENTATION
Une saga englobant, non seulement une famille spécifique d'immigrants: les DOUSSEAU, mais aussi un moment très particulier de l'Histoire Franco-Bresilienne, qui concerne un nombre important de familles issues de la même région du Périgord et installées dans la "Zona da Mata Mineira", avec un séjour intrigant par le "Vale do Paraíba".
Cette histoire va toucher notamment les villes de Bicas, Maripá de Minas, Rochedo de Minas, Guarará, Argirita; mais aussi des villages comme Taruaçú, Carlos Alves et le petit village du Machados.
Et va les toucher par le coeur. Le coeur qui suit le rythme de l'homme à la recherche de terrain, de logement et de moyens d'existence. Un coeur qui bat plus fort sous le coup de sifflet de la locomotive à vapeur et le verte extensif des plantations du café qui ont fait un jour de cette région un " Recoin des Barons". Et faire revivre, grâce à un examen historique, les "villes mortes" de Monteiro Lobato.
INTRODUCTION
Plus tôt ou plus tard, vient le temps de foureter
les bahuts. Mon jour est arrivé
sans que je sache définir le pourquoi,
vers 45 ans. Besoin urgent de racheter les racines qui auparavant
n'avaient même pas été perçues avec clarté. Il s'agissait de
« points » dans la mémoire. Sans liaisons les uns avec les autres.
Sans effort de recherche. Sans l'émotion des découvertes. Sans l'émerveillement
des rencontres
Soudain la voix de ma grand-mère, Merita,
disant dans ses semi-délires : « Elle sera la seule à voyager avec
moi ». Affirmation qui à cette occasion- là, apportait, bien sûr
découragement et anxiété à ma mère. Aujourd'hui nous acceptons comme
explication ce « chemin ». Chemin qui aurait pu être intuitif. Comment le savoir ? J'aime
penser comme ça, même comprenant aujourd'hui que l’écho des « ante » (quarante, cinquante, soixante, etc...) apporte à beaucoup de gens ce désir
d'appartenance, de se reconnaître en tant que partie d'un ensemble un peu plus large
que les expériences quotidiennes. Peut-être, qui sait, parce que le passer du
temps, chaque fois de plus en plus visible, transforme en quelque chose
d'impératif le désir de ne pas passer comme le temps, de rester comme quelque
chose de définitif. De ne pas passer
comme tout ce qui passe.
Un jour, perdue dans le « rien
à faire » de Saquarema, j’ai été présenté à l'Internet. Porte
ouverte à toutes les imaginations, à toutes les possibilités. A l'ère de
pré-Orkut, la fascination est venue par
Google... Un jour, je clique « Dousseau » : Enter. Et j’ai été
frappée par la fièvre sans médicaments,
la maladie sans guérison, le vice des vices ; le plaisir des plaisirs : la
recherche généalogique.
Tout a été scruté. Toutes les possibilités.
Je naviguais dans les eaux peu profondes de la simple curiosité. Des contacts
se sont établis, des chemins ont été entrevus, Je ne me rendais pas encore
compte de la grande importance au niveau personnel et si infime au niveau
collectif, du voyage que j'étais sur le point d’entreprendre
Voyage que n'ai pas été daté par moi. J'ai à peine accepté d'embarquer, sans savoir
le véhicule que me transporterait, à
quelle part et qui seraient mes
compagnons de voyage.
Entre ces « compagnons », la
première, sans aucun doute, a été Isabel
Pinto (Audebert). J'ai lancé plusieurs appels de recherche vers des endroits différents,
des plus communs aux plus
inhabituels. Comme un naufragé qui lance sa bouteille à la mer plus par acte de
foi que d'espérance. Et elle m'a trouvée! Comment ne pas me souvenir de jour-
là ?
Avec mon ordinateur
endommagé, j'étais connectée dans une « lan-house », avec mon mari sur la machine d'à côté. C'était le 26/08/2006. Et quand j'ai lu celle petit message d'
Orkut, avec des mots qui ne laissaient aucun doute, j'ai été prise d 'euphorie,
qui doit avoir semblé bien étrange aux personnes qui m'entourent... Après ce premier impact se sont suivis d'autres contacts par e-mail
et par téléphone. Constatée notre quête commune, elle m'a mis en contact avec Pascale Laguionie-Lagauterie. Même dans mes moments de plus grand
délire, je n'aurais pu imaginer que de l'autre côté de l'Océan, sur les
terres d'origine de mes aïeuls, une
autre personne avait entrepris la même recherche, dans une étude inlassable pour clarifier les
particularités des groupes d’émigrants français auxquels nos aïeuls ont
appartenu.
Lorsque l'on traite avec des gens d'une
telle grandeur, on ne peut pas reporter à jamais l'inévitable : transformer
en mots nos expériences.
Ne sachant pas jusqu’au moment si ce
chemin aura une fin, j'ai décidé que je ne pouvais plus repousser mon
« journal de bord ». Avant que les données ne se perdent ou soient falsifiées par la fée mémoire.
Avant tout je fais cela en votre mémoire,
ma grand-mèr Merita, unique et inoubliable. Ensuite pour ma mère Lidia, qui est pour mes filles, une source inépuisable d'affection et d'attention
et pour moi une inspiration éternelle.
Également pour Annet et Suzanna, mes aïeux.
Qui en fait n'étant pas proprement des
pionniers, ont su assumer jusqu'à la fin de leur courte vie, la tâche de créer des racines
en sol étranger. Et je sais maintenant combien cela a dû être
douloureux,
Pour tous mes
cousins et cousines, oncles et tantes
à tous les degrés que j'ai eu l'occasion de trouver dans cette
recherche, formant une infinie mosaïque de
types et mélanges qui nous distinguent en tant que brésiliens
Pour ma famille, qui a partagé ma folie,
et m'a prête son infini patience et son
indispensable compagnie par les petites villes de la "Zona da Mata Mineira", et par toute la vallée du Paraíba, leurs
cimetières, les notaires, les ruines de vieilles fermes …. Ses
« récits », racontés sur les places et dans les cuisines accueillants.
Pour l' « ancien » et puissant Kadett de mon mari, qui « a mangé »
beaucoup de poussière et a appris à
éviter les vaches et les bœufs se reposant
placidement au milieu des petites routes poussiéreuses de notre
histoire. Et pour le propriétaire même du dit Kadett qui bien qu'il n'ait eu
que des préjudices dans cette histoire, a gagné, centimètre par centimètre, à
juste titre, ma plus profonde admiration et éternelle reconnaissance.
Pour tous ceux qui, même dans l'absence, m'ont inspiré l'acte de création,
par le simple fait qu'ils existent. Et donnent des ailes à mes pieds si habitués à la terre ferme et aux terrains de
tout ce qu’est évident.
A mes filles et tous les enfants
« Dousseau », je laisse mon héritage. Peut-être le seul que je pourrais leur laisser dans cette vie. Mais qui est chargé de toute mon âme.
FRANCE
Un monde de chansons médiévales et romantiques, de princes et de princesses, de sons et odeurs seulement imaginés... De froid et de faim. De beaucoup et diverses maladies. De la lutte, du désaccord éternel et presque mythique entre les nobles et les vassaux, entre les propriétaires des terres et les paysans, ou les « journaliers ». Oui, ainsi étaient nommés les agriculteurs non propriétaires, ou même ceux qui, étant propriétaires d'un petit lopin, n'arrivaient pas en sortir de quoi subvenir aux besoins de sa famille et devaient louer leur force de travail à la journée. Bien que la France était dejà une république, cela était encore la situation réelle à la campagne. Il devait se passer encore plusieurs et plusieurs décennies avant que la France peut connâitre une période plus ou moins prolongée de paix et justice sociale. En fait.... « en France comme ici »
"NULLE PART"
FRANCE
Un monde de chansons médiévales et romantiques, de princes et de princesses, de sons et odeurs seulement imaginés... De froid et de faim. De beaucoup et diverses maladies. De la lutte, du désaccord éternel et presque mythique entre les nobles et les vassaux, entre les propriétaires des terres et les paysans, ou les « journaliers ». Oui, ainsi étaient nommés les agriculteurs non propriétaires, ou même ceux qui, étant propriétaires d'un petit lopin, n'arrivaient pas en sortir de quoi subvenir aux besoins de sa famille et devaient louer leur force de travail à la journée. Bien que la France était dejà une république, cela était encore la situation réelle à la campagne. Il devait se passer encore plusieurs et plusieurs décennies avant que la France peut connâitre une période plus ou moins prolongée de paix et justice sociale. En fait.... « en France comme ici »
Périgord....
spécifiquement appelé, Périgord Noir, ou se trouvent les villes de nos aïeux: Beauregard
de Terrasson, Peyrignac, La Bachellerie, La Bonelle, La Roche. J'ai du
mal à les situer géographiquement. Je
les cite aléatoirement, comme ils me viennent à la tête dans toute sa sonorité
étrange à nos ouïes. Imaginant la neige tombant, les porcs dans les cours, les
châtaigniers et les noyers en fleur... Le bruit des sabots sur les chemins
encore remplis de loups, que l'on faisait fuir en tapant ces mêmes sabots, indispensables, l'un contre l'autre, jusqu'aux foires, lieu de rencontres et de
commerce. Les grandes et affamés familles, qui laissaient encore à leurs enfants, en
héritage, un manteau fourré, ou
un matelas de plumes d'oies, signe de confort et chaleur à une époque où l'on
mourrait de pneumonie et tuberculose, avec pour seul espoir de trouver un curé
de village, qui officialise dignement « la fin » toujours imminente.
Depuis la naissance. On mourrait comme on naissait : en grande quantité.
Garantir l'alimentation essentiel pour survivre, principalement pendant les
longs et rigoureux hivers, était une tâche de héros. On mangeait ce que l'on
trouvait : châtaignes séchées, petits champignons qui poussaient entre les
rainures des roues de la charrette et même, quand il n'y avait pas d'autre oiseaux à chasser, on mangeait
les corbeaux, avec beaucoup d'appétit, après avoir passé des heures et des
heures à les cuisiner...
Un autre aspect
qu'il convient de mentionner ici, vu qu'il fait partie de la mémoire de tous
les descendants Mandral Dousseau (et
d'autres familles d'immigrés) est le suivant. On a toujours entendu raconter,
en famille, que l'un des motifs qui ont poussé nos aïeuls à entreprendre ce voyage-aventure au Brésil
fut la peur de la guerre, qui aurait pu compromettre leur futur et même celui
de leurs enfants en plus ou moins de temps. Il y a eu des rapports de que cette
crainte n'était pas seulement théorique. Certains aïeux seraient morts dans certains
des nombreux conflits et guerres qui ont ravagé la France, depuis la fin du
XVIII siècle. On parlait, chez ma grand-mère, d'un aïeul qui jouait du tambour
à l'avant d'un bataillon. Qui, à un certain moment, au sommet de la famine et
du froid, a dû manger la viande des montures (chevaux). Imagination? Peut-être.
Mais aujourd'hui, après consultation des
enregistrements de décès de Beauregard, j'ai trouvé les données ci-dessous, qui
corroborent avec certitude au moins l'information
que la crainte de la guerre était vraiment une raison présent et
contondant, entre tous les autres motivations,
qu’ils avaient probablement. Le 03/08/1858, est décédé Pierre Mandral âgé
de 27ans (né le 30/06 /1830, em La Roche), à l'Hôpital Militaire
Saint-Louis, au Sénégal. Il était le fils de Pierre Mandral et Marguerite
Mayadon, pourtant frère de Jean Mandral (père de Suzanna) et de Marie Mandral
Dousseau ( mère d'Annet).
Le 23/08/1865, est décédé, dans le même hôpital, Pierre Froidefond, âgé de 22ans (né le
03/01/1843 à Beauregard). Il était le fils de Pierre Froidefond et de Antoinette Delpérier. Je n'ai pas
encore réussi à trouver le degré de parenté avec Marie Delpérier Mandral,
mère de Suzanna.
Ces deux morts, directement en relation avec notre famille
sont à vérifier Il faut se rappeler que le Sénégal était une colonie française.
Mais le fait, que les deux soient décédés dans un hôpital militaire, nous permet
de penser qu'ils ne sont pas morts comme des colonisateurs, mais certainement
au service de la France. Les critères d'enrôlement étaient absolument injustes, style « pile
ou face », laissant la possibilité à celui qui avait été tiré au
sort d'acheter le droit d'être libéré. A 20ans, les jeunes hommes se
présentaient à la mairie du village où il vivait. Chacun tirait d'un
chapeau, un billet numéroté. Les chiffres inférieurs à 20 désignaient ceux qui
étaient pris, les chiffres supérieurs non...
A une époque de totale pénurie, on en déduit facilement : les plus pauvres étaient
majoritairement en première ligne. Avant
de laisser cette rubrique, si présente dans l'histoire de tous les peuples, et
plus marquante chez les uns que chez les autres, comme c'est le cas des
français, souvenons-nous du cas
certainement plus proche et plus
frappant de cette terreur de la guerre et de ses conséquences de nos aïeuls
immigrés.
On parle ici de Jean Dousseau. Un des frères de
François Guillaume, oncle de Annet, né le 30/07/1846 à Louignac, et décédé le
dimanche 06/08/1871, dans un hôpital militaire à Paris, âgé à peine de
25ans. J'imagine le traumatisme provoqué par ces pertes dans les familles, mais
aussi la surcharge de responsabilité et
la peur qui atteignait les fils survivants.
Les châteaux …. Ah! Ceux-là se voyaient au loin, rappelant
le passé de gloire récente.... Certains paysans vivaient « à leur
ombre » réelle et métaphoriquement.
Mais la plus part, continuaient à
soutenir l'ancienne noblesse, changée en grands
« seigneurs féodaux » avec leur sueur, leur sang et vénération
forcée. Au Brésil, nous avons eu
nos Barons ou Colonels après la proclamation de la République.
![]() |
CARTE ANCIENNE DE LA COMMUNE D'ORIGINE DES DOUSSEAU: PEYRIGNAC - SOURCE: NICOLE DOUSSEAU LeCANNE |
Tout ça pour dire que c'étaient des temps difficiles.
Ils cultivaient des vignes, produisant leur propre vin.....
Ils avaient pour habitude de suralimenter les oies, de façon à ce que
leurs foies deviennent énormes et gras : le « foie-gras ».
Je ne peux pas confirmer que cela était une coutume des paysans qui vivaient alors dans des conditions très
précaires.
Ils utilisaient leurs porcs pour chercher la fameuse truffe
noire du Périgord qui était certainement commercialisée dans les foires comme des joyaux précieux. Ils
fabriquaient l'huile de noix. Ils élevaient
leurs petits animaux, comme les
lapins, ou les chassaient la plupart du temps en confrontation directe avec les
ordres des propriétaires des terres.
On peut penser
naïvement : quelle abondance ! Erreur.
Lorsque cette production n'alimentait pas le propriétaire
du terrain, s'ils sont métayers, celle-ci
est également vendue en grande partie dans les foires des villages pour fournir des moyens de subsistance
minimum à la famille, avec des articles moins chers et, comme diraient nos agriculteurs ici même au Brésil,
« plus nourrissants ».
Ventre plus plein et santé plus fragile. Facile à
comprendre, « Rien de nouveau du
front ».
Telles descriptions apportent à
proximité de mon âme la justification par
l'attachement de ma grand-mère et
de mes aïeux à l'abondance, alors qu'ils
étaient déjà établis au Brésil et même par la suite. Pouvoir manger beaucoup et de
tout..... Comme si c'était là le summum.
D'un porc ma grand-mère arrivait à fabriquer tous les dérivés :
saucisses, saucissons, la viande sous différentes formes, mais toujours
conservée dans la propre graisse de l'animal. Rien ne se perdait.
Nous reviendrons sur ces souvenirs plus tard.
Surprise pour moi dans le langage parlé au quotidien.
Au jour le jour principalement en famille ils ne parlaient
pas le français, mais l'occitan, que l'on appelait péjorativement le patois Originaire depuis des millénaire (au tour de 15 siècles), cette langue des
poètes et des croisés fut pratiquement abolie du pays à l'époque napoléonienne,
dans une tentative d 'unification . Qui a eu du succès, puisque le mouvement de
quasi-extinction n'a pas été spontané. Au contraire. A l'époque de nos aïeux,
l'occitan a été interdit dans les locaux publics.
A l'école, qui est devenue
obligatoire, l'on ne pouvait parler que le français.
Enfin de telles politiques restrictives, ont fini par faire de l'occitan, malgré toute sa
sonorité, sa beauté et son importance
historique, une curiosité. Heureusement il existe des mouvements de résistance,
visant à sauver la langue. Un tel mouvement, au minimum, a réussi à
appeler l'attention,
de nos jours, du peuple français,
évitant ainsi que l'occitan ne tombe définitivement dans l'oubli, ce
qu'il ne mérite pas, à mon avis.
Encore de nos jours, de tous les départements de l'Aquitaine, la
Dordogne (ou Périgord) est l'endroit où on le parle le plus (34%) et ou on le
comprend le plus (54%). L'Occitan est la langue officielle de Val d''Aran et co-officielle
de Catalogne (en Espagne) elle est également l'emblème co-nationale en Italie.
Ci-dessous le premier article de la déclaration des droits de l'homme, en
occitan, avec sa traduction en français et portugais, ne serait-ce qu'à titre
de curiosité.
OCCITAN
« TOTES LOS ÈSSERS UMANS NAISSON
LIURES E EGALS EM DIGNITAT E EN DRECHES.
SON DOTATS DE RASON E DE CONSCIENCIA E SE DEVON COMPORTAR LOS UNES AMB
LOS AUTRES DINS UM ESPERIT DE FRATERNITAT »
FRANCAIS
« TOUS LES HOMMES NAISSENT LIBRES ET EGAUX
EN DIGNITÉ ET EN DROITS. SONT DOUÉS DE RAISON ET DE CONSCIENCE ET DOIVENT AGIR
LES UNS PAR RAPPORT AUX AUTRES DANS UN ESPRIT DE FRATERNITÉ »
PORTUGAIS
« TODAS AS PESSOAS NASCEM LIVRES E IGUAIS EN
DIGNIDADE E DIREITOS. SÃO DOTADAS DE RAZÃO E CONSCIÊNCIA E DEVEM AGIR EM
RELACÃO UMAS ÀS OUTRAS COM ESPÍRITO DE FRATERNIDADE ».
En résumé, je comprends maintenant pourquoi
nos aïeux ont, si vite, perdu la domination de la langue française, quand ils
sont arrivés au Brésil.
En outre, arrivés ici, ils ont trouvé un Brésil-Babel, où immigrés de diverses nationalités coexistaient et se mariaient entre eux. Il n'y a pas de langue
d'origine qui résiste. Si tant
est, qu'ils avaient, sous ces
conditions le désir de maintenir
une identité culturelle.
Selon la plus grande partie des études jusqu' alors effectuées
sur la réalité
des l'immigrés
dans son pays d'adoption, la plus grande
probabilité est
qu'ils aient tout fait pour être acceptés. Même aux coûts
d'une perte quelquefois presque
totale de tout
ce qui a pu le définir, ainsi que sa place
dans le monde
jusqu' alors : la langue, les
habitudes alimentaires, la façon de vivre religieusement etc.
Dans le
recensement effectué dans la décennie de
1880 à 1890, selon l'œuvre de Victor Grand,
on peut extraire les données suivantes : la commune de Peyrignac (Annet), avait 530 habitants et 129 maisons, dans un territoire de 647 hectares. La commune de Beauregard (Suzanna), avait 1351 habitants et 324 maisons dans un territoire de 1327 hectares.
Dans ce scénario, avec leurs variations prévisibles, il est clair, apparaît un
jour un personnage. Ou plus
tôt, réapparaît dès qu’il était originaire du pays et était simplement de
retour et de passage.... Firmin François Alibert que nous appellerons, à partir
de maintenant tout simplement Alibert.
Retracer
certaines trajectoires se révèle tâche quelquefois presque
impossible. Je m'autorise ici à compenser quelques lacunes avec mon imagination basée en échande d'idées et quelques intuitions.
Née le 25/07/1835, on
raconte que Alibert aurait été enfant de cœur à l'église de Terrasson quand il était enfant. Issu d'une famille aussi pauvre comme la plupart des autres, bien que quelques indications suggèrent le contraire. Estimé
par le curé et tout le monde en général. Adulte, il aurait vécu à Paris et participé
à quelques épisodes plus ou moins obscurs, sans possibilité de le prouver jusqu'à présent, comme par
exemple les événements qui sont arrivés dans la capitale du pays en
1870 et qui ont
tué notre arrière-arrière-arrière oncle déjà cité, Jean. A cause de son office ou quelque chose
d’autre, il a certainement
fréquenté les
hautes sphères du pouvoir politique
et économique. C'est là qu'il
aurait commencé à établir, sans aucun
doute, ses nombreuses et profitables relations. Entre autres, le Commandant
Joaquim José Gonçalves de Moares, né en
1812, neveu et beau-frère d'une famille de grande importance dans le Brésil du
Second Empire: Monsieur Joaquim José de Souza Breves , né en 1804, appelé
« Roi du Café ». La mère du Commandant Moraes, Cécilia, a hérité de son père Capitaine Mor,
de grandes extensions de terre de la Sesmaria Mangalarga. On raconte qu'ils se
sont connus dans un navire qui les amenaient tous les 2 vers le Brésil. Si
c'est la vérité et qu'ils ne se connaissaient pas auparavant, comme je suppose,
nous avons une énigme de plus à joindre à tant d'autres. : qu’est ce que attiré
Alibert vers le Brésil ? Des motifs politiques ? Enfin, il a vécu le
Cercle de Paris, période très troublé de l'histoire française.... Esprit
aventurier ? Je ne sais pas pourquoi
j'ai toujours eu du mal à croire cette possibilité..... Ambition ? Idéal ?
Durant tel
voyage, le Commandant Moares aurait invité Alibert à travailler avec lui, le
nommant administrateur de ses exploitations, dont la propriété est encore à
définir. Litiges constants de succession, des mariages entre membres de la même
famille, documentation restreinte ou du moins d'accès restreint dans les
secteurs où ces exploitations étaient situées , rendent très difficiles
l'éclaircissement de la question. Mais on sait que nous parlons de la région de
la Zona da Mata Mineira; aux alentours de Rochedo de Minas,
Maripá de Minas, Senador Cortes et Argirita. A cette époque, toutes ce villes
étaient les districts de plus grandes villes comme São João Nepomuceno ,
Guarará et Leopoldina.
Plus tard,
avec l'avènement deu chemin de fer, le
pôle attractif de la région a été la ville de Bicas, qui à l'époque était
également district de Guarará. Ne me parlez pas des noms,
annexions et
démembrements ! Il y a eu d'innombrables et infinis changements de nom et de
situation des villes de cette région.
A un certain moment, suite
à un manque de main-d'œuvre esclave pour
travailler les champs du à des lois successives visant à la liberation définitive, cédant à je ne sais quelle
impulsion propre ou suggestion extérieure,
Alibert, est retourné chez lui, plus précisément dans la région où il
est né et a grandi pour recruter des travailleurs pour les exploitations du
Commandant Moraes. En 1881, Alibert faisait déjà parti du
Conseil de l'intendance Municipal de Maripá de
Minas. Maintenant nous étions en 1885 et Alibert jouissait déjà d'une situation
très confortable dans le pays qu'il a adopté.
Il était riche, admiré et bien vu.
Sa relation
avec le Commandant Moraes l'avait également
introduit auprès des «gens
importants» au Brésil de l'époque.
On ne sait
pas au juste comment tout cela est arrivé, mais il
est indéniable que cet homme
avait au moins un certain charisme. Il me semble
que ce ne fut pas pour l'argent qu’il est retourné en France pour recruter des
travailleurs pour les exploitations du Commandant Moraes et peut être, qui sait, pour la sienne qui à l'époque devait déjà
posséder. Du moins, la propriété de l'exploitation de Monte Cristo, c'est
certain autour de 1900. Je dirais que c'est à cette propriété que l'on se réfère
quand on parle des "terres d' Alibert" citées en 1889 au terme
de création de
la Ville de Maripá
comme séparateur de devise.
Dans son
pays d'origine, la situation s'était beaucoup aggravée. Une peste appelée phylloxéra, apparue dans la
région depuis approximativement 1872, provenant d'Amérique du Nord causait de
plus en plus de dégâts. Le raisin et le vin, qui avait nourrit le Périgord et
son peuple, ne peut plus le faire. La misère était presque totale. Les
perspectives minimes. Les hivers rigoureux, alimentaient sans doute dans ces
villages le désir d'alternative, d'un futur,
d'une « échappatoire ». Comme,
cela se produit avec n'importe quel père de famille, même de nos jours.
Dans les situations normales d'immigration,
l'homme part tout seul. Ensuite suivant comment les choses se passent, va
chercher sa famille. Ou dans la plupart des cas, retourne chez lui avec un peu
d'argent dans la poche et beaucoup
d'illusions perdues. Dans le cas particulier de nos aïeux, celui qui les invitait, qui incitait
à leurs ambitions d'un avenir plus prometteur était un compatriote qui avait bien réussi. J'imagine combien de
conversations ont été nécessaires, combien d'arguments
ont été soulevés, combien d'illusions sciemment fortifiées jusqu'à ce que des pères de famille
avec leurs épouses et enfants en bas âge, c’est à dire des jeunes mariés, ne cèdent à
l'appel de
l'inconnu.
Certains, à peine
avaient-ils une valise pour ranger leurs
affaires. D'autres avaient de petites propriétés, dont ils devaient se défaire
pour repartir de zéro dans un autre pays. Fondamentalement si différent du leur....
le climat, les habitudes, la langue et l'alimentation... Quelle
force attrayante avait cet appel
pour réussir un tel exploit ?
Je n'ai pas de doute, que le gros de cette
fascination s'appelait Alibert. Celui qui, dans son enfance avait été enfant de
cœur à Terrasson.
J'appelle ainsi laps de temps entre
ce qu'il était et celui qu'il serait. Entre
la vie établie en France et cette même vie déjà établie au Brésil : «nulle
part». Chacun de nous en a fait un jour l'expérience, physiquement ou
émotionnellement.
On sait que quand une nouvelle perspective
s'introduit
dans nos esprits «l'avant» cesse d'être et «l'après», ne s'est pas encore fait. Moment cruel ! Difficile ! Et responsable par les grands changements
d 'itinéraire.
Moi qui suis très attachée à ma maison, ma famille et à mon quotidien, je tremble en pensant à l'aventure qui attendait nos aïeux.
C'est l'unique moment de sa trajectoire qui est, pour moi, presque impossible à comprendre.
Excepté de croire qu'ils ne reconnaissaient pas comme définitif leur choix. Qu'ils pensaient, un jour prochain,
le retour au pays.
Tous les préparatifs ont été faits par
Alibert qui, sûrement, a eu besoin de l'aide de ceux parmi les immigrés qui ont
été les plus influents. Ainsi que comme d'amis très influents et bien placés
dans la société périgourdine de l'époque.
Elaboration d'une liste
définitive de noms, d'un contrat minutieux de travail, des détails du
voyage... Dans un village où tout le
monde se connaît et de certaine forme s'apparentait,
un tel mouvement n'est pas passé inaperçu. Il s'est formé un mouvement répressif de la
part des agents de loi de l'époque. L'immigration massive vers le Brésil était
interdite depuis 10/08/1875, et ce qui se produisait là dans sa juridiction
n'était pas clair
si c'était un mouvement de l’immigration (et comme tel, interdit), ou simplement un compatriote
et ami qui emmenait ses pairs vers un destin prétendu meilleur et qui
aurait assuré par le droit d’aller et venir et par l'esprit libertaire pour
lequel la France encore aujourd’hui mérite
d'être reconnue.
Pour ce transport, on a contacté le service de la Compagnie des
Messageries Maritimes, une Compagnie officielle de navigation du pays. Chacun
avec son bagage rangé (je me demande
bien ce qu'il pouvait contenir), et sa situation légale indéfinie. Date
d'embarquement marquée pour le 05/09/1885. Local : Port de Bordeaux. Vapeur :
«l’Orenoque». En premier, un voyage en train. Les adieux à la gare de La
Bachellerie. Il y avait 21 familles et trois hommes célibataires, au total 84personnes soit 40 enfants et 44 adultes. Ci-dessous
la liste de ces personnes, avec le nom et l'âge de chaque couple et de leurs
enfants, ainsi que leur commune d'origine :
1- Guillaume AUDEBERT (29ans) et Marie FAVARD (24ans)
Enfants : Pierre (6ans) et
Gabrielle (3ans) : Tourtoirac
2- Henry AUDEBERT (22ans) et Jeanne DUCAMUS (22ans) : Hautefort
3- Étienne CHEMINANT (40ans) et Marie MALLARD (33ans)
Enfants : Charles (11ans) et
Gabrielle (3ans) ; Terrasson
4- Auguste DELAGE (42ans) et Léonie LAFUE (31ans)
Enfants : Franck (10ans) et
Pierre (7ans) : Hautefort
5- Pierre DUBREUIHL (25ans) et Eugénie (Marie) MOURET (22ans)
Observations : La liste de
contrats d' Alibert, parle de 2 enfants pour ce couple
6- David CELERIER (39ans)
Enfants : Thérèse (17ans),
Jeanne (13ans) et Vital (11ans) : Hautefort
7- François DHOME (29ans) et Antoinette DOUAT (22ans)
Enfants : François (4ans):
Beauregard
8- Guillaume DOUSSEAU (36ans) et Marie MANDRAL (30ans)
Enfants : Marie (10ans) et Annet
(5ans) : Beauregard
Observations : Sur l'original de
la liste de passagers, on constate Annet comme
Jean et DOUSSEAU comme DOUSSOT. Il est probable qu'il y ait également des disparités dans les données d'autres familles
9-Pierre DUBIN (41ans) et Marie DUBIN (27ans)
Enfants : Marie (9ans) et Lucie
(2ans) : St Raphaël
10-1 Pierre GRAVIER (4ans ?) et Marie BUSSON (4ans ?)
Enfants : Jean (?) - Adrienne (17ans) et Martin (13ans) : ???
11- Léon GINDRE (43ans) et Marie GINDRE (4?)
Enfants : Louis (18), Léopold
(13ans), …. ???? (10ans), Jean (5) et ..?? (5ans) : ?????
12- Jean GASPARD (26ans) et Marie JARRY (?)
Enfants : Marie (2 mois) :
Hautefort
13- François GRAND (33ans) et Jeanne GRAND (32ans)
Enfants : Benoît (3ans) et
Constance (6mois) : St-Orse,
14- Paul LAURIER (??)
15- Pierre MOUTY (33ans) et Jeanne TIGNAC (33ans)
Enfants ; Jules (13ans)et Noémie
(7ans) : Les Farge
16- Jean MALARD (34ans) et Anne COMBRADET (34ans)
Enfants : Arthur (8ans), Albert
(5ans) et Suzanne (2ans) : Hautefort
17- Jean PARVEAU (38ans) et Marie DUBREUILH (46ans)
Enfants : Pierre (11ans), Marie
(9ans), Cyprien (7ans), ??? (?) et Alphonse (?) : Tourtoirac
18- Camille THEULIERAS (?) et Thérèse RIBIERE (?)
Enfants : Maie (?) : Hautefort
19- François JAUBERT (25ans= et Julie POMAREL (25ans) : Pazayac
20- Pierre DEZON (24ans)
21- Jean BONIMONT (40ans) et Marie NICOLAS (30ans)
Enfants : Germain (9ans) et
Germaine (5ans) : Terrasson
Ce sont ces 19
familles et les 2 hommes célibataires qui seraient restés au Brésil.
Deux autres auraient
suivi en Argentine (famille JABY et PARGANEL), ainsi qu'un autre homme célibataire Joseph CHARPENET.
Observations
: Sur la liste de Alibert, il y a également une famille nomeé DEBET, composée
par un couple avec 4 enfants, que l'on a
pas retrouvé sur la liste du «Orenoque» et que l’on a pas connâit la
destination.![]() |
LISTE DES PASSAGERS DU VAPEUR ORENOQUE. SOURCE: ISABEL (AUDEBERT) PINTO E PASCALE LAGAUTERIE. |
Sur cette liste, on peut
voir Guillaume (François) DOUSSEAU et
Marie Mandral DOUSSEAU, ainsi que leurs enfants Marie et Jean, Marie est celle
qui, quelques années plus tard, mariée à Pedro GUIHERMINO (Pietro Guglielmini,
immigré italien), a été très connue à Maripa de Minas comme Mariá. Quant au nom
«Jean», voici l'explication.. Selon informations de Pascale Lagauterie,
chercheuse et amie inestimable, il était coutume dans cette France de ces temps-
là, d'appeler les enfants différemment du registre civil et du baptême. Jean devait donc être le nom de baptême de
celui qui est devenue notre aïeul Annet. C'est en effet ce nom qui figure sur
les registres de Beauregard de Terrasson. Comme cette famille n'est qu'une
des moitiés de
notre saga,
nous allons «l'oublier» pour un court instant. En fait on en
reparlera plusieurs fois.
Il se dit, qu'en arrivant à
Bordeaux, une grande ville dès de ce temps là, ils ont été logés dans les
environs du port, dû aux entraves légales
qui s'était formées. L'embarquement
immédiat sur le bateau, , qui était à quai, a été interdit. Alibert était retenu à
Périgueux, capital du Périgord, il essayait de libérer le départ et était incité d'abandonner. C'étaient clairement deux côtés opposés où certainement les réels intérêts n'étaient
pas ce que l'on voyait, et je ne souhaite pas
approfondir ce qu'ils étaient. Durant ces années de recherche, je n'ai jamais
rencontré un seul descendant de la famille Alibert, bien qu'ils doivent
exister, mais peut-être ne portent-ils pas plus ce nom. Il serait extrêmement
important de les entendre.
En fait, quitter la France
n'a pas été chose facile. Même sur le bateau, des responsables de l'immigration
tentaient de dissuader nos aïeux de l'aventure qu'ils avaient entreprise, leur
invoquant les dangers qui les attendaient au Brésil, monarchie d'esclaves et
qui traitaient très mal les immigrés.
Je peux imaginer
l'absurdité du conflit intime qui s'est établi dans les cœurs et esprits de
ces parents et
mères de famille. Leur ami et contractant
absent.....Ils n'avaient plus où aller, même s'ils le souhaitaient. Ils ont eu
le temps de se défaire de tous les liens matériels ou pas.
Pour abandonner ainsi son pays,
un homme et sa famille doit mener à l'avance une véritable bataille. N'oublions pas que nous parlons d'une époque où un tel voyage
était marqué par son caractère irréversible, surtout pour les plus pauvres. Ce
voyage que nous faisons de nos jours en 2 jours, comprenant tous les
déplacements en voiture, en avion et train , je présume qu'en ce temps- là et
spécifiquement pour eux, cela leur a pris plus d'un mois. Dans des conditions
absolument différentes de tout ce que l'on puisse imaginer. Et cela même s’ils voyageaient «assistés,» si on peut le dire
ainsi. Considérant tous les empêchements qu'ils rencontreraient
pour revenir (comme certains ont rencontré), s'ils le désiraient, on peut parfaitement
comprendre le caractère de «presque mort» que ces personnes doivent
avoir acquis pour les parents
qui sont restés en France. Au long du temps qui
passe, des enfants naissent «brésiliens», on travaille du lever au coucher du soleil …. Et il s'installe
ce que je nommerais l' «irrévocable».
Comment revenir ? Je n'ai
pas eu de connaissance d'une seule famille qui
l'ait abandonné à ce moment- là.
Mais
ils sont partis sans Alibert, le 05/09. Il était toujours détenu pour des vérifications.
Leur «nulle part», fut ainsi fait d' écœurements,
promiscuité, appréhension et nostalgie. Le «nulle part», n'est jamais très
beau. Le «nulle
part», qui durerait encore au moins les 19jours du voyage et un grand laps de
temps après l'arrivée au Brésil, qui a eu lieu le 24/09/1885, au port de Rio de
Janeiro.
Comme il était
coutume en ce temps- là, il semblerait qu'ils aient passé une courte période à
l'Auberge des immigrés dans l'Ilha das Flores, qui fonctionnait depuis le
01/05/1883, sous le contrôle de l'Inspectorat des Terres et Colonisation du
Ministère de l'Agriculture
Normalement, les
immigrés, du moins pendant la période dorée de l'immigration qui s'est produite quelques années plus tard
avec l'arrivée d'italiens, étaient recrutés dans cette Auberge par des agents spécialement envoyés pour
cette tâche et auxquels faisaient appel les agriculteurs ayant besoin de main
d'œuvre. Pour nos aïeux c'était différent, dès qu'ils ont passé le seuil de
leur maison dans le Périgord pour la dernière fois, ils connaissaient leur
destination, ils allaient dans la ferme Monte Cristo, à Maripa de Minas. Mais
rien ne semblait si clair et certain maintenant, vu qu’ils étaient seuls Alibert était toujours détenu en France.
Celui qui a reçu nos aïeux, en son nom, fut son neveu Pierre Laurier, qui est
arrivé au Brésil, avec son épouse en 1880.
Selon mes
recherches, il est clair que peu à peu, Alibert a apporté pour le Brésil
une bonne partie de sa
famille. Au moins deux de ses parents ont fait partie de ce même voyage (1885) soit
Paul Laurier et Pierre Dezon .
De toute façon, nos aïeux n'ont pas reçu avec
tranquillité les ordres de cet inconnu.
Ils ne l'ont fait, semble-t-il, que
parce qu'ils n'ont pas eu le choix. Ils
sortaient de l'Ilha das Flores, par le
«Cais do Bote» .Certains immigrés, parmi ceux qui restaient plus longtemps à l'Auberge, afin
de connaître les alentours et passer un peu le temps, ils se promenaient à Porto de Neves et à l'ancrage de Paiva.
Personne ne les en empêchait. Je crois que beaucoup de ces immigrés sont restés
dans ce coin- là appelé aujourd'hui le quartier de Neves à São Gonçalo. Comme
ce fut le cas dans le quartier de Bràs à São Paulo. Ironie : aujourd'hui l'Ilha das Flores est un
continent. Elle s'est réunie avec la
ville de São Gonçalo à Rio de Janeiro, dans le quartier appelé Neves, où se
trouve de nos jours un complexe de la Marine du Brésil. L'histoire de nos aïeux,
sur l'Ilha das Flores, fut de courte durée; une journée au maximum. Même
pendant cette courte période, il y a des indications, qui précisent que ces
familles de français auraient demandé la présence du consul français, mais ils
en auraient été dissuadés et pas forcément amicalement par Pierre Laurier. Du
port de Rio de Janeiro, ils ont été amenés à la gare de D.Pedro II. J'aurais
bien voulu voir cette étape. J'ai essayé
d'étudier chaque méandre de notre histoire dans cette intention. Il m'est
impossible, de passer dans cette région portuaire de Rio, sans imaginer
l'itinéraire de nos arrières grands parents. Je sais qu'il existait, à
l'époque, une station maritime des chemins de fer Central du Brésil, dans le
fond du «Saco da Gamboa»; voie qui menait directement du port à la gare D.Pedro
II. Mais celle-ci était utilisée
uniquement pour le transport du charbon. Comme la distance n'est pas si grande,
j'imagine combien d'immigrés l'ont parcourue à pied. J'imagine que le chemin le
plus court serait de contourner les rues appelées aujourd'hui Rivadávia Corrêa et
Bento Ribeiro. Une loi de la Secrétaire de la Culture de la ville de Rio de Janeiro, prétend préserver
tout ce secteur,
au moins pour l'instant, empêchant de nouvelles constructions et démolitions jusqu'à ce que lui soit rendue sa valeur
historique. Avec l'approche des grands
événements que la ville de
Rio de Janeiro va accueillir, qui sait, cette région
recevra enfin toute l'attention qu'elle mérite en fonction de sa valeur
historique.
![]() |
Gare D.PEDRO II, au RIO DE JANEIRO, au fin du XIX siècle. SOURCE: www.flaviorio.globolog.com.br |
Ainsi vont-ils,
fatigués, fondant de chaleur (ne pas oublier que l'on était en septembre),
inquiets et
totalement
émerveillés par la variété d'images, d'odeurs et de choses différentes de tout ce qu'ils avaient
vu jusqu' alors.
On peut penser à 100% de certitude qu'ils n'avaient jamais vu un noire et dans
cette ville portuaire, non seulement on en voyait, mais de plus ils étaient commercialisés, en cachette.....
Trop d'exotisme en une seule fois. Et leur question posée sans cesse : mais où
allons- nous finalement ? Qu'est ce qui nous attend en plus de ce que nous avons déjà vu ? Notre chère maison et
notre village en Périgord paraissent si loin déjà.... Si loin.... Il y avait des enfants dans
ce voyage. Beaucoup d'enfants. Qui certainement remplissaient de bruit le pont
du bateau et profitaient au maximum de toutes ces nouveautés, comme les enfants
en ont l'habitude. Comme Annet et Marie (Mariá) Dousseau, beaucoup d'autres comme par exemple, Pierre
et Gabrielle Audebert, Jules et Noémie Mouty, Germaine et Germain Bonimont,
Charles et Gabrielle Cheminant, Franck et Pierre Delage. Beaucoup d'entre eux
chercheront ensemble un futur plus ou moins en commun pour longtemps. Ils auront des descendants qui se sont retrouvés
plus d'un siècle plus tard grâce au circuit magique de la généalogie qui les
réunis tous autour d'un même intérêt : rechercher
et remettre un passé commun. Toujours avec l'aide inestimable et inégalable de
Pascale Lagauterie. d «l'ancre française» de notre bateau, nous pourrions dire.
Reprenons notre saga.
Reprenons notre saga.
![]() |
Carte de la ZONA DA MATA MINEIRA. Micro région connue comme "Sertões do Rio Cágado". On trouve de nos jours descendants des immigrés périgordins, non seulement dans toute cette région, comme tout autour. Pliez la partie blanche de la carte vers le haut et sur le côté droit et vous aurez une idée de la surface qu'englobaient les villes où nous avons trouvé des registres de la présence de français venus à la fin du XIX siècle. Ne pas confondre avec les français de Guido Marlière arrivés avant et dont on trouve également traces dans cette même région. Source: "Os Sertões do Rio Cágado", de Júlio Vanni. |
Après le voyage en train qui
a commencé le 25/09 et qui s'est
terminé dans la
gare de Bicas, juste inaugurée, puis à pied environ 12km jusqu'à Maripá de Minas,
également district de Guarará, où se trouvait la ferme Monte Cristo, comme on
l'a déjà vu ultérieurement. Je ne puis définir les dimensions de cette ferme à
l'époque. Bien que l'information initiale dit que celle-ci s'étendait jusqu'à
Rochedo de Minas, j'ai des raisons plausibles de croire, qu'elle s'étendait également
jusqu'à Senador Cortes (sortie au km 41 de la route 267). Cette randonnée,
j'ose espérer, a compté sur l'aide de charrettes, au moins pour le transport
des bagages.
![]() |
Ruines de la ferme MONTE CRISTO. PHOTOS: WILSON DE SALLES SILVA. |
A ce moment- là, l'histoire commence à être plus confuse. Jusque- là,
on peut compter sur l'aide de documents qui nous permettent retracer la dite
trajectoire soit : procédures judiciaires
de la Cour de Périgueux, livres
de registre des naissances, de mariages et décès du Périgord, une copie d'un des
contrats de travail, liste des contractés, liste des passagers du bateau
Orenoque....Et pratiquement plus rien. A partir de là seulement des
informations qui sont parvenues aux parents restés en France ou des descendants
de ceux qui ont été rapatriés. Certains descendants, détiennent quelques
informations de plus qui ont été passées de père en fils. Morceaux et petits
morceaux faisant partie d'un grand puzzle. Dans le cas de notre famille,
Dousseau, un grand et lamentable événement : nos arrières grands-parents, sont
décédés tous les deux relativement jeunes, laissant certains de leurs enfants
encore très petits, qui ont été élevés par leurs aînés .
Ma grand-mère aussi est partie
également jeune, donc en ce qui me concerne, la recomposition verbale de son
passé fut nulle. Le peu que je sais m'a été dit par ma
mère. Mais en vérité, seulement maintenant, à
cet instant, elle doit avoir une notion plus précise du passé de
ces ancêtres. C'est ce qui m'émeut et me pousse au-delà de ma volonté personnelle. Il ne devrait pas être permis que
des êtres humains passent par
ce monde sans
que leur trajectoire soit dignement
retracée. La vie est assez glorieuse et précieuse pour mériter une telle indifférence.
Principalement la vie de ceux qui
J'en profite pour préciser un détail. Il se
peut que ce ne soit pas le cas, mais
c'est une vérité qui a atteint ma conscience durant ce processus de
recherche. Depuis que nos aïeux sont
arrivés au Brésil (j'inclus ici toute la gamme de nationalités qui composent
aujourd'hui notre identité comme nation) les noms et prénoms ont commencé à
être modifiés. Mal orthographiés (disons plutôt parce que mal «entendus»), ou
même carrément changés, soit par désorganisation des agents publics ou par
difficulté de communication des propres immigrés. Et il se dit même que certains le préféraient ainsi. Pratiquement aucun
immigré n'a gardé son nom et prénom d'origine, soit en arrivant soit dans les
premières années. Certains changements auraient pu être hilarants si ceux-ci n'avaient pas été aussi
«dépersonnalisants». Et une entrave à tout le processus de recherche. Par exemple dans le cas
de notre famille, le certificat d'immigration n'a pu être obtenu avec le nom
correct. Sur le registre au Archive
National de Rio de Janeiro, sur la liste des passagers, nous sommes
«DOUSSOT» Et pire encore, les
techniciens lisent «DOUSSET». C’est pourquoi je me récuse à posséder un tel
document jusqu'à présent. Mais il existe à la disposition de toute personne
intéressé par celui-ci. Un autre exemple, notre arrière-arrière-grand-père
Guillaume, apparaît quelquefois comme François (les causes : ce dont j'ai déjà
parlé concernant les registres de naissance français). Ici au Brésil, on le
retrouve même avec le prénom João, orthographié en portugais .
Revenons à la «réalité» dont j'ai parlé dans
le paragraphe précèdent, que je trouve trop lamentable. Je me réfère aux noirs.
Les esclaves et leurs descendants. Il est caractéristique de l'être humain,
chercher et s'enorgueillir de retrouver
la lignée de ses ancêtres. Je me demande
aujourd'hui ce qui serait arrivé si au
bout de mes recherches j’avais réalisé que comme descendant d'esclaves je
n’avais pas quelque « hier ». Sans passé, sans registre, sans existence où tous ont fini par
s'appeler «da Conceição» ou «do Carmo», ou quelque chose comme ça après avoir
porté le nom, parfois de leur pays d'origine :
«un tel de Benguela», «sicrano du
Congo», «beltrano d'Angola». Parfois ceux-ci finissaient par porter le nom de
leur propriétaire (ou ex propriétaire), comme une sorte d 'hommage, qui se
caractérisait plutôt , à mon avis, comme un titre d'éternelle propriété. Telle réalité devrait être
reconnue et mieux étudiée, au
minimum, pour
une meilleure entente entre les races. Sur cette terre où nous sommes tous,
anciens ou nouveaux, de simples voyageurs.
Immigrés. Continuons.
L'arrivée à
Monte Cristo semble avoir été traumatisante. Des logements collectifs (« senzalas » ?)
pour des familles qui aspirent
à un peu de vie privée, paraphrasant ici la sensible perception des études de Pascale. Ainsi nos français ont commencé à justifier
leur renommée «d' insatisfaits» et «travailleurs trop exigeants». Choc de
réalités et mentalités dans une époque
franchement d'esclavage.
Malgré « l’agonie » du système.
. La réalité de l'immigré. La réalité de
l'esclave. La réalité de Monsieur le
Baron. Et de plus en plus se faisant sentir l'absence du contractant, le possible médiateur.
Prêtons ici
un peu d'attention au personnage Joaquim José Gonçalves de Moraes. On sait
relativement peu de choses à son sujet. D'autres Breves ont fait le trajet de Vale de Paraiba
en direction de la Zona de Mata. J'en ai eu connaissance d'au moins deux à
Leopoldina : Joaquim Luiz dre Souza Breves, propriétaire de la ferme Desengano et José Luiz de Souza Breves, propriétaire de
la ferme de Castelo , qui a également appartenu, si ma mémoire ne me fait pas défaut, à la Garde Nationale " en Mar de
Espanha. Au cimetière de «Santissimo» à Alem Paraiba, il y a au moins cinq
pierres tombales Breves. C'était le café,
apprivoisant en vagues vertes ce qu'il y
avait à apprivoiser. La Zona da Mata avait déjà été objet d'occupation de ceux qui avaient
abandonné la région des mines, quand le Cycle de l'Or touchait à sa fin. Venus de la direction de Barbacena, Ubá et Matias
Barbosa, ils déplaçaient ce mur vert jusqu'alors inexploré : notre Zona
da Mata. Nom qui me parait aujourd'hui extrêmement bizarre. Pendant toute mon vie d’enfant née à Bicas, seulement
des pâturages et des pâturages.
Cette occupation, non pacifique, continue en direction de Leopoldina et
Além Paraiba de la même manière qu'elle venait en sens inverse, de Vale do
Paraiba presque épuisée. Des populations entières d'indiens « puris »
furent exterminées. Souvent à travers de stratagèmes affreux. Soyons francs : la possession de la terre
c'est ça et rien d'autre. Lutte due et
pour le pouvoir. Qui se perpétue comme
héritage déterminant du grand retard
que nous pouvons encore voir dans nos villes de
la région. Dû à tous ces mouvements, pendant une
période, nous avons eu par là des Barons
du Café, grandes propriétés caféières, d'énormes mouvements d'immigrés,
de même avec création d'auberges à Juiz de Fora et Leopoldina, entre autres;
quelques- unes de courte durée. Guarará était la métropole. En 1855, le café représentait déjà 32% de
le production totale de la ville. Théâtres, épiceries fines, services
spécialisés. Vie politique
intense. Je cite ici quelques extraits des journaux de l'époque, qui laisse une
idée très claire de l'effervescence de
cette époque :
-« Les charretiers de cette ville nommés ci-dessous, ont dit
qu'à partir de cette date, voyant l'état des choses et même des mauvaises
chemins et de grandes augmentations de
salaires et le coût des pâturages, ils ne pouvaient plus faire le trafic de
fret de la gare de Bicas à cette ville à moins de 200 reis /15KG »
(Journal « O Guarará » 27-01-1895). Cette information fut publiée
plusieurs semaines d'affilé .
- « Le lazaret est prêt. Ce
qu'il faut, c'est une grande attention
et une scrupuleuse hygiène. Rien de fruits ; distance des
concombres ... Et avec de rigueur et de précautions rien n'arrivera ( "Journal O
Guarará" -10/02/1895).
- Dans l'exemplaire du 15/11/1895, de ce même journal, une annonce de
demi-page, en caractères gras, annonçait
prochainement à Bicas, un « stupéfiant » spectacle : une corrida ! Je ne pense pas être
la seule née à Bicas à n'avoir jamais entendu une telle chose.. .
En outre, beaucoup de surnoms, déjà à cette époque se levèrent, en nouvelles en tout genre: Lamoglia,
Duque,Tempone, Trezza, Grassano, Schetino, Abrahão, Dellecrode, Retto, Bianco,
Padula, Equi, Alhadas, Trecce, Verlangieri, Calvazarra, Filgueiras, Dore,
Castriotto, Bianco...
Cette supériorité a duré jusqu'à ce que les agriculteurs; se réunissant,
ont acquis des actions et ont fait venir le chemin de fer. La gare de Bicas,
(toponyme suggéré par l'Ingénieur Pedro Betim Paes Leme, pour la ville qui jusqu'
alors, s'appelait « Arraial das
Taboas » ), fut inaugurée le 09/09/1879. Parmi les propriétaires d'actions
du Chemin de Fer União Mineira, il y avait Joaquim José Gonçalves de Moraes.
Sur un total de 10897actions de la compagnie, 100 appartenaient au Commandant
Moraes. Après l'arrivée de nos français, il n'a pas vécu très longtemps. Il est
décédé le 29/09/1886. S'il était effectivement le propriétaire de la ferme Monte Cristo , quelques temps après, celle-ci
est devenue la propriété de Alibert, comme déclaré dans les registres notariaux. Selon mes recherches, qui, en ce qui concerne ce point,
mériteraient d'être approfondies, je crois que Moraes avait été également
propriétaire de la ferme Santanna, aujourd'hui dans la ville d' Argirita.
Actuellement, par le fait de ventes et d'héritages successifs, elle appartient à la même famille propriétaire du journal « O Município »
de Bicas. La ferme Santanna a appartenu à son
ancêtre Bertholdo Garcia Machado à peu près de 1920 à 1940 .
Et l'histoire continue à se faire, parce que aujourd'hui ce journal est
un des principaux véhicules au service de la recomposition historique de la
région. Véhicule d'expression
de grands intéressés par le sujet, comme Julio Vanni, les frères Faraht, Emil
et Chicre, pour lesquels je nourris une profonde admiration et José Luis Machado
Rodrigues, qui me fascine par ses articles. Parfois, me surprenant tous par
leur amour pour la terre, par leur passé
d’aussi immigrés, par la valeur qu'ils
savent attribuer aux chemins de fer et son histoire et existance presque
disparus. Ici un grand et sincère merci.
Parce que j'ai eu un jour l'opportunité de lire dans cette journal l'histoire
d'un anonyme descendant d'immigré. Histoire qui m'a beaucoup émue.
![]() |
COMMANDANT JOAQUIM JOÉ GONÇALVES DE MORAES . Source: www.brevescafe |
Quelque chose de
plus je ne saurais dire sur lui, le Commandant Moraes; en ce qui concerne la
Zona da Mata Mineira, puisqu' à Pirai il est extrêmement présent et connu. En
fait, il faut noter ici que Guarará et Piraí avaient des intérêts communs,
c'est ce que l'on peut appréhender à la lecture des journaux de l'époque. Comme
il avait pour habitude de faire les grands exploitants, il est probable que le
dit Commandant Moraes passe très peu de temps dans son exploitation de la Zona da Mata. Les grands producteurs de café
avaient leur maison dans la capitale, où ils vivaient la plus grande partie de
leur temps. Même pour conclure l'affaire avec le café produit.Ils voyageaient
également beaucoup à l'extérieur. S'il n'en avait pas été ainsi, Moraes n'aurait
probablement pas connu Alibert. La question de la possession des terres
a toujours été motif de heurts juridiques entre lui et son oncle et beau-frère,
Joaquim José de Souza Breves, le Roi du Café. Mais je ne connais pas comment de
tels processus ont été conclus, s'ils l'ont été. Il y a encore de nos jours
«questions BREVES» non résolues. En vérité, l'extension des terres appartenant
à cette famille dans le Second Empire, c'était tout simplement surprenant.
Reprenons le fil
de notre histoire.
Dans ces
premiers jours de l'arrivée au Brésil, le climat est devenu insoutenable. Trop
d'incertitudes. Une publication française de l'époque, relate qu'il y ait eu « une
espèce d'émeute ». Quelques chefs de famille, les plus insatisfaits,
seraient allés attendre Alibert à la gare de Bicas , armés, quand celui-ci
revenait de France enfin libéré (vers le 15/10) et après un séjour à Rio de
Janeiro. Il y a eu même intervention de la police afin de calmer les esprits,
les regroupant tous pour discuter. dans l'ancien hôtel de Bicas, l'hôtel
Moreira , propriété de Francisco Gazineu, à proximité de la gare. Comment ils
sont sortis de cette impasse, s’il a eu lieu en fait ? On ne le sait pas. Le fait est que 10 de ces
familles ont pris le chemin du retour dans la nuit du 24/09/1886, après une
période dans l'exploitation Monte Cristo. A pied jusqu'à Bicas, et en train
jusqu'à Rio de Janeiro.
Ensuite faisant
appel au Consulat de France ont cherché à être rapatriés. Cela n'a pas été
facile; il y avait de torts des 2 côtés. Et cela a été pris en considération,
mais on ignore si ça été dans les mêmes proportions. Les immigrants ne respectaient
pas un contrat qui a été dit a déjà été violé depuis son arrivée sur la part de
leur entrepreneur. La négociation n'a pas été facile, malgré la bonne volonté
du gérant du Consulat, parce qu'ils n'avaient pas de quoi financer le voyage de
retour et ils ne pouvaient rien attendre du gouvernement français, vu les
conditions dans lesquelles ils ont quitté le pays.
Les familles
Gaspard et Theuliéras ont dû être hospitalisées et ont été les seules à avoir
obtenu le rapatriement, obtenant des billets à prix réduits. Les autres ont été
envoyées dans d'autres exploitations et
ne réussissent pas à retourner en France. A l'époque a été lancée l'idée d'indemniser les familles, mais il n'en
a rien été.
De même qu' Henri
Audebert a quitté le Brésil, bien des
années plus tard, François Dhomme est retourné en France au début du XX siècle.
Ainsi que la famille Parveau. Ce sont ces familles qui ont raconté tout ce qui se
serait passé, à priori, dans ces premiers temps là.
Des familles qui
restent ici, chacun a contribué, à travers ses descendants, pour tenter de recomposer l'histoire. De la part de ma
famille, le nom d'Alibert, n'avait jamais été prononcé, du moins depuis
beaucoup de décennies.
De ce fait, en l'entendant, juste au début de mes recherches,
ce nom m'était totalement étranger.
Mais il est connu, que d'autres familles du même groupe
sont plus liées à lui et les histoires
qui nous parviennent de ces familles, lui sont favorables. Il serait un homme
qui, sans intérêt personnel ni nécessité, serait allé en France, seulement pour
offrir à ces concitoyens l'opportunité d'un futur meilleur dans le pays où lui
c'était enrichit, et était reconnu. Y comprir par l’Empereur D.Pedro II. Aucun
moment de mes recherches, je n'ai entendu quoi que ce soit qui démente ces
informations.
Le même magazine
de Marseille information qui a relaté le probable « emeute », a également relaté tout un passé
des mérites du personnage en question, avec des témoins plus ou moins
pertinents ou même douteux, puisqu'il
s'agissait d'amis parlant d'amis, Tout comme étaient respectueuses et
admiratives toutes les citations des journaux de l'époque comme «O Guarará».
Le Conseil de
l'intendance Municipale de la ville de Guarará, arrondissement de Mar d'
Espanha, fonctionnait en 1891, dans la maison du 2° Baron de Catas Altas, et
était présidé par le Baron. En faisait partie également Alibert. Il a été élu
conseiller municipal du district de Maripá de Minas et le rapport d'une des sessions
de la mairie relate en date du 15/03/1895, son engagement à emmener la
canalisation d'eau potable jusqu'au district de Maripá. Il a rencontré une
forte résistance, et sa demande a été a refusée pendant le débat sous prétexte
que tous les autres districts finiraient par demander la même chose. Mais à la
fin de la session, a été reconsidérée, à la demande du Président de la Mairie
et approuvée avec un devis de «1conto et 50mil réis». Il a renoncé au poste
pour des raisons inconnues et contre la
volonté de la Mairie. Seulement après plusieurs réitérations de son souhait, de nouvelles élections ont été
organisées et il a été remplacé par Horácio Furtado de Mendonça. Alibert etáit le propriétaire d'une des rares
machines de décorticage de la municipalité. N'oublions pas, pour finir, qu'il
circulait dans les hautes sphères de Corte, qu'il avait été également favorisé par le titre de
Commandant. Des accusations qui retombent sur lui en France, il a été abrogé en
11/02/1886.
Mais comme la
vison de ces faits a été bipartite, dû aux rapports antagoniques, je laissé ici
en paix la mémoire d'Alibert duquel on ne pourra jamais entendre le rapport final. Il
est mort pauvre, comme concierge de l’École de Bicas le 22/10/1915, quand il
avait 82 ans, laissant les enfants suivants : Pedro 15ans, Paulo 13ans et Maria 11ans. Ils restaient pour quelques
temps dans les notices des journaux des années ultérieures, ses fils Pierre François (le même Pedro cité précédemment) et sa fille Maria,
connue et reconnue comme la fameuse professeur Marinette, formée au collège
Imaculada Conceição, de Barbacena. Après son mariage elle est partie à Belo
Horizonte.
FAMILLE DOUSSEAU Les variations possibles: Dousseau , Dousseaux, Doussot, Dousseaud, Dusseaut, Dousseault.
On retrouve au Brésil, des registres avec les 2 premiers. Dans
ce cas, la présence du «X» caractérisé comme une erreur d'écriture lors de
quelques actes d’état civil. Le mot signifie «Originaire d'Ousse,
Pyrénées Atlantiques» C'est un nom, comme beaucoup d'autres qui
indiquent les villes ou l'endroit d'où ils sont originaires.
ANNET DOUSSEAU. Source: Almira et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA
SUZANNA MANDRAL DOUSSEAU. Source: ALMIRA et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA
Portons donc
notre attention sur la famille Dousseau. Notre famille.
Fait partie d’un
effort collectif cette disposition pour apporter à la lumière l'histoire de
ces familles. Isabel Pinto a dejà publié
l'histoire de ses ancêtres Audebert, avec des ramifications Delage, Malard et
Lambert. Les sœurs Aragão de Paula : Thereza, Fatima, Rose et Graça
(Bonimond/Mouty) sont sur le point de le faire également. Alan Benazzi Sanches
publie un site où l'on peut suivre en détail la généalogie de sa famille,
CHEMINANT. Et tous ensemble, nous partageons l'aventure de nos découvertes,
toujours avec la précieuse aide de Pascale Lagauterie. Je suis sûre que, même
si ça n'a pas ENCORE été porté à notre connaissance, d'autres descendants
parcourent les mêmes chemins. Question de temps, on se rencontrera tous un
jour. Tout cela n’est rien de plus que ma petite et inévitable contribution.
Ce que tout
indique, bien qu'il existe d'autres familles Dousseau en France, la nôtre, a
les premiers registres connus dans la commune de Bersac. Après ils ont été à Beauregard de
Terrasson. Ensuite Pierre Dousseau s'est
déplacé dans le département de la Corrèze, plus précisément à Louignac, où il
s'est marié avec Madeleine de Rouveron. Ils y ont vécu dans les années 1841 à
1859 avec ses enfants Jean, Guillaume et
François Dousseau, tous nés là. Après quelques années ils sont tous revenus en
Périgord, plus précisément à Villac (La Fournerie 1859-1867). Après cette
période ils se sont établis définitivement à Peyrignac, où ils vivaient quand
François Guillaume s'est marié et est retourné à Beauregard avec son épouse Marie
Mandral, avant de venir au Brésil où finalement ils se sont installés.
Ce déplacement
de Pierre et de tous les autres agriculteurs en général, vient du fait qu'ils avaient vraiment l'habitude
et le besoin de se déplacer à la recherche de travail. Du moins jusqu'à ce
qu'ils possèdent leur propres terrains. Il faut noter : la distance était très
court entre les lieux de fixations, les 2 départements étant voisins.. Un
departement serait plus au moins comme nos états. Et le déplacement sur lequel
je parle serait vraiment petite. Plus au moins comme celui d’un agriculteur
brésilien que laisse Juiz de Fora, em Minas Gerais, pour aller vers Tres Rios,
no Rio de Janeiro.
Aujourd’hui il y a en France les descendants de sa sœur,
Françoise Dousseau , qui ne portent pas le nom de Dousseau, mais probablement
Delord (Jean), le nom de son mari, avec lequel elle s'est mariée le 02/03/1884.
Guillaume a également laissé en France un autre frère, Jean, qui est mort le
10/06/1894 à 51ans à Peyrignac. Il était marié à Jeanne Lalbia (Voir ci-joint
une petite généalogie Dousseau. En
raison de mon prescience de ce fait, j’ai cru que réellement
nous pourrions avoir des cousins germains dans la région, à l’occasion
de ma première voyage en France, à 2009. Mais je ne pensais pas que j'aurai pu
les rencontrer. Même parce que je n'ai pas voyagé dans cette intention.
Cependant la main de Dieu nous mène toujours là où l'on doit aller, il ne peut y
avoir de doutes sur ce sujet. Lors d'une après-midi de recherches à la mairie de
Peyrignac, Pascale a rencontré quelq’un qu'elle connaissait. Elles se sont
mises à discuter et elle lui a parlé de mes origines françaises et que je
venais du Brésil pour les rechercher. Quand elle a prononcé le nom recherché
soit DOUSSEAU, il s'en est suivi une succession de «ah» et «oh» et ma pauvre connaissance de la langue n'a
pas été suffisante pour suivre la conversation des 2. En fait, cette personne a
mis Pascale en contact avec une certaine Nicole DOUSSEAU Le CANNE, qui étudiait
également l'arbre généalogique et l'histoire de la famille. A ce moment- là,
elles se sont parlé par téléphone. Pascale m'a demandé le nom de mes ancêtres
de la génération antérieure à l'immigration vers le Brésil. Et là encore une
autre succession de «ouais» et de «ouis : NOUS ETIONS DE LA MEME
FAMILLE ! Nous nous sommes rencontrés le lendemain chez Pascale et par la
suite plusieurs fois chez Nicole et en promenade
à la recherche de notre histoire dans la région. J'ai fait connaissance
d'une bonne partie de la famille et de leur trajet jusqu'ici. Ceci parce- ce
que, entre les cadeaux que la vie m'a apportés
depuis que j'ai pris ce chemin, est que j'ai rencontré non seulement une
cousine, mais une cousine studieuse et passionnée invétérée de généalogie et
elle ne savait pas que son grand-père a
eu un cousin qui a immigré au Brésil et
a laissé, là-bas, une énorme
descendance. Et oui le nombre de
Dousseau appartenant à notre branche est
aujourd'hui infiniment plus grand au Brésil qu'en France, si l'on prend en compte
tous les descendants, même ceux qui ne signent pas avec ce nom.
Reprenons. Ils
vivaient à Peyrignac. Beau village comme tous ceux du Périgord, il y faut dire.
Quelques maisons nées autour d'une église, exactement comme dans nos petites
villes de la «Zona da Mata». Avec son relief également très similaire, je crois
que le dépaysement de nos ancêtres, du moins en ce qui concerne les paysages,
n'a pas dû être si grand.
Me
promenant par les petites routes et
regardant les ondulations des petites collines autour, c'est comme si je
marchais sur les petites routes de notre «Zona da Mata». Les minuscules villages, pratiquement se touchent
et toutes les familles, à un certain degré, sont apparentées. On vit là,
aujourd'hui dans le confort, vie culturelle, amour profond de la terre
d'origine, dans des petits villages absolument propres, avec de parfaites
infrastructures, dans le respect d'anciennes traditions en tout genre.Tout le
Périgord est reconnu aujourd'hui comme un important pôle touristique historique-gastronomique,
même dans une France qui est un bijou resplendissant
même pour des yeux très exigeants.
Revenez aux
premières pages de ce récit, à la description de " comment vivaient les
agriculteurs en France" incluez- ynos aïeux, vos parents et vos grands-parents. En vérité, il y a des
siècles, ils vivaient tous de la même manière, en France comme au Brésil. Les
fruits de la revolution industriel,
l'avènement du chemin de fer et d'autres événements de ceux qui changent le
monde (ou au moins la vie des petites ...) étaient à leur début. Là comme ici.
Guillaume
DOUSSEAU s'est marié le 06/11/1875avec
Marie MANDRAL. Les MANDRAL vivaient dans la localité de Beauregard de
Terrasson. Aussi belle et magique que Peyrignac. Bien que plus tard nous reviendrons sur le sujet, il convient de noter ici, que
Marie MANDRAL avait un frère Jean MANDRAL, père de notre arrière-grand-mère
Suzanna. D'où le fait que nos arrières-grands-parents soient cousins. Ils ont
eu la première fille, Marie (Maria), le
23/11/1875. Ensuite le 01/02/1878 est né Célestin qui est mort bébé. Et enfin
le 28/11/1880 est né notre arrière-grand-père Annet. Tous sont nés " au
Roc", commune de Beauregard de Terrasson. Au Brésil ils auront une
dernière fille, Anna, décédée le 23/07/1966 à approximativement 72ans. J'ai
toujours été perplexe par le prénom de nos « tantes grands-parents ». Ce n'était
ni Maria ni Anna comme en portugais, ni Marie ni Anne comme en Français, mais
Marià (accent sur le «a») et Annà (accent sur le «a»). Jusqu'à il y a peu de
temps, je pensais que telle prononciation était due à l'accent d'un français
tentant de prononcer son nom en
portugais. Mais non ! Aujourd’hui je sai bien qu’ils ont preservé une
prononciation occitane. Comme c’est beau !
Carte postale montrant une famille typique de PEYRIGNAC au XIX siècle. SOURCE: "LES TERRASSONAIS: MéMOIRES EN IMAGES, de FRANCIS BERGER.
En 1885, comme Marià (accent sur le
« a »), avait dejà 10ans, il
est probable qu'elle fréquentait l'école dans son village comme le
prévoyait la loi. Et elle devait avoir une plus grande
notion du français que ses parents et
son frère, Annet qui à 5 ans était trop jeune pour aller à l'école. A cette époque, Jean MANDRAL, déjà marié avec
Marie DELPÉRIER, nom très ancien dans le Périgord, avait sa fille Suzanna, à
l'époque âgée de 2ans. Et ce fut à cette époque que tout est arrivé. Le
changement définitif et absolu de direction. Et il y en a qui disent qu'une
goutte d'eau ne change pas la mer !
De tous les obstacles que j'ai rencontrés
pendant ces années de recherches, le plus grand
est la période qui s 'étend de l'arrivée au Brésil jusqu'au couple
Annet/Suzanna, installés dans leur ferme à Machados. C'est une trop longue
période pour si peu d' information.......du moins jusqu'à présent. J'ai espoir
qu'après cette publication, beaucoup de choses remontent à la surface, des informations si ardemment
cherchées et jamais trouvées, rapports patiemment espérés qui ne sont jamais arrivés,
documents soigneusement cherchés à la recherche de pistes. Mais ne nous
décourageons pas ! Il veut mieux nous
en tenir à ce que nous savons du moins
que nous pouvons sentir basé dans le peu
que nous avons trouvé.
Analysant
des documents trouvés, datés de cette période-là, j'imagine que la ferme Monte Cristo n’était pas la destination finale et encore moins définitivement. Ils
ont dû réellement, comme on peut s'y attendre, aller de ferme en ferme, rendant
des services à des tiers jusqu'à ce qu'ils aient pu acquérir un peu
d'autonomie. La plupart des autres immigrés ont parcouru la même route jusqu'à
ce que, nombreuses années plus tard, les distances dans
le temps et l'espace ont fait que la coexistence était plus intime
impraticalble, jusqu’au l’éloignement total.
Il est vrai qu'en 1906 ils étaient à Argirita,
à ce moment-là toujours appelé Rio Pardo de Leopoldina, probablement dans la
ferme Santana (au km 38 route 267) Il est certain que se séjour était provisoire.
D'autres familles, comme celle de Jules Mouty et de Henry Audebert étaient
également par là-bas. Je n'en connais pas les détails. Je ne sais pas si les
familles se déplaçaient en totalité ou
seulement le chef de famille. Je crois plutôt dans la première hypothèse. Il
faut noter également que les fermes Livramento et Santa Clara apparaissent dans
beaucoup de mémoires de ces temps- là.
C'était de Argirita que Annet s'est
déplacé vers Rochedo de Minas pour pour se marier avec Suzanna, qui à l'époque
habitait déjà à Maripá de Minas. Je dis déjà, parce que le destin de la famille
Mandral, en arrivant au Brésil, a été
bien différent. Cela meritera un chapitre très spécial plus tard. Dans la même semaine du mariage d'Annet, plusieurs
d'autres immigrés ont célébré le leur, ce qui me fait penser que ces mariages
étaient planifiés en groupe pour faciliter le déplacement de tous , ou qui sait
pour tout autres motifs.
Ci-dessous les mariages qui ont eu lieu à cette occasion :
-Benedicto José da Silva et Noémy Mouty le
03/09/1903 – Témoins : Jules Monty et Henri Audebert.
-Annet Dousseau et Suzanna Mandral le
05/09/1903 - Témoins: Jules Mouty et Henry Audebert. PierreDelage signe à la
place de Suzanna.
-Pierre Delage et Raquel Audebert le
05/09/1903 – Témoins : Firmin François Alibert et Francisco Bianco.
On peut noter que les mariés étaient
pratiquement tous des immigrés, ainsi que la plus grande partie des témoins.
Il est également prouvé à travers les
actes de mariage, de naissance et décès trouvés, les déplacements constants
qu'il y aurait eu entre les 3 pôles de l'immigration française du
Périgord : Maripá de Minas (MG), Pirai (RJ) et Bananal (SP). Il suffit de
comparer les noms constants des certificats avec la liste des passagers des
bateaux Orenoque (1885). Ville de Buenos Ayers (1888) et Niger (1888).
Il est bien évident également combien était diverse l'influence
de chaque immigrant à l'intérieur de son propre groupe. Je veux dire : ils n'avançaient
pas tous au même rythme ni dans la même
direction et n'ayant pas les mémes méthodes dans l'acquisition de leurs biens
et de leur position sociale. Déjà à cette époque, on pouvait entrevoir ce que
l'on pourrait appeler de « vocation » de chaque clan. Mais occupons-
nous seulement du nôtre. Il serait d'importance cruciale que nous ayons trouvé
les certificats de décès de Guillaume Dousseau et Jean Mandral, nos arrières
grands-parents. Je pense que, quand on
les aura trouvés, cela nous éclairera beaucoup. Avec une lumière qui nous
clarifie la venue-à-être des Mandral Dousseau au Brésil,
Les quelques histoires que nous avons
entendu de nos grands-parents disent, faussement, que Annet aurait été chercher en France la cousine
Suzanna pour se marier. Faux. Mais finalement où et depuis quand, était cousine
Suzanna
? Il serait important de
le savoir, également s'ils sont allés à
Machados de suite après leur mariage, comme je l'imagine.
Et principalement quelle
est l'origine des terres qu'ils possédaient ? Il est presque certain que ces
parents avaient apporté un peu d'argent de France; fruit de la vente de leurs
biens, mêmes si ceux-ci étaient très peu. On ne peut pas écarter l'hypothèse
qu'ils les aient laissés ce qu’ils avaient aux soins de leurs frères. Quelques
cousines racontent avoir entendu d'une de nos arrière-arrière-grand-mère, Marie
Delpèrier Mandral, durant plusieurs années, qu'elle avait laissé des biens en
France et que tous les jours elle pensait à son retour. Au moins jusqu'à être trop
agée pour ça.
Il est probable également, qu'après des
années et des années travaillant en terres étrangères, ils aient à nouveau
accumulé un petit magot. Hypothèse dont j'ai du mal à croire. Guillaume
Dousseau a tenu 3 enfants: les français
Marià et Annet et la brésilienne Anna. Jean Madral avait également 3 enfants :
la française Suzanna et les brésiliens Martha et Elias. Un petit magot ? Dans
ces circonstances ? Il semble enfin que c’était ce est arrivé. J'ai trouvé au
bureau d'enregistrements d'immeubles de São João Nepomuceno, des certificats
qui prouvaient que la dit propriété à été acquise par Jules Mouty avant 1917,
mais sans date fixée. Touchant la ferme Bom Retiro de Adeodato Vilela, héritier
de Francisco dos Reis et celle de
Valparaíso de José Machado de Souza et Cristiano Gonçalves Filgueiras. Cela
consistait (au moins par occasion de la sucession de Suzanna Mandral) , en une
maison d'habitation sur 2 étages et couvertes en tuiles, d'une réserve
également couverte en tuiles, d'un moulin à eau, d'un abri, potes et autres
objets, 10 hectares de terre de culture et de pâturage. Pour nous approcher au
mieux de la date d'acquisition de cette ferme, nous avons un registre de la
vente d'une petite partie de cette celle-ci (2,5 hecates avec 3miles pieds de
café et une maison d'habitation plain- pied couverte de chaume) à Maximiano
José da Silva le 06/02/1909 . Cette partie de terre touchait aux
propriétés d Alfredo Eugénio Postes, Francisco Bastos Campos et José Gonçalves
Filgueiras. Reste encore une inconnue qui intéresse beaucoup
pour la compréhension du groupe
d'immigrants français dans son ensemble : comment Jules Mouty l'avait
acquise ? Rappelons-nous qu'ils sont arrivés en même temps et qu'ils étaient
pratiquement du même âge. Comprendre cette petite question éclairerait beaucoup
de détails de la trajectoire de chacune des
familles en particulier.
J'ai cherché pendant des
années des informations sur la formation
de le village Carlos Alves, appartenant
a la ville de São João Nepomuceno. La seule chose que j'ai obtenue
jusqu'à ce jour, est l'information que ce village est né d'une colonie
d'immigrants. Et si la date du mariage d'Annet et Suzanna peut être considérée
comme date d'acquisition de ses terres, il est probable que cette colonie soit
née sur des terres dejà érodées par la culture du café et ayant ainsi servi
pour l'établissement d'immigrés. Des terres données ou , qui sait
subventionnées Cela justifie le nom de
colonie.
Ruines de la ferme de ANNETt SUZANNA à MACHADOS.
Le fait est que c'est là, dans le lieu-dit
Machados, appartenant au village de Carlos Alves, que les Dousseau brésiliens
ont fixé leurs racines. Aujourd'hui malheureusement oublié, même appartenant à São João Nepomuceno, elle
est beaucoup plus près de Bicas. Ce qui caractérise cette typique « terre de personne »,
où le gouvernement disparaît. Peu de populations , peu de votants. Dès de
toujours.
Vue de le village de CARLOS ALVES, connu au XIX siècle comme SANTA BÁRBARA DO RIO NOVO, quartier auquel elle appartenait. Aujourd'hui fait partie deSÃO JOÃO NEPOMUCENO. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.
Cimeitère de le même village, où sont ANNET DOUSSEU, SUZANNA MANDRAL DOUSSEAU et sa mère MARIE DELPÉRIER MANDRAL. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.
Mais il y avait un temps... Ah ! il y
avait un temps où ces endroits étaient beaucoup plus peuplés. On y produisait
beaucoup de ce qui était consommé à Bicas et ses alentours. Un temps où les
marchands ambulants amenaient avec leurs mules des marchandises et des
nouvelles. Étant alors logés dans les fermes, volant ainsi le cœur des
donzelles de la maison.....Ce qui est presque arrivé à ma grand-mère. Un temps où les grands événements étaient les
bals aux autres fermes, beaucoup plus
recherchés que ce que l'on peut imaginer de nos jours. Mais aussi tous les
types de festivités religieuses. Un temps où on allait également dans les
petites boutiques à Carlos Alves, ou
comme on la nommait également Santa Bárbara de Rio Novo, nom de sa
« sainte patronne », afin de boire une « cachaça » (eau de
vie), jouer aux cartes ou jouer au
violon ou à l'accordéon les dernières chansons à la mode
de Chiquinha Gonzaga, faire de la politique ou simplement bavarder. Un temps où,
quand Annet s'oubliait dans la boisson, son cheval le ramenait, tout seul à la maison dans un parcours de quelques km.
Il le déposait sur le pas de la porte. Un temps où à l'école du village il n'y
avait qu'un instituteur. Et les élèves des sections supérieures
enseignaient aux plus petits, comme l'a
fait ma grand-mère. Mais personne ne faisait de grandes études. Les filles en
étaient empêchées. Les filles devaient, tout simplement se marier. Et les
garçons, on en avait besoin pour les travaux des champs. Du travail il n'en
manquait pas !
J'ai
toujours su que la décadence des Machados a été lente. Quand je me réfère aux
Machados, je commets l'erreur de considérer uniquement les fermes d' Annet et
de sa fille Mariquinha. Mais il y a beaucoup d'autres propriétaires comme par
exemple, à l'époque, la famille du mari de ma grand-mère Merita : les
familles Duque et Gonçalves Filgueiras.
Mais pour faciliter mon rapport, je
continuerai à me référer à la ferme d' Annet et Suzanna comme Machados. Et je
ne pense pas faire trop de mal. D'ailleurs jusqu'à il y a très peu de temps, je
ne savais pas qu'elle avait eu un autre nom. Au maximun, « les terres d'Annet le français ».
Aujourd’hui je sais aussi que dans le registre des immeubles, cette propriété
était également connue comme « Sítio das Araras ».
Il y a peu de temps (j'en parlerais plus
tard), j'ai eu un contact avec José Mandral, fils d' Elias Mandral. Aujourd'hui
âgé de 94 ans, c'est le seul témoin vivant à me parler d'Annet et de Suzanna.
Le seul qui peut me parler de ce qu'il a vu, entendu et senti, et non de ce qu'il a entendu dire.
Selon lui, l'image de « bon-colonel » allait bien à Annet. Bien que
ce titre se référait à des personnages ayant plus de biens et de pouvoir de
tous les types. Il produisait de tout dans sa ferme. Il cultivait la canne à
sucre et ses dérivés : mélasse, jus
de canne, sucre et cachaça. Les aliments
de première nécessité. Les produits laitiers : fromage, lait, beurre.
Peut-être dans la tentative de maintenir des habitudes acquises dans son pays,
il tentait de fabriquer des boissons fermentées avec des fruits divers, par
manque de raisins. Et il les appréciait toutes delà de la mesure, mais sans
jamais perdre l'autorité et le respect qu'il inspirait à tout le monde :
famille et employés.
Je pense qu'il est normal de décrire
ainsi ses « patriarches » à quiconque se propose de le faire. Mais
tous, depuis toujours, m'ont transmis cette image de mon arrière-grand-père :
homme fort, autoritaire sans pour cela ne pas être bon et juste, une
personnalité extrêmement marquante, bon narrateur, joueur de violon et grand amateur des jeux de
cartes. On raconte que, quand, au tour du balcon de la ferme, des dizaines
d'enfants circulaient, jouant et criant, il suffisait qu'il arrive, et siffle. Pas
des mots, pas des cris. Le silence était total. Et selon José Mandral, il n'y
avait pas de la peur, simplement admiration et respect.
Si le fils d'un employé se faisait mordre
par un serpent, c'est à sa porte que l'on frappait, et là il était le médecin.
Si un veau ne voulait pas naître, il
devenait vétérinaire. S'il fallait fatiguer un cheval allant et venant jusqu'à Maripá
pour rendre visite à sa mère et sa soeur, il le faisait. Et puis laisser
l'animal de garde. Sa maison de la ferme
était bien placée. Un peu cachée dans un virage, juste après un énorme rocher noir qui a inspiré d'innombrables
histoires fantastiques à des générations d'enfants de la famille. Cette maison
était vraiment grande, bien que très humble e dans les normes de l’époque. Entouré
par de nombreux et ombragés « mangueiras » (arbre de la mangue) qui
sont là jusque aujourd’hui, même si tout autour se est effondré. Elle
avait un bon cours d'eau, ce que tout propriétaire de terres sait donner une
valeur inestimable. Cela a souvent été motif de mésentente, surtout lors du
partage entre ses 9 enfants.
Je vais citer là une de ces petites
histoires, qui à l'époque, a dû avoir
une grande importance, puisque celle-ci est est arrivée jusqu'à moi rapportée
plusieurs fois par ma mère. Juste pour montrer quelle autorité avait Annet pour
les siens. Dans l'épisode du vendeur ambulant, pour lequel ma grand-mère est
tombée amoureuse, c’est possible le faire. Après la période du flirt, le
vendeur, amoureux, demanda la permission de fréquenter sa fille, Merita. Permission
accordée. Mais, par la suite alors que cette fréquentation était prête à se
transformer en quelque chose de plus sérieux, il est revenu sur son
autorisation. Simplement. Sans aucune possibilité de discussion. Après tout ce
n'était qu'un vendeur ambulant... Peut-être que ce père « immigré »
avait peur des voyages et des voyageurs... Et souhaitait pour ses enfants,
comme il est d'usage entre les grands ou petits fermiers, un mariage qui donne
un certain degré de stabilité et de fixation. Comment le savoir ? On raconte
que ma grand-mère est tombée sérieusement malade à l'époque et a même tenté de
se suicider. Sa grand-mère Marie Delpérier, murmurait partout qu'avec celle-ci,
personne ne se marierait. Jusqu'au jour où surgit le très beau prétendant qui
fut mon grand-père Evaristo. Ils se sont mariés le 06/11/1935 à Bicas, et même
par le fait que ce mariage n'ait jamais été heureux, il n'a jamais dissuadé ma
grand-mère de la véritable vénération
qu'elle avait pour son père. Quand ma mère, au cours de longues conversations au tour de la machine à coudre, demandait à
sa mère qui elle préférait, elle n'a jamais varié sa réponse: mon père !
Un autre exemple. Il y a quelques années ,
au début de mes recherches, la première fois que nous nous sommes trouvés au village de Carlos Alves, sans aucune idée
de ce que nous pourrions trouver là,
nous nous sommes arrêtés dans un petit bar
sur la place. Comme ceux qui sont coincés dans le temps et nous donnent
l’impression que nous tournons plus d'un siècle dans le temps. Un ou deux
personnes assis, hébétés... et le proprietaire si hébété comme ils. Nous nous
sommes arrêtés simplement pour demander
comment aller jusqu'au bureau d'état civil et pour boire de l’ eau, pour
combattre les effets poussiéreux de la route qui nous a menés de Machados
jusque-là. Comme tout bon « mineiro » (même les plus hébétés... adore bavarder,
nous avons fini par parler de nos relations familiales à Machados. Le propriétaire du petit bar, nous
a montré son père, très vieux disant : « Lui doit connaître quelque chose
sur ça ». Nous avons cité quelques noms et dates aléatoirement, mais quand
nous avons prononcé le nom de Annet, il a tout de suite réagit. Annet le
français ? Je l'ai bien connu ! Nous étions très émus vous imaginez !
Attention : il se souvenait d'une
époque où l'on visitait les travaux du quartier pour les régulariser. Le
travail en question était la première réforme de la ferme de Maria Dousseau, la
fille ainée de Annet (tante Mariquinha), mariée avec Arlindo Florentinode Souza. Il y avait environ 70ans. Je vous demande : quelles particularités
caractérisaient cet homme, pour que ce Monsieur s'en souvienne des décennies
plus tard ? Nous avons su, quelques temps après que ce Monsieur était décédé.
Mais il seras aussi toujours dans mes memoires, en raison du moment de grand
émotion qu’il m’a donné.
ARLINDO FLORENTINO DE SOUZA et son épouse MARIA DOUSSEAU DE SOUZA, au jour de son mariage. SOURCE: ALMIRA et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA
Ils ont eu 9 enfants. Sont-ils: Maria (Mariquinha), João (Joãozinho), Francisca Guilhernina (Nini), Merita, Alice, Margarida (Gaída), Sebastião (Tião), José (Zezé) e Luzia.
L’ aînée, MARIA , connue comme Mariquinha , est née en août 1904 semble-t-il dans la ferme Santa Clara. Il faut noter que la relation de la famille Dousseau avec les fermes de la région se retrouve au moins sur 3 générations, vu qu' Almira est née là et fut baptisée dans la chapelle de la ferme de Vitória, voisine de la ferme Santanna. Et, selon informations, il semblerait que ma grand-mère aurait passé sa lune de miel dans la ferme de Santa Clara. Mariquinha a grandi, s'est mariée, probablement à Chácara, le 22/05/1922 et est décédée à São João Nepomuceno. Son mari, Arlindo Florentino de Souza, également fils de fermier de la région, était très respecté et a toujours été très ami de Annet . Sa propriété habite, encore aujourd'hui ma mémoire. Dans mon, enfance, j'y ai passé beaucoup de mois de vacances. Entourée de cousines de ma mère et ses enfants, collectionnant de bons souvenirs, que seuls peuvent avoir, ceux qui ont vécu leur enfance dans les bois. Nous y arrivions, mon frère Amarildo et moi, accompagnés par notre tante Penha, assis sur les bidons, nous profitions du camion de lait qui allait jusque là-bas se fournir. Unique moyen d'y aller pour ceux qui n'avait pas son propre véhicule .A l'époque pas d'électricité ni de confort. Et c'était bon... Ruisseaux, cas comptés, neuvaines, des arbres fruitiers , des tas de paille de maïs dans la réserve, tiques par le corps et à notre portée, du lait tout juste tiré des mamelles des vaches. J'en sens encore aujourd'hui avec plaisir l'exotique odeur d’élévage. Le vrai parfum du terroir. Enfin d'innombrables souvenirs. Il y a un subtil détail : je ne me souviens pas avoir remarqué la présence de tonton Arlindo. Naturel je pense. La famille, à cette époque- là, était « vassalité ». Des femmes et des enfants c'étaient ceux que l'on voyait le plus par là- bas. Je ne me souviens pas non plus d'entendre tante Mariquinha discuter. Elle parlait, bien sûr, mais ne disait que le stricte nécessaire. Trop discrète, gentille, douce.... toujours présente et presque invisible. Normal également. La femme n'était pas plus que ça, en général . .
MARIA DOUSSEAU DE SOUZA (MARIQUINHA), avec son mari ARLINDO FLORENTINO DE SOUZA et avec leurs premières filles, MARIA (MARIINHA) et SUZANNA. La fille plus grande c'est MERITA, une des soeurs de MARIQUINHA et ma grand-mère. Source: ALMIRA et SEBASTIANA (TIANA) DOUSSEAU DE SOUZA.
Ils eurent 12 enfants, la plupart d'entre
ceux qui sont encore vivants, habitent toujours aux alentours avec leur famille,
même s’ ils ne portent pas le nom de Dousseau. Dans la maison de la ferme, avec
un peu plus de confort que au passé, vivent Sebastiana (la douce Tiana) et sa
sœur Almira, les « fondations » de toute la famille, au moins
c'est ce qu'il m'a toujours semblé. Extrêmement religieuse elle s'occupe de la
chapelle du petit village, dans les moindres détails. Le salon de cette
chapelle, construite ardemment, avec la
contribution de ses efforts, et ceux de toute la communauté a reçu le nom qu'il
méritait : Salon Maria Dousseau de Souza, sa mère, notre tante Mariquinha .
Le Centre Communautaire est une construction annexe de l'ÉGLISE DE BOM JESUS, à MACHADOS. Il porte le nom de notre tante MARIQUINHA (MARIA DOUSSEAU DE SOUZA).
Maria et Arlindo ont eu les enfants
suivants : Maria (+), Suzanna (+), Nair (+), Marcilio, (Moacir (+), Alirio
(+), Murilo (+), Diva, Sebastiana, Nilza, Almira(+) et Arlindo .
|
Les enfants de MERITA e EVARISTO: ANNET, LIDIA, SUZANNA e SERRAT. Source: Album de famille.
Mme Merita, éternelle passionnée pour prendre
soin, nourrir et elever des enfants, a
mis longtemps avant d'avoir ses propres enfants.La première, ma mère Lidia, en hommage à sa
grand-mère paternelle, est née 5ans après leur mariage. Mon père s'appelle José
Carlos Mayrink et ensemble ils m'ont eu moi et mes frères, Amarildo et
Renato . Amarildo a eu avec Leila
un fils nommé Thiago. Renato a eu avec Monique un autre Renato et avec Cláudia,
son épouse actuelle, a eu André. Mon mari s'appelle Wilson et nous avons 2
filles prénommées Manoela et Clara. Nous vivons actuellement à Saquarema.
Puis est né Annet (le
Nezinho pour la famille ou Duque pour les amis). Elle a pu ainsi honorer la
mémoire de son père. Une fois, cet oncle, à cause de problèmes de santé, s'est
déplacé avec elle, en train après plusieurs changements, jusqu'à la ville d'
Urucânia, cherchant pour lui, par l'intermédiaire du père Antônio Ribeiro
Pinto, la bénédiction de Notre Dame des Grâces. Ma mère se souvient encore de
l'auberge où ils ont dû passer une nuit et du parfum du lait de roses qui a inondé tout le grignotage qu 'elle
a dû amener pour ce long voyage avec 4 enfants.Tonton Nezinho (également mon
parrain), habite aujourd'hui à Bicas , ville pour laquelle il nourrit une
vraie passion, après avoir habité plusieurs années à Rio de Janeiro. Il est
marié avec Eny et ont 5 enfants et 9 petits enfants .
De santé très fragile, sa troisième grossesse, de Serrat, a été très compliquée. Ma mère pense que le prénom de
cette chère tante est dû à une promesse
quelconque faite à cette occasion-là. Tante Serrat habite aujourd'hui également
à Bicas après avoir habité plusieurs années à Além Paraíba. Elle a 3enfants et
3 petits enfants du temps où elle était mariée avec José Venturelli.
La dernière, Suzanna (notre
tante Zanita), en hommage à Suzanna Mandral Dousseau . Elle habite actuellement
à São Paulo. Elle est veuve de Walter Giraldelli Michelli, avec lequel elle a
eu 3 enfants et 4 petits enfants.
Merita a eu 2 autres enfants, José (Zézé) en hommage au grand-père
paternel, qui est décédé très jeune d'une pneumonie. Et Manoel, mort- né le
04/07/1947. Malgré l'extrême difficulté de sa vie, et de la maison pleine
d'enfants, elle trouvait toujours un petit coin pour en accueillir d'autres.
C'était une nièce atteinte d'une anémie et dont les parents n'avaient pas de conditions pour s'en occuper, une autre
qui avait besoin de rester à Bicas pour un traitement médical, et d'autres,
tout simplement , vu les difficultés de leurs parents, venaient profiter de sa
table toujours prête à recevoir. Et d'autres et d'autres neveux qui arrivaient
et laissant rester dans cette étreinte si chaleureux et si doux. Oui, parce que
Mme Merita, mince dans son enfance, est
devenue une femme obèse, dû principalement au diabète. Mais se blottir
dans ses bras était le plus grand des délices ! Quand elle a décidé
d'ouvrir sa maison même à des « étrangers », mon grand-père a
commencé les disputes qui duraient jusqu'à la fin de leur vie. Ils vivaient
dans la même maison sans presque s'adresser la parole. Une femme capricieuse,
résolue et indépendante. Un homme autoritaire, exigeant et très intolérant. Un vrai choc des personnalités.
Moi la première petite fille,
aimée passionnément par eux, j'ai été heureuse, pendant mon enfance avec eux 2,
comme nulle part ailleurs. Pour moi, son affection naturelle, à elle,
débordait, et la sienne, à lui, que l'on pouvait penser inexistante, dans
d'autres circonstances, surgissait, subtile mais sûre.
Et pourtant dans cette vie si proches dans beaucoup, beaucoup de jours
de mes vacances ou à d'autres moments qui j’avais passé entre eux, je n'ai
jamais entendu ma grand- mère parler de ses parents, d' Annet et Suzanna, que
je cherche aujourd'hui à connaître sans savoir par où commencer. Peut-être des
souvenirs trop ressentis et inopportuns
à partager avec un enfant,. A mon adolescence,
déménagement à Rio. Et nos contacts se limitaient à de nombreuses lettres
et des visites sporadiques . Et même si j'adorais toujours ses étreintes, mes
intérêts étaient multiples et elle n'était plus le centre de mon petit monde.
Quel temps précieux j'ai perdu ! Comme je regrette, aujourd'hui, de ne pas
l'avoir interrogée jusqu'à entendre de
sa propre voix, les histoires de son passé, de ses parents, de ses aïeux et
leur venue de France au Brésil.
Aujourd'hui en regardant en arrière,
je ne vois dans la maison de l'époque que quelques signes. La photo d' Annet et Suzanna sur le mur de la salle
principal et que j’ai toujours admiré sans savoir très bien pourquoi, et
aujourd'hui illustre ce rapport. Une photo d 'elle, avec 2 de ses sœurs,
sur la porte de la chambre où je dormais et que je n'ai pas pu retrouver ,
malgré toutes mes recherches. Et dans cette même chambre, un coffre et un bahut,
disparus également. Des choses qui certainement
ont apporté des témoignages d'un autre
temps .
On aurait pu avoir quelques souvenirs de Suzanna si les enfants de
l'époque avaient été différents de ceux d'aujourd'hui. … Voyons pourquoi. A une
époque, les enfants encore très petits, ma grand-mère a dû passer un bon bout
de temps dans l’ hôpital de Bonsucesso, à Rio de Janeiro. Normalement, c'était
ma mère la responsable de ses frères, mais elle était elle- même encore une enfant.
En préparant ses affaires pour le voyage, ma grand-mère a pris ses biens les
plus précieux, l’alliance et une petite ciseaux qui avaient appartenu à sa mère Suzanna, et les a cachés
dans un oreiller, après l'avoir cousu dans un
petit sac. On peut bien imaginer comment celui-ci a été retrouvé et le
destin de ces reliques qui ont servis de monnaie d'échange pour quelques chose
de plus intéressant pour elles. Je peux
imaginer la douleur de ma grand-mère à
son retour... Si pour moi jusqu’aujourd'hui cela me fait mal d'y penser...
Mme Merita, la même que nous « voulait » au jeu de Ludo, à moi
e à mon frère Amarildo aux nuits de vacances. Quand, sous prétexte de notre
visite, remplissait l'armoire de gourmandises qu'elle ne devait pas consommer. A
cause de sa passion « sauvage » pour les gâteux, dont j'ai
malheureusement hérité, ses problèmes de
santé se sont aggravés à l'extrême. Au moins dès que j'ai commencé à le
comprendre (on dit que cela a commencé à sa ménopause), elle a été atteinte de certaines bizarreries, que
personne n'a jamais pris très au sérieux Et contraints, nous changions de
conversation quand elle se mettait à parler de choses incompréhensibles , qui
même aujourd'hui, pour être sincère, je ne sais pas d'où ça venait. Et là
encore, je ne lui ai pas prêté
l'attention qu 'elle méritait. Au cours des dernières années de sa vie,
elle a perdu peu à peu le vue, ce qui l'a, certainement le plus martyrisée. Un
oncle, Walter, l'avait amené à Rio pour voir s'il y avait possibilité d'une
chirurgie. Mais comme le problème était également dû au diabète, elle a fini
aveugle. Et ensuite des problèmes rénaux et respiratoires graves. Période où
elle a beaucoup souffert malgré les soins de ma tante Zanita, la seule restée à
Bicas à l'époque. Elle est décédée le 29/05/1984, parlant avec sa mère : celle
du ciel Notre Dame de Grâce et celle de la terre Suzanna.
Je pense que depuis elle est bien,
heureuse, elle veille sur moi et tous
mes cousins et oncles. Je crois qu'elle m'inspire et est constamment à mes
côtés. Méritant d'être pour toujours dans la mémoire de tous ceux qu'elle a aidé,
accueilli et défendu durant toute sa vie.
FAMILLE MANDRAL
FAMILLE MANDRAL
Bien que dès de Annet et Suzanna, Mandral et
Dousseau soit une seule et même famille, l'histoire de son arrivée au Brésil a
des particularités qui demandent un chapitre à part.
Allons-y !
Comme on a vu précédemment, la famille
Dousseau composé de Guillaume, Marie et ses 2 enfants Maria et Annet, sont
arrivés au Brésil en 1885, sur le bateau Orenoque. En ce temps- là , la
famille Mandral composée de Jean, sa femme également Marie (mariés le
12/04/1884) et sa fille Suzanna, vivaient encore en France à " Le
Roc", commune de Beauregard.
Si l'histoire réelle des moments qui
précèdent les immigrés du Orenoque est difficile à éclaircir, l'est encore plus
celle des immigrés du Ville de Buenos Ayres de la Compagnie Chargeurs Réunis,
sur lequel a voyagé la famille MANDRAL entre 27 autres soit :
BARON, CHANDEZON, CAILLAT, SOLIGNAC, MARIN, PILLEAU, PONTIER, FROIDEFOND,
FOUILLADE, MALARD, JOUBERT, RAFFE, LAGRANGE BAROT, FERRIGNAC, GASPARD,
CHAVANIL, DUTHEIL, BAYLE, PARVEAU, LAPEYRE, LEONARD, ROBERT, DUMAS,
DORAT et THISSOU. Observation : En gras se sont des familles dont j'ai
trouvé trace de permanence dans cette région. Quelques noms ont dû subir des
changements dus à des enregistrements erronés.
Pour essayer de comprendre, bien qu'étant vague,
cette histoire, nous avons le besoin de dévoiler un personnage pratiquement
inconnu : Pierre Mouty. Si vous
lecteur, vous vous donnez la peine de
consulter la liste des passagers du bateau Orenoque ou la liste contracté par
Alibert, vous trouverez son nom. Il est venu avec sa femme Jeanne Tignac et
deux enfants, Jules et Noémy et même destination : Maripá de Minas.
A un certain moment entre 1885 et 1888, on
a trouvé trace de sa présence à Piraí, dans la ferme Bela Aliança , à l'époque
propriété de Maurice Haritoff et de sa femme connue comme Nicota de la famille
Breves. Il jouissait alors d'une intimité relative avec ceux-ci, vu que le
baptême de son fils Gaston, a eu lieu dans la chapelle de la ferme et ayant
comme parrain et marraine Monsieur de Sauzey et son épouse Isabelle également
héritière Breves et propriétaires de la ferme Botafogo. Notons ici une
curiosité : ce même Jean Sauzey demande au Ministère de l'Agriculture en
décembre 1888 une permission pour l'introduction de 20 familles immigrantes.
Autre chose à noter c'est queson épouse, Jeanne, décédée à cette époque (1887) a été enterrée
dans le même cimetière Bela Aliança .
Toutefois, en 1888, nous avons trouvé
trace d'un Pierre Mouty en Périgord, favorisant un recrutement du même type que
celui d’Alibert. Et pratiquement a subi le même genre de pénalité.
Pascale Lagauterie croit, se basant sur des
documents, qu'il existait 2 frères homonymes. Pourtant, dans la continuité de
l'histoire que nous raconterons ici, il
y aura toujours le doute sur le fait de savoir de quel Pierre Mouty on
parle .
Dire que telle histoire est imaginaire,
est pour moi impossible. Parce-que, entre le peu que ma grand-mère répétait à
plusieurs reprises aux questions de ma
mère, il y avait cette affirmation « Ils sont venus avec les Mouty. »
Au quel se référait elle ? A la famille Mouty (père, mère et enfants du
premier voyage) ou aux 2 frères (dans les 2) ? Une des choses qui pour moi
est claire, c'est la proximité de la famille Breves avec les français, soit à
Maripà soit à Piraí et probablement à Bananal. Aloysio Breves Beiler, historien
passionné, créateur de l'excellent site « Breves Café », ignorait tel
rapport à l'époque de mon premier contact, bien qu'ayant essayé de clarifier
mes doutes à ce sujet. J'ai des motifs de croire que, comme Mouty circulait par
les 2 pôles (ou 3 si l'on y ajoute Bananal), Alibert le fait également.
A Maripá il avait comme adresse la ferme « Pedra Branca », propriété du
Capitaine Silvestre Henriques Furtado (au début du XX siècle).
Le vapeur « Ville de Buenos
Ayres » a quitté le port du Havre probablement dans une tentative de
doubler les autorités, le 17/08/1888. Je crois en un mouvement très coordonné.
L'avocat qui a défendu Alibert et Mouty était le même, Schaeffer, dans un
processus essentiellement égal. Je n'ai pas d'informations sur le déroulement
de ce voyage ni sur son arrivée au Brésil le 13/09/1888. Le fait est que sur le certificat de débarquement de la famille MANDRAL (n°
241, livre n°29- Registre des entrées d'immigrants - Port de Rio de Janeiro) obtenu auprès des
Archives Nationales, leur destination
était la gare de Vargem Alegre, la plus proche de la ferme Bela Aliança.
J'ai retrouvé trace de la famille Mandral
quelques années plus tard, se déclarant résidents à Maripá, à l'occasion du
mariage de Suzanna et Annet. Pendant ce laps de temps, Jean et Marie ont eu 2
enfants, Elias et Martha. Cette dernière, née à Maripa le 22/08/1899. On a donc
appris, par son certificat de naissance, que son père était déjà décédé avant
sa naissance et se fut tonton Guillaume qui l'a enregistré (incroyable,
celui-ci se faisait appelé João). Je regrette de ne pas avoir trouvé le
certificat de décès de Jean Mandral afin de partager avec vous les indices que
celui-ci aurait pu nous apporter, où il vivait, par exemple, et quelle a été la
cause de sa mort. Je pense qu'à l'époque, ils vivaient à Argirita, qui à l'époque
s'appelait Rio Pardo de Leopoldina. Je n'ai pas non plus pu déterminer le lieu
de naissance d' Elias Mandral. Les
références sur lui sont généralement très divergentes.
En examinant les certificats de mariage qui
ont eu lieu durant la même semaine que celui d’Annet et Suzanna, on observe la
forte présence de Jules Mouty et Henri Audebert comme témoins. Ce qui me laisse
penser qu'ils avaient déjà acquis une situation privilégiée parmi les
immigrants, on ne sait pas si c'est sur un point affectif, ou du pouvoir ou des deux. Ou tout
simplement par simple formalité, pour maintenir « les choses entre
français ». Déjà au mariage de Raquel Audebert avec Pierre Delage, les
témoins furent Alibert et Dr Bianco, qui a également été une figure marquante
de l'époque. Je ne ai aucun doute que cela fait une hiérarchie claire déjà
établi, au moins à cette époque. Et très probablement d'avant. Depuis la
France.
Nos Mandral, à ce qu'il paraît, ont commencé à « immerger » à
cette époque. Avec la mort des patriarches Guillaume et Jean, Annet comme père de famille, a assumé
également la responsabilité de sa
belle-mère et de ses petits beaux-frères Elias et Martha. Vivaient ensemble à
la ferme Machados. Martha a laissé le souvenir, à ma grand-mère d'une
tante tourmentée qui s'est marié avec Antônio José Barbosa, connu par le surnom
de « Paraíba ». Il semblerait que très tôt elle a commencé à montrer
des problèmes mentaux, aggravés par le fait qu 'elle n'a jamais pu tomber enceinte. Elle est décédée avant 1933.
Elias s'est marié avec une fille d’un fermier de la région … Et ainsi a
été propriétaire d'une belle ferme, également aux alentours des Machados. Il
a eu 5 enfants soit : Dalva Mandral Farias, Leonor Mandral Gatti, Maria
Aperecida Mandral Silva, Oliveira Ferreira Costa (?) et le déjà cité José
Ferreira Mandral.
Il est décédé vers 60 ans, étant né entre
1888 et 1899.
![]() |
JOSÉ FERREIRA MANDRAL. Photo: MARLY MAYRINK |
Toutes ses filles, décédées, se sont mariées et ont des descendants à
Bicas. Ce sont des Mandral, mais surprise ! C'est récemment que nous avons appris son existence, vu que
ma mère ne paraissait pas savoir avoir
eu un grand-oncle du nom d' Elias. Comme,
ayant certainement pris le nom de leurs maris, il nous reste la
consolation qu' à Bicas il y a plein de Mandral qui peut-être ne
se connaissent même pas.
Quand à Monsieur José Ferreira Mandral... Il vit à Rio de Janeiro. Il a eu 2 fils et
c'est à eux qu'incombe la tâche de faire en sorte que le nom de Madral ne
disparaisse au Brésil. . Beaucoup des mémoires de ce livre sont à lui. Dommage qu'il soit parti très tôt de Machados,
à 18ans pour le service militaire, et il n'est jamais revenu. Ou si, il est
revenu des années plus tard, retraité, espérant réacquérir les terres de son
père. Mais au vu de la grande décadence de la région et sentant la résistance
des enfants, a fini par se désister, malheureusement.
FAMILLE GUILHERMINO
CONSIDÉRATIONS FINALES
Au milieu de toutes les recherches qui m'ont menée jusqu'ici, certains noms se sont fixés dans mon esprit presque comme une prière.Les histoires en relation avec ces noms sont si merveilleuses. Les endroits : Ferme Monte Cristo, Ferme Bela Aliança, Ferme Rialto, São João Marcos, Île das Flores, Gare de Bicas, Bananal. Des personnes : Alibert, Maurice Haritoff et son épouse Nicota, Commandant Moraes, Baron de Ribeiro Barbosa, Étienne Cheminant... Des êtres humains d'un autre temps, faisant, avec ces endroits- là une ambiance parfaite pour l’imagination de chacun.
AUTRES GROUPES
PETITE GENEALOGIE DE LA FAMILLE
Le grand-père de ISABEL PINTO, PIERRE AUDEBERT. Source: ISABEL PINTO (AUDEBERT).
REMERCIEMENTS
FAMILLE GUILHERMINO
![]() |
MARIÁ (MARIE) DOUSSEAU et PEDRO GUILHERMINO (PIETRO GUGLIELMINI). Source: ZILDA GUILHERMINO RISSOLI et JOSÉ RUELLAS. |
Comme nous le savons, Guillaume et Marie Dousseau ont eu 2 filles. Mariá
(comme était dejà connue la « petite Marie »), et Anná. Cette dernière
ne s'est jamais mariée parce que, comme cousine Martha, elle souffrait de
troubles mentaux. Elle a toujours vécu auprès de sa mère et de sa sœur (Marie est allée vivre avec Mariá après le décès de son mari François Guillaume).
Mariá s'est marié avec Pedro Guilhermino (Pietro Guglielmini le
19/07/1902), immigré italien arrivé le 13/03/1896 avec le Vapeur Gênova, quand
il avait 26ans. Il est arrivé dans un groupe aussi destiné à la région de Maripá de Minas, aprés un séjour à l'auberge Horta Barbosa, em Juiz de Fora. Sur son certificat de débarquement, il est marqué qu'ils sont venus appelés par des parents et "achetés" pour la "Monte Verde". Cela est probable parce que, selon le spécialiste de l'immigration italienne Júlio Vanni, il y aurait deux branches de Guilherminos dans la
région. L'immigration vers le Brésil était facilitée quand les gens étaient
appelés par des parents déjà présents sur le sol Brésilien.
Pedro était le fils de Sante Guglielmini (décédé le 04/10/1914 à Maripá
vers 83ans, étant arrivé au Brésil à 59ans) et Maria (arrivée au Brésil à
54ans). Il est venu avec ses parents, sa femme Lucia (24ans) et 2 enfants :
Almerico (qui a été connu comme Almerindo) et Olimpia (arrivée à 3ans, était connu à Maripá par le nom d'Angelina)
Ces données sont dans « l’Archive Publique Mineiro » sous la notation
SA-884 page 201. Malheureusement sa jeune femme est décédée à l'Auberge Horta
Barbosa à Juiz de Fora entre le 2-4/07/1896. Il y a des informations comme quoi
elle serait décédée en accouchant. Sa fille s'est mariée et a de la descendance
à Maripá. Dont je mets en évidence la douce figure de Madame Sesbastiana. De
son fils Almerindo on parlera plus tard.
Une observation : bien que cela n'apparaisse pas sur le certificat
de débarquement de Sante et de sa famille, il semblerait qu'il aurait eu, en plus
de Pedro , les enfants suivants :Anna, Suzanna et Elisa. Je ne sais
pas s'ils ont immigrés vers le Brésil à une autre occasion ou si elles sont
restées en Italie. Ou peut-être fruits
d'un possible deuxième mariage au Brésil de Sante Guglielmini.
Maria épouse Pedro le 19/07/1902. À l’époque, il avait 32ans et elle 27.
Aux 2 enfants de Pedro se sont ajoutés 10 autres soit: Germana (1903), Alberto
(1905), Tereza (1904), Odette (1907), René (1909), Lidia (1911), Leonor (1916),
Pedro (1913), Oswaldo (1919) et Ivone (?). La plus grande partie a laissé une
très grande descendance à Maripá et ses
alentours. J'ai l'impression, lorsque je vais à Maripá, qu'il n'y a que des
Guilherminos. Et certains inoubliables comme D.Odette, sa fille Neiva t sa
petite fille Rita. La première fois que j'y suis allé, accompagné de mon époux,
mes filles, ma mère et ma tante Serrate, j'ai été étonnamment bien reçue par
des « Guilherminas », (Zilda Rissole, Zuleica) de lesquelles je
n'oublierais jamais la sympathie, la gentillesse et la disponibilité C'est
grâce à l'une d'eux que j'ai eu le plaisir de connaître D.Sebastiana.
Dans les registres de Maripá, il est marqué qu'autour de 1928, Maria
Mandral Dousseau était la propriétaire d'un commerce. Il semblerait que ce
serait un bar ou quelque chose de ce style. Mais également propriétaire d'une
boulangerie géré par Almerindo Guilhermino.
Je ne saurais dire si c'était des établissements différents ou tout dans le
même. Je penche pour la première solution, vu qu'ils paient des impôts
différents. Je n'ai pas non plus la certitude que la « Maria » qui a
enregistré l'immeuble était la mère ou la fille (comme elles vivaient
ensembles...).
J'ai une histoire sur cette boulangerie. Ma
mère raconte (histoires entendus par ma grand-mère) que dès que Marie (connue à Maripá
comme « Vó Madama » ), a commencé à faire ses petits pains
« français » (jusque-là, le petit déjeuner était constitué de pain de maïs, de manioc, etc ...) et il y a eu une réaction typique de l'intolérance à
l'inconnu. Il se disait que ce pain- là était si doux et différent, parce
qu'elle utilisait dans la pâte, les os moulus des enfants du cimetière. Et
pour l'immigré est comme ça: il souffre
pour venir et continu à souffrir pour essayer de s'installer. Ils
incommodaient, parce qu'ils parlaient différemment, s'habillaient différemment. Et parce- qu'ils
faisaient du pain plus goûteux et plus doux.... Choses de l'être humain. Pedro
Guilhermino est décédé en 1938. Annet Dousseau le 24/09/1937. Je pense que la
situation des 2 femmes et leurs nombreux enfants a été précaire. Sur le
certificat de décès de Vó Madama (10/04/1938 à 83ans à Maripá), il est marqué, qu'elle a été enterré comme
indigent. Chose très triste, après un si long parcours à la recherche d'un
futur plus digne. Tant de terre et tant de mer...
Almerindo, homme et le plus vieux de tous les frères, enfant de Pedro et
Mariá, a pris en charge la boulangerie,
tentant d'en tirer les besoins pour la famille. Je n'ai pas grand- chose
à dire sur lui, mais c'est un homme bien aimé et respecté pour ce qu'il a fait,
ayant perdu sa santé dans ce travail fait de chaleur et de suie.
J'ai eu l'honneur de connaître quelques-
uns de ses descendants qui m'ont reçue
avec beaucoup d'attention. J'espère que l'une d'entre eux, Maiza, historienne, pourra
approfondir cette histoire dont j'ai juste vu le superficiel...
Le fait le plus
inintéressant, surprenant pour moi, c'est son mariage avec Noêmia Mouty en 1910.
C'est une confusion que je n'ai pas réussi à éclaircir : bien que Pierre Monty ait eu avec Jeanne
Tignac une fille Noémy , celle-ci (née le 24/09/1891 à Taruaçú), est sa
fille avec Louise Bayle, avec laquelle il se serait marié à Piraí après son
veuvage. Louise était la fille de Leonard et Marie Bayle, faisant partie d'une
des familles arrivées par le Vapeur Ville de Buenos Ayres, tout comme ses
nombreux frères et sœurs : Antoinette, Eugénie, Antoine et une autre
Louise (le même nom).... Je ne me suis pas accoutumée avec cette habitude qui gêne
les généalogistes, d'appeler 2 enfants encore vivants par le même prénom.
Pourtant tout comme il y a eu 2 Pierre Mouty, il y a eu 2 Noêmias (Noémy). De
cela je n'ai aucun doute, parce que la fille de Jeanne s'est mariée avec
Benedito José da Silva le 03/09/1903 et leurs descendants doivent être
également à Maripá et alentours. Il me semble que, pour quelque angle que on regarde, Pierre Mouty est un homme difficile à comprendre.
Du mariage de Noêmia
Mouty avec Almerindo Guilhermino sont nés: Alice (1911), Alcebide (1913),
Almerinda (1915), Maria Olga (1916, décédée à Bicas le 10/06/1986), Iracema
(1917), Ispéride (1918), Videme (1919), Clarisse (1922), Pedro (1924), Manoel
(1925), Laert (1927), Aracy (1928), Calma (1931) et Diva (1933).
J'aurais encore à dire sur lui (ou eux). Mais je pense que sa
descendance, aujourd'hui faisant partie de notre groupe de recherches et
d'amitié sauront le faire bien mieux que moi.
Mariá Dousseau Guilhermino est décédée le 09/11/1960. C'est pourquoi, ma
mère et ses frères se souviennent mieux d'elle que de sa sœur Anná. Mariá Dousseau a été la
dernière à décéder entre les Mandral et Dousseau
qui sont venus au Brésil.
CONSIDÉRATIONS FINALES
Au milieu de toutes les recherches qui m'ont menée jusqu'ici, certains noms se sont fixés dans mon esprit presque comme une prière.Les histoires en relation avec ces noms sont si merveilleuses. Les endroits : Ferme Monte Cristo, Ferme Bela Aliança, Ferme Rialto, São João Marcos, Île das Flores, Gare de Bicas, Bananal. Des personnes : Alibert, Maurice Haritoff et son épouse Nicota, Commandant Moraes, Baron de Ribeiro Barbosa, Étienne Cheminant... Des êtres humains d'un autre temps, faisant, avec ces endroits- là une ambiance parfaite pour l’imagination de chacun.
Ce fut difficile, très difficile pour moi d'arriver à limiter mon
rapport sur le plan de la réalité nue et crue. Celle qui raconte avec des
documents, des dossiers, des procès, des rapports …
En décidant que mes recherches devraient devenir un livre, mon premier
doute fut : écrire un roman basé sur des faits réels ou un rapport historique ? Oui parce que dans la première solution, je
pourrais donner libre cours à mon imagination, peuplant ces endroits magiques
avec ses personnages fascinants et construire avec eux une réalité nouvelle,
loin de ce que l'on peut faire avec des documents. Cependant, si l'on additionne ou soustrait
quelque chose, ce qui s'est finalement produit, j'aurais dû fatalement donner
des noms factices aux personnages et là je commettrais la pire des
erreurs : ne pas laisser, pour le futur, un testament écrit sur des êtres
humains réels ,avec des larmes et des souffrances réels qui ont produit une
descendance si réelle, comme celle que maintenant écrit à vous tous.
Pour cela je vous demande pardon si beaucoup de ce que j'ai lu et
entendu a été omis, au nom du respect que je dois à tous ces mêmes êtres humains réels. Mais je peux garantir
que j'ai cherché à être fidèle à la réalité des faits comme j'ai
pu les compreendre, me basant sur des preuves concrètes. Considérant
concrets également les rapports verbaux de tous ceux qui ont été avec moi
pendant ces presque 5ans.
AUTRES GROUPES
Bien que ce livre ait pour objectif de parler essentiellementdes
groupes d'immigrés français venus au Brésil dont Annet et Suzanna ont pait partie,
ces groupes n'ont pas été les seuls. En 1894, par exemple, d'autres français y compris du Périgord sont
arrivés à Bicas et ses alentours. Parmi lesquels se trouvent, par
exemple , Jean Lambert et Anne Audebert.
Le 24/09/1895, ont débarqués à Rio 60 immigrés français à destination de
Bicas (livre n°15 d'immigrés de l'Ile das Flores).
Il
y a une grande liste de noms français qui sont passés par « Hospedaria
Horta Barbosa » à Juiz de Fora entre les années 1891 et 1893.
Mais ils sont arrivés également dans d'autres régions, aussi au Vale do
Paraíba : Bananal. Ils seraient
arrivés par le Vapeur Niger qui est parti de Bordeaux le 19/12/1888 et est
arrivé au Brésil le 07/01/1889 ; mais on sait peu de choses sur eux et
le peu que l'on sait ce sont des
histoires de beaucoup de souffrances. De plus, beaucoup de sombres et surprises
constants. Pour nous c'est intéressant
parce- que au final, les 3 groupes sont apparentés, amis, voisins et
connus les uns des autres, presque tous
du Périgord.
Sous la direction de Pascale Lagauterie , j'ai tenté d'approfondir
le thème. Mais les résultats qui pourraient venir de cette recherche, je les
garde pour elle, qui s'est avérée une chercheuse trrès compétent et passionnée
par chacun de nous descendants
périgourdins. Attendons donc, qui sait une nouvelle œuvre qui nous apporte tout ce que chacun de nous souhaite le
plus : la lumière. Celle qui illumine jusqu'aux petits coins de nos
histoires que le temps se charge de couvrir de poussière, et les retire à
jamais de l'oubli.
DOUSSEAU
1-Pierre DOUSSEAU : Nous ne
connaissons pas les noms de ses parents, la date et le local de sa naissance,
ainsi que de son mariage avec Toinette FAURE .
2-Jacques DOUSSEAU : Premier
fils de Pierre DOUSSEAU et Toinette FAURE . Né le 06/01/1780 à Bersac.
Était fermier . S'est marié le 07/02/1804 à Louignac avec Jeanne DUPUIS
(ou DELPIT, ou DELPEUCH), à 22ans. Ils auront 6 enfants : Pierre 1
(1801 ?), Jeanne 1 (1808),
Françoise Jeanne (06/05/1811), Jeanne 2 (née le 06/07/1814, décédée le
18/11/1816), Pierre 2 (12/08/1815) et Jeanne 3 (230/4/01819), Jacques DOUSSEAU
est décédé le 06/11/1820 a Louignac à 40ans.
3-Pierre
DOUSSEAU 2 : Cinquième enfant des époux précédents, il s'est marié
le 20/02/1841 à Louignac avec Magdeleine ROUVERON (ou Rouveroy). Elle avait
20ans . Ils auront 5 enfants : François (née 30/09/1849, père de Annet),
Jean 1 (23/05/1842, c'est l’ancêtre de nos cousins qui vivent encore en France,
comme Nicole DOUSSEAU LeCanne), Jean 2
(30/04/1846 décédé le 06/08/1871) Pierre (0/01/1848) et François (1859). Son
épouse Magdeleine est décédée le 08/02/1872 et lui le 16/09/1891 à Les
Gourdoux, Peyrignac à 76ans,
4-François Guillaume DOUSSEAU : s'est marié le
06/11/1875 à Beauregard de Terrasson avec Marie MANDRAL (décédée le 10-04-1938
à Maripá de Minas). Ils ont eu les enfants suivants : Marie (23/11/1875
s'est marié le 19/07/1902 avec Pedro Guilhermino à Maripá de Minas et est
décédé le 09/11/1960 à Bicas), Célestin (20/11/1878 est décédé la même année), Annet (28/11/1880)
et Anná (1894 au Brésil est décédée le 23/07/1966 à Maripá de Minas). On ne
connaît pas la date de décès ni le lieu de François DOUSSEAU.
5-Annet
DOUSSEAU : S'est mariée le 05/09/1903 à Rochedo de Minas, avec
sa cousine Suzanna MANDRAL (née le 24/04/1883 et décédée le 21/04/1935 à Carlos
Alves). Ils ont eu les enfants suivants : Maria, João, Francisca
Guilhermina, Margarida, Alice, Merita, Sebastião, José et Luiza. Annet est
décédé le 24/09/1937 dans la même ville de Carlos Alves.
ÉPILOGUE
Chers cousins....
J'ai conscience aujourd'hui de tout ce qui reste à faire, à découvrir et
à éclaircir. Pour cela j’ai toujours espéré pouvoir compter sur chacun de vous.
J'ai cherché avec tous les moyens à ma disposition : visites, coups de
fil, courrier, e-mails, Orkut, Facebook etc … Et même avec toute l'avidité
caractéristique de celui qui cherche la vérité je sais qu'il y a une
limite à respecter : la volonté de
l'autre. En effet l'autre ne désire pas forcément la même chose que nous.
Il manque des documents, des photos... Il manque également à ouvrir des
portes qui restent fermées. Pendant longtemps je regrettais en croyant que tels
motifs étaient inavouables. Aujourd'hui je Aujourd'hui, je ne le pense pas. Il
y a aussi et surtout de la pure apathie, également le désintéressement de
la vérité. Et je dois respecter, le
droit de chacun à vivre « son temps » Comme on sait, « il y a un temps pour tout ». Moi-
même, il y a encore quelques années, je me limitais à une simple curiosité en
ce qui concerne l'histoire de nos ancêtres.
Pour ça, j'aimerais laisser là, comme une porte toujours ouverte, pour
les possibilités futures, un blog récent crée par moi uniquement à cet
effet : toujours à actualiser, avec votre aide l'histoire de notre
famille. Ce sera notre « terre virtuelle », notre point de
rencontre pour toujours . Ainsi que pour tous les intéressés à généalogie,
à l’ immigration en général et française en particulier, à l'histoire du Brésil
et de la France, à l’histoire de la « Zona de Mata Mineira » et au Ciclo
do Café. La quantité de données que j'ai
pu accumuler durant toutes ces années de recherche, bien qu'incomplètes sont
bien supérieures à la prétension de ce livre. Et je veux le partager avec vous.
Soyez tous les bien- venus : familiadousseau.blogspot.com
Je termine, vous citant les sages mots de Emil Farhat dans son livre
« Argent sur la route - Une histoire d'Immigrants », les
utilisant comme une demande d'excuses à tous pour les erreurs éventuelles commises et en même temps, comme
un petit hommage à tous les écrivains de notre coin de « Zona da Mata »,
héros tous dans leur tentative de nous
faire sentir co-responsables, comme témoins, de la destinée de notre peuple.
« Le
romancier n'a pas d'obligations de notaire avec l'Histoire, ni avec la banalité
du quotidien, bien que utilise les deux. Son imagination illimitée, lui donne
le droit d'arranger le monde et les personnes
à sa manière. » Emil FARHAT.
GALERIE DE PHOTOS
![]() |
MERITA DOUSSEAU DUQUE. " Pour que les pousses n'oublient pas les graines, je plante le passé dans le futur." MARLY (DOUSSEAU) MAYRINK . Source: Album de famille. |
![]() |
AUGUST DOUSSEAU (cousin d'ANNET) et FRANÇOISE BUY. Source: NICOLE DOUSSEA LeCANNE. |
![]() |
RAYMOND DOUSSEAU (fils d'AUGUSTE) e MARIE LOUISE GERAUD. Source: NICOLE DOUSSEAU LeCANNE |
![]() |
YVONNE DOUSSEAU MANCINI, fille de CHARLES DOUSSEAU (fils de JEAN e frère de AUGUSTE) et EUGÉNIE DUBREUIL. Elle est née le 20/08/1920. Source: ISABELLE (DOUSSEAU) GUILLEMOIS. |
Le grand-père de ISABEL PINTO, PIERRE AUDEBERT. Source: ISABEL PINTO (AUDEBERT).
![]() |
Famille de CARLOS CHEMINANT, fils de CHARLES CHEMINANT. Source: "Terra dos Barões do Café", de Plínio Graça. |
![]() |
JULES MOUTY, GERMAINE BONIMOND et son fils. Source: "Lalá" et "Fafau" (BONIMOND MOUTY) |
![]() |
"MARINETTE" ALIBERT et LIDIA BONIMOND MOUTY. Source: "LALÁ"et "FAFAU" BONIMOND MOUTY. |
![]() |
Ancien école à BICAS, où ALIBERT a fini ses jours en travaillant comme concièrge. Et où sa fille MARIA (MARINETTE) sera professeur. Source: ORKUT - Communauté " PHOTOS ANCIENNES". |
![]() | ||
Ancien Cimetière Municipal de la Ville de BICAS. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO. |
![]() |
Débuts de l'église SÃO JOSÉ DE BICAS. Source: PHOTOS ADELSON. |
![]() |
Ancienne prison publique de la Ville de BICAS. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO. |
![]() |
Ancien Hôtel Moreira propriété de Francisco Gazineu. Source: Bibliothèque Municipal de Bicas. |
![]() |
Liste des gens contractés par Firmin François Alibert, établie en France en 1885. Source: PASCALE LAGAUTERIE. |
![]() |
Ce que serait aujourd'hui
les alentours de la Mairie de Bicas. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO.
|
![]() |
Outil ayant appartenu à Annet Dousseau. Source: VALTENCIR DOUSSEU et famille. |
![]() |
Sorte de sabot ,
ressemblant aux anciens sabots du Périgord que
Maria DOUSSEAU DE SOUZA avait l'habitude d'utiliser pour monter à cheval. Source: ALMIRA, TIANA et SILVINHO ( DOUSSEAU DE SOUZA).
|
![]() |
Bifurcation pour la ferme de ANNET et Suzanna. Photo: WILSON DE SALLES SILVA. |
![]() |
Carte d'électeur de NOÊMIA MOUTY. Source: RITA FERREIRA DA CRUZ GUILHERMINO e EULER GUILHERMINO. |
Début de la journée dans la première gare, à La Bachellerie. Photo: PASCALE LAGAUTERIE. |
![]() |
Propriété où vécurent les DOUSSEAU à Villac depuis
leur venue de Louignac jusqu'à leur installation
à Peyrignac. Photo: MARLY MAYRINK.
|
![]() |
Église à BEAUREGARD DE
TERRASSON où les parents d'Annet se seraient mariés et où ses 3 enfants
français auraient été baptisés. Photo: MARLY (DOUSSEAU) MAYRINK.
|
![]() |
BEAUREGARD DE TERRASSON. PHOTO: PASCALE LAGAUTERIE. |
![]() |
Église de Saint Louis à PEYRIGNAC, avec son monument aux morts à la guerre. PHOTO: PASCALE LAGAUTERIE. |
REMERCIEMENTS
Je souhaite laisser ici, comme
forme de remerciements, quelques noms , non mentionnés dans mon œuvre, mais qui ont été présents et dont l'aide m'a été indispensable.
AMARILDO et LEILA MAYRINK - pour leur porte toujours
ouverte .
MARIA LUIZA LEÂO, ses employés HÍLIO et ROS bien comme ELIZABET BRUM et famille. Propriétaires respectivement des fermes BELA ALIANÇA (PIRAÍ) et COQUEIROS (BANANAL), pour savoir respecter et connaître l'importance de
leurs propriétés pour l'histoire de nombreux individus et pour les communautés
dans lesquelles elles sont insérées, ouvrant leur porte à des visiteurs pas toujours opportuns.
VICENTE VALE – Qui nous a ouvert les portes du MUSÉE HISTORIQUE ET PEDAGOGIQUE MAJOR NOVAES, à
CRUZEIRO, où nous avons trouvé d'importants documents de français à Bananal.
NILZA CANTONI– Qui, même par e-mail, a laissé paraître sa bonne
volonté pour aider les généalogistes débutants comme moi, participant avec sa
grande connaissance des immigrés de la région de Leopoldina.
NATÂNIA NOGUEIRA – Qui m'a très rien reçu, et me permettant
le contact avec Nilza Cantoni.
RAQUEL AUDEBERT DELAGE – Qui m'a émue aux
larmes en me présentant une copie d'une photo de la famille MANDRAL DOUSSEAU ,
qu'elle a retrouvée dans les affaires de
sa famille (même photo que j'ai eu par Odette DOUSSEAU Guilhermino Rocha).
SEBASTIÃO DE SOUZA MARTINS – Mon oncle et également
descendant d'immigrants (les italiens Benevenutti) qui nous a guidé au centre
des ruines de la ferme MONTE CRISTO.
RENATO MAYRINK – Pour la plus « sui generis » de tous
les cartes, qui est succès absolu entre las descendents BONIMOND/MOUTY , et que
nous a guidés avec le plus absolu bon-humeur au rencontre de la ferme Bela Aliança.
LEONARDO FERREIRA ROCHA - Qui nous a ouvert avec respect sa porte.
FAMILY SEARCH - Parce qu'il n'y a pas de travail plus béni pour quelque chercheur en
généalogie que celle qui nous libère
de la « dictature » des bureaux d'état civil et des paroisses
, mettant à disposition de qui que ce soit des certificats qui seraient du domaine
publique. Que Dieu permette que les barrières
soient bientôt aussi transposées dans notre Zona da Mata Mineira.
Bibliographie
- PINTO, Isabel de Oliveira. "A Família Audebert - Imigrantes Franceses e seus Descendentes
Brasileiro" - Brasília, 2002.
- LAGAUTERIE, Pascale Laguionie. "L'Emigration Aquitaine en Amerique Latine au XIX Siècle" - Maison des Pays Ibériques.
- RODRIGUES, José Luiz Machado. "Maripá de Minas e Região" - Rio de Janeiro, 2003.
- CASTRO, Celso Falabella de Figueiredo. "Os Sertões do Leste" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte, 1987.
- VANNI, Júlio Cezar. "Sertões do Rio Cágado" - Niterói, Comunnitá, 2002.
- SOUZA, Débora de. "Histórias que Edificam" - Maza, Belo Horizonte, 1995.
- FARHAT, Emil. "Histórias Ouvidas e Vividas" - Scrinium, 1999.
- FARHAT, Emil. "Dinheiro na Estrada" - T.A.Queiroz Editor, São Paulo, 1987.
- FARHAT, Fued. "Recantos da Mata Mineira" - Lemi AS, Belo Horizonte, 1991.
- MONTEIRO, Norma de Góes - "Imigração e Colonização em Minas" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte, 1973.
- VIDAL, Laurent e DE LUCA, TâniaRegina (organizadores). "Franceses no Brasil nos Séculos XIX-XX" - UNESP, São Paulo, 2009.
- COUTY, Louis. "O Brasil em 1884 - Esboços Sociológicos" - Brasília, Senado Federal, Fundação Casa de Rui Barbosa, Rio de Janeiro, 1984.
- VASCONCELOS, Diogo de. "História Antiga das Minas Gerais" - Itatiaia, Belo Horizonte, 1974.
- DEAN, Warren. "A Ferro e Fogo" - Companhia das Letras, São Paulo, 1996.
- GRAÇA, Plínio. "Estância Turística e Ecológica de Bananal - Terra dos Barões do Café".
- FREYRE, Gilberto. "Ordem e Progresso" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1959.
- FREYRE, Gilberto. "Casa Grande e Senzala" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1943.
- FREYRE, Gilberto. " Sobrados e Mucambos" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1951.
- PINHO, Wanderley. "Salões e Damas do Segundo Reinado" - Martins, São Paulo, 1970.
- ALENCASTRO, Luiz Felipe (organizador). "História da Vida Privada no Brasil" - Companhia das Letras, São Paulo, 1997.
- REZENDE, Francisco de Paula Ferreira. "Minhas Recordações" - Itatiaia, São Paulo, 1988.
- HOLLOWAY, H.Thomas. "Imigrantes para o Café" - Paz e Terra, São Paulo, 1984.
- LIMA, João Heraldo. "Café e Indústria em Minas Gerais - 1870-1920" - Vozes, Petrópolis, 1981.
- MARTINS, Ana Luiza. "Império do Café - A Grande Lavoura no Brasil" - Atual, São Paulo, 1990.
- MARTINS, Ana Luiza. "O Trabalho nas Fazendas de Café" - Atual, São Paulo, 1994.
- PANAGIDES, Stahis e outros. "Estudo Sobre uma Região Agrícola: Zona da Mata de Minas Gerais" - IPEA/INPES, Rio de Janeiro, 1973.
- FRANCO, Maria Sylvia de Carvalho. "Homens Livres na Ordem Escravocrata" - Ática, São Paulo, 1974.
- TAUNAY, Visconde de. "Homens e Cousas do Império" - Melhoramento, São Paulo, 1924.
- PETRONE, Maria Thereza Schorer. "O Imigrante e a Pequena Propriedade" - Brasiliense, São Paulo, 1982.
- OLIVEIRA, Lucia Lippi. "O Brasil dos Imigrantes" - Zahar, Rio de Janeiro, 2001.
- NABUCO, Joaquim. "Minha Formação" - Ediouro, Rio de Janeiro, 1966.
- GROSSARE, Miton. "Être Femme en Périgord au XIX Siècle" - L'Hydre, Castelnaud-La Chapelle, 2001.
- BERGER, Francis. "Les Terrassonais - Mémoire en Images" - Edition Alan Suton, Saint-Cur-sur-Loire, 2002.
- LE ROY, Eugène. "Jacquou le Croquant" - Brodard et Taupin, Paris, 2006.
- CALLEROT, Geneviève. "Les Cinq Filles du Grand-Barral" - De Borée, Romagnat, 2007.
- FARIA, Sheila de Castro. "Barões do Café" - Atual, São Paulo, 2005.
- ANDREAZZA, Maria Luiza e NADALIN, Sérgio Odilon. "Imigrantes no Brasil - Colonos e Povoadores" - Didática, Curitiba, 2000.
- MORAES, Eliane Robert. "Revolta de Colonos Imigrantes" - Ática.
- MORAES, Antônio Carlos Robert. "A Fazenda de Café" - Ática, São Paulo, 1985.
- TOLEDO, Edilene e CANO, Jefferson. "Imigrantes no Brasil do Século XIX" - Atual, São Paulo, 2003.
- "Forças Vivas da Nação - Nossos Políticos - Minas Gerais - Tomo III".
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Commune de Peyrignac de 1631 a 1898" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 2000.
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Comunne de Beauregard de Terrasson de 1619 a 1897" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 1999.
- LE ROY, Eugéne. "L'Année Rustique en Périgord" -Mairie, Hautefort, 2007.
- J.C.R. "Diccionário Geographico, Histórico e descriptivo do Império do Brasil".
- GIRARD, Ismael. "Petite Anthologie Occitane du Comminges".
- CHRISTIANSEN, Rupert. "Paris Babilônia - A capital Francesa nos Tempos da Comuna" - Record, São Paulo, 1994.
- BOUTET, Gérard. "Nos Grads.Mères aux Forneaux" - Romagnat, 2004.
Jornaux
- "A IMIGRAÇÃO" - de 1887 à 1890.
- "O MUNICÍPIO" - jusqu'à 1923. (de BICAS).
- "O GUARARÁ" - de 01/1895 à 12/1906.
- "L'AVENIR DE LA DORDOGNE" - 05/03/1889.
- "CORREIO DE BICAS" - de 04/1893 à 04/1894.
- "CORREIO DE LEOPOLDINA" - de 1894 à 1895.
- "A LEI" - DE 11/07/1897 (de SÃO JOÃO NEPOMUCENO).
- "O MAR DE HESPANHA" - 10/1886 - 04 à 11/1888 - 05/1891 e 23/11/1893.
- "GAZETA DE RIO NOVO" - 1901.
Sites visités
- www.familysearch
- www.cantoni.pro.br
- www.arquivohistorico-mg.com.br
- www.brevescafe.oi.com.br
- www.arquivonacional
- www.bibliotecanacional
- www.rj.anph.org
- http://fr.wikipedia.org/wiki/portail:occitanie
- www.maripa.me.gov.br
- www.igeo.uerj.br
- www.es-conseil.fr/pramona/orenoque
- www.koinonia.or.br
- www.valedoparaiba.com
- www.flaviorio.globolog.com.br
Recherches in loco
- Archive National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque Municipal de Bicas.
- Mairie de Bicas.
- Registres d'état civil de Carlos Alves, Rochedo de Minas, Maripá de MInas, Bicas, Guarará, Argirita, São João Nepomuceno (civil et d'immeubles), Barra do Piraí, Piraí, Bananal et Rio Claro.
- Curie diocésaine de Lorena.
- Musée Historique et Pedagogique Major Novaes - Cruzeiro.
- Archive Municipal de Piraí.
-
![]() |
By Yesterday Cafe |
Jeune femme à boire du café
Poéme de CASSIANO RICARDO
Dans un salon, à
Paris,
la belle fille
de regard gris,
boit du café.
Heureuse fille !
Mais la fille ne
sait pas, pour qui est,
qu'il y a une mer
bleue , avant sa tasse de café ;
et qu'il y a un
long bateau avant de la mer bleue...
Et que avant du
long bateau, il y a une terre du Sud;
et que avant de
la terre un port, dans un va-et-vient continu,
avec grues qui ronflement à la bouche du train
à mettre des signes sur le dos de la mer ...
et avant du port
un "train lève-tôt"
mont et descend
de la serre à crier, sans arrêter,
Et avant de la
serre il y a l'horloge de la gare...
tout haletant
comme un cœur
qui est toujours
à venir et à battre comme ça ...
Et avant de
cette gare s’étend la plantation du café.
Et avant de la
plantation du café est l'homme, enfin,
qui, tout seul,
a fait tomber la forêt brutale.
L’homme sale de terre, l'agriculteur
qui dort riche ,
la plantation blanche en fleur,
et se reveille
pauvre au lendemain... (pas de probléme)
avec le givre noir
qui a brûlé la plantation.
La richesse est
une fiancée, que peut-on faire?
qui promet et manque involontairement ...
Elle arrive à s'habiller ainsi, ornée de fleurs,
dans la nuit
blanche, qui est son voile de mariée,
mais le soleil
arrive, brûle son voile,
et la conduit sauvagement
dans le ciel,
la déchirant des
mains de l'agriculteur.
Où est la forêt d'ici ?
L’agriculteur a
mis par terre.
Où est l’agriculteur ?
Il plante le
café.
Oè est le café ?
La fille a bu.
Mais la fille,
où est-elle ?
Elle est à
Paris, joyeuse fille !!!!
Bibliographie
- PINTO, Isabel de Oliveira. "A Família Audebert - Imigrantes Franceses e seus Descendentes
Brasileiro" - Brasília, 2002.
- LAGAUTERIE, Pascale Laguionie. "L'Emigration Aquitaine en Amerique Latine au XIX Siècle" - Maison des Pays Ibériques.
- RODRIGUES, José Luiz Machado. "Maripá de Minas e Região" - Rio de Janeiro, 2003.
- CASTRO, Celso Falabella de Figueiredo. "Os Sertões do Leste" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte, 1987.
- VANNI, Júlio Cezar. "Sertões do Rio Cágado" - Niterói, Comunnitá, 2002.
- SOUZA, Débora de. "Histórias que Edificam" - Maza, Belo Horizonte, 1995.
- FARHAT, Emil. "Histórias Ouvidas e Vividas" - Scrinium, 1999.
- FARHAT, Emil. "Dinheiro na Estrada" - T.A.Queiroz Editor, São Paulo, 1987.
- FARHAT, Fued. "Recantos da Mata Mineira" - Lemi AS, Belo Horizonte, 1991.
- MONTEIRO, Norma de Góes - "Imigração e Colonização em Minas" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte, 1973.
- VIDAL, Laurent e DE LUCA, TâniaRegina (organizadores). "Franceses no Brasil nos Séculos XIX-XX" - UNESP, São Paulo, 2009.
- COUTY, Louis. "O Brasil em 1884 - Esboços Sociológicos" - Brasília, Senado Federal, Fundação Casa de Rui Barbosa, Rio de Janeiro, 1984.
- VASCONCELOS, Diogo de. "História Antiga das Minas Gerais" - Itatiaia, Belo Horizonte, 1974.
- DEAN, Warren. "A Ferro e Fogo" - Companhia das Letras, São Paulo, 1996.
- GRAÇA, Plínio. "Estância Turística e Ecológica de Bananal - Terra dos Barões do Café".
- FREYRE, Gilberto. "Ordem e Progresso" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1959.
- FREYRE, Gilberto. "Casa Grande e Senzala" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1943.
- FREYRE, Gilberto. " Sobrados e Mucambos" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1951.
- PINHO, Wanderley. "Salões e Damas do Segundo Reinado" - Martins, São Paulo, 1970.
- ALENCASTRO, Luiz Felipe (organizador). "História da Vida Privada no Brasil" - Companhia das Letras, São Paulo, 1997.
- REZENDE, Francisco de Paula Ferreira. "Minhas Recordações" - Itatiaia, São Paulo, 1988.
- HOLLOWAY, H.Thomas. "Imigrantes para o Café" - Paz e Terra, São Paulo, 1984.
- LIMA, João Heraldo. "Café e Indústria em Minas Gerais - 1870-1920" - Vozes, Petrópolis, 1981.
- MARTINS, Ana Luiza. "Império do Café - A Grande Lavoura no Brasil" - Atual, São Paulo, 1990.
- MARTINS, Ana Luiza. "O Trabalho nas Fazendas de Café" - Atual, São Paulo, 1994.
- PANAGIDES, Stahis e outros. "Estudo Sobre uma Região Agrícola: Zona da Mata de Minas Gerais" - IPEA/INPES, Rio de Janeiro, 1973.
- FRANCO, Maria Sylvia de Carvalho. "Homens Livres na Ordem Escravocrata" - Ática, São Paulo, 1974.
- TAUNAY, Visconde de. "Homens e Cousas do Império" - Melhoramento, São Paulo, 1924.
- PETRONE, Maria Thereza Schorer. "O Imigrante e a Pequena Propriedade" - Brasiliense, São Paulo, 1982.
- OLIVEIRA, Lucia Lippi. "O Brasil dos Imigrantes" - Zahar, Rio de Janeiro, 2001.
- NABUCO, Joaquim. "Minha Formação" - Ediouro, Rio de Janeiro, 1966.
- GROSSARE, Miton. "Être Femme en Périgord au XIX Siècle" - L'Hydre, Castelnaud-La Chapelle, 2001.
- BERGER, Francis. "Les Terrassonais - Mémoire en Images" - Edition Alan Suton, Saint-Cur-sur-Loire, 2002.
- LE ROY, Eugène. "Jacquou le Croquant" - Brodard et Taupin, Paris, 2006.
- CALLEROT, Geneviève. "Les Cinq Filles du Grand-Barral" - De Borée, Romagnat, 2007.
- FARIA, Sheila de Castro. "Barões do Café" - Atual, São Paulo, 2005.
- ANDREAZZA, Maria Luiza e NADALIN, Sérgio Odilon. "Imigrantes no Brasil - Colonos e Povoadores" - Didática, Curitiba, 2000.
- MORAES, Eliane Robert. "Revolta de Colonos Imigrantes" - Ática.
- MORAES, Antônio Carlos Robert. "A Fazenda de Café" - Ática, São Paulo, 1985.
- TOLEDO, Edilene e CANO, Jefferson. "Imigrantes no Brasil do Século XIX" - Atual, São Paulo, 2003.
- "Forças Vivas da Nação - Nossos Políticos - Minas Gerais - Tomo III".
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Commune de Peyrignac de 1631 a 1898" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 2000.
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Comunne de Beauregard de Terrasson de 1619 a 1897" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 1999.
- LE ROY, Eugéne. "L'Année Rustique en Périgord" -Mairie, Hautefort, 2007.
- J.C.R. "Diccionário Geographico, Histórico e descriptivo do Império do Brasil".
- GIRARD, Ismael. "Petite Anthologie Occitane du Comminges".
- CHRISTIANSEN, Rupert. "Paris Babilônia - A capital Francesa nos Tempos da Comuna" - Record, São Paulo, 1994.
- BOUTET, Gérard. "Nos Grads.Mères aux Forneaux" - Romagnat, 2004.
Jornaux
- "O MUNICÍPIO" - jusqu'à 1923. (de BICAS).
- "O GUARARÁ" - de 01/1895 à 12/1906.
- "L'AVENIR DE LA DORDOGNE" - 05/03/1889.
- "CORREIO DE BICAS" - de 04/1893 à 04/1894.
- "CORREIO DE LEOPOLDINA" - de 1894 à 1895.
- "A LEI" - DE 11/07/1897 (de SÃO JOÃO NEPOMUCENO).
- "O MAR DE HESPANHA" - 10/1886 - 04 à 11/1888 - 05/1891 e 23/11/1893.
- "GAZETA DE RIO NOVO" - 1901.
Sites visités
- www.familysearch
- www.cantoni.pro.br
- www.arquivohistorico-mg.com.br
- www.brevescafe.oi.com.br
- www.arquivonacional
- www.bibliotecanacional
- www.rj.anph.org
- http://fr.wikipedia.org/wiki/portail:occitanie
- www.maripa.me.gov.br
- www.igeo.uerj.br
- www.es-conseil.fr/pramona/orenoque
- www.koinonia.or.br
- www.valedoparaiba.com
- www.flaviorio.globolog.com.br
Recherches in loco
- Archive National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque Municipal de Bicas.
- Mairie de Bicas.
- Registres d'état civil de Carlos Alves, Rochedo de Minas, Maripá de MInas, Bicas, Guarará, Argirita, São João Nepomuceno (civil et d'immeubles), Barra do Piraí, Piraí, Bananal et Rio Claro.
- Curie diocésaine de Lorena.
- Musée Historique et Pedagogique Major Novaes - Cruzeiro.
- Archive Municipal de Piraí.
-
Parabéns Marly! Excelente trabalho.
ResponderExcluirIsabel querida... Jamais esquecerei o quanto você foi essencial no começo de minhas buscas... Essencial? Não! Imprescindível! Beijo grande!
Excluir