NOTRE LIVRE EN FRANÇAIS



Chers cousins



     Je peux enfin vous présenter la traduction du livre «  Les DOUSSEAU: Enter - FRANÇAIS DANS L’EMPIRE DU CAFE ».
    Ce  travail n’aurait pas été possible sans la contribution de Nicole DOUSSEAU- LE CANNE et Virginie LE CANNE-DOUSSEAU,  et le concours de MARIA ALVES, une Française d’origine Portugaise qui en a assuré la traduction en Français.
    Un grand merci donc pour ce gros travail qui va rendre possible la lecture  de ce livre pour toute la branche Française de notre grande famille et permettre de découvrir une part inattendue de son histoire.
    Certaines petites modifications ont dû être apportées, en raison d’un portugais brésilien un peu différent du Portugais d’Europe.
    Merci  MARIA, sans vous, je n’aurais jamais pu publier la traduction du livre toute seule.
    Alors…. Allons-y ! Voyageons ensemble, cousins et cousines de mon sang… et de mon cœur !!






                               

                                  PRÉSENTATION                                

       Une saga englobant, non seulement une famille spécifique d'immigrants: les DOUSSEAU, mais aussi un moment très particulier de l'Histoire Franco-Bresilienne, qui concerne un nombre important de familles issues de la même région du Périgord et installées dans la "Zona da Mata Mineira", avec un séjour intrigant par le "Vale do Paraíba".
         Cette histoire va toucher notamment les villes de Bicas, Maripá de Minas, Rochedo de Minas, Guarará, Argirita; mais aussi des villages comme Taruaçú, Carlos Alves et le petit village du Machados.
         Et va les toucher par le coeur. Le coeur qui  suit le rythme de l'homme à la recherche de terrain, de logement et de moyens d'existence. Un coeur qui bat plus fort sous le coup de sifflet de la locomotive à vapeur et le verte extensif des plantations du café qui ont fait un jour de cette région un " Recoin des Barons". Et faire revivre, grâce à un examen historique, les "villes mortes" de Monteiro Lobato. 

                                                          
                                                                                
Les premièrs DOUSSEAU au Brésil. Droite à gauche: ANNET DOUSSEAU et son épouse SUZANNA MANDRAL DOUSSEAU avec ses 6 premières enfants: JOÃO, ALICE, MERITA, FRANCISCA GUILHERMINA, MARIA et MARGARIDA. La dame en noir c'est MARIE DELPÉRIER MANDRAL, mère de SUZANNA. La femme en blanc et l'homme qui est à son cotè sont-ils MARTHA et ELIAS MANDRAL, soeur et frère de SUZANNA. SOURCE: DEBORAH DELAGE et ODETTE DOUSSEAU GUILHERMINO ROCHA.

        
                                                           INTRODUCTION

      Plus tôt ou plus tard, vient le temps de foureter les bahuts. Mon jour est arrivé sans que je sache définir le pourquoi,  vers 45 ans. Besoin  urgent de racheter les racines qui auparavant n'avaient même pas été perçues avec clarté. Il s'agissait de « points » dans la mémoire. Sans liaisons les uns avec les autres. Sans effort de recherche. Sans l'émotion des découvertes. Sans l'émerveillement des rencontres
      Soudain la voix de ma grand-mère, Merita, disant dans ses semi-délires : « Elle sera la seule à voyager avec moi ». Affirmation qui à cette occasion- là, apportait, bien sûr découragement et anxiété à ma mère. Aujourd'hui nous acceptons comme explication ce « chemin ». Chemin qui aurait pu être intuitif. Comment le savoir ? J'aime penser comme ça, même comprenant aujourd'hui que l’écho des  « ante » (quarante, cinquante, soixante, etc...)  apporte à beaucoup de gens ce désir d'appartenance, de se reconnaître en tant que partie d'un ensemble un peu plus large que les expériences quotidiennes. Peut-être, qui sait, parce que le passer du temps, chaque fois de plus en plus visible, transforme en quelque chose d'impératif le désir de ne pas passer comme le temps, de rester comme quelque chose de définitif. De ne pas passer comme tout ce qui passe.
       Un jour, perdue dans le « rien à  faire » de Saquarema, j’ai été présenté à l'Internet. Porte ouverte à toutes les imaginations, à toutes les possibilités. A l'ère de pré-Orkut, la fascination  est venue par Google... Un jour, je clique « Dousseau » : Enter. Et j’ai été frappée par  la fièvre sans médicaments, la maladie sans guérison, le vice des vices ; le plaisir des plaisirs : la recherche généalogique.
     Tout a été scruté. Toutes les possibilités. Je naviguais dans les eaux peu profondes de la simple curiosité. Des contacts se sont établis, des chemins ont été entrevus, Je ne me rendais pas encore compte de la grande importance au niveau personnel et si infime au niveau collectif, du voyage que j'étais sur le point d’entreprendre
      Voyage que n'ai pas été daté par moi.  J'ai à peine accepté d'embarquer, sans savoir le véhicule que me transporterait,  à quelle part  et qui seraient mes compagnons de voyage.
        Entre ces « compagnons », la première, sans aucun doute, a été  Isabel Pinto (Audebert). J'ai lancé plusieurs appels de recherche vers des endroits différents, des plus communs aux plus inhabituels. Comme un naufragé qui lance sa bouteille à la mer plus par acte de foi que d'espérance. Et elle m'a trouvée! Comment ne pas me souvenir de jour- là ?
Avec mon ordinateur endommagé, j'étais connectée dans une  «  lan-house »,  avec mon mari sur  la machine d'à côté. C'était le 26/08/2006. Et quand j'ai lu celle petit message d' Orkut, avec des mots qui ne laissaient aucun doute, j'ai été prise d 'euphorie, qui doit avoir semblé bien étrange aux personnes qui m'entourent... Après ce premier impact  se sont suivis d'autres contacts par e-mail et par téléphone. Constatée notre quête commune, elle  m'a mis en contact avec  Pascale Laguionie-Lagauterie. Même dans mes moments de plus grand délire, je n'aurais pu imaginer que de l'autre côté de l'Océan, sur les terres  d'origine de mes aïeuls, une autre personne avait entrepris la même recherche, dans  une étude inlassable pour clarifier les particularités des groupes d’émigrants français auxquels nos aïeuls ont appartenu. 
      Lorsque l'on traite avec des gens d'une telle grandeur,  on ne peut pas  reporter à jamais l'inévitable : transformer en mots nos expériences.
     Ne sachant pas jusqu’au moment si ce chemin  aura une fin, j'ai décidé  que je ne pouvais plus repousser mon « journal de bord ».  Avant que les données ne se perdent  ou soient falsifiées  par la fée mémoire.
      Avant tout je fais cela en votre mémoire, ma grand-mèr Merita, unique et inoubliable. Ensuite pour ma mère  Lidia, qui est pour mes filles, une  source inépuisable d'affection et d'attention et pour moi une inspiration éternelle.
     Également pour Annet et Suzanna, mes aïeux. Qui en fait n'étant pas  proprement des pionniers, ont su assumer jusqu'à la fin de leur courte vie,  la tâche de créer des  racines  en sol étranger. Et je sais maintenant combien  cela a dû  être  douloureux,
     Pour tous mes cousins et cousines,  oncles et  tantes  à tous les degrés que j'ai eu l'occasion de trouver dans cette recherche, formant une infinie mosaïque de   types et mélanges qui nous distinguent en tant que brésiliens
     Pour ma famille, qui a partagé ma folie, et m'a  prête son infini patience et son indispensable compagnie  par les petites villes de la "Zona da Mata Mineira",  et par toute la vallée du Paraíba, leurs cimetières, les notaires,   les ruines de vieilles fermes …. Ses « récits », racontés sur les places et dans les cuisines accueillants. Pour l' « ancien » et puissant Kadett  de mon mari, qui « a mangé » beaucoup de poussière  et a appris à éviter les vaches et les bœufs  se  reposant  placidement au milieu des petites routes poussiéreuses de notre histoire. Et pour le propriétaire même du dit Kadett qui bien qu'il n'ait eu que des préjudices dans cette histoire, a gagné, centimètre par centimètre, à juste titre, ma plus profonde admiration et éternelle reconnaissance.
     Pour tous ceux qui, même dans  l'absence, m'ont inspiré l'acte de création, par le simple fait qu'ils existent. Et donnent des ailes à mes pieds si  habitués à la terre ferme et aux terrains de tout ce qu’est évident.
      A mes filles et tous les enfants « Dousseau », je laisse mon héritage. Peut-être le seul que je pourrais leur laisser dans cette vie. Mais qui est chargé de toute mon âme.


                                                                                    FRANCE


     Un monde de chansons médiévales et romantiques, de princes et de princesses, de sons et odeurs seulement imaginés... De froid et de faim. De beaucoup et diverses maladies. De la lutte, du  désaccord éternel et presque mythique entre les nobles et les vassaux, entre les propriétaires des terres et les paysans, ou les « journaliers ». Oui, ainsi étaient nommés les agriculteurs non propriétaires, ou même ceux qui, étant propriétaires d'un petit lopin, n'arrivaient pas en sortir de quoi subvenir aux besoins de sa famille et  devaient louer leur force de travail  à la journée. Bien que la France était dejà une république, cela était encore la situation réelle à la campagne. Il devait se passer encore plusieurs et plusieurs décennies avant que la France peut connâitre une période plus ou moins prolongée de paix et justice sociale. En  fait.... « en France comme ici » 
     Périgord.... spécifiquement appelé, Périgord Noir, ou se trouvent les villes de nos aïeux: Beauregard de Terrasson, Peyrignac, La Bachellerie, La Bonelle, La Roche. J'ai du mal à les situer  géographiquement. Je les cite aléatoirement, comme ils me viennent à la tête dans toute sa sonorité étrange à nos ouïes. Imaginant la neige tombant, les porcs dans les cours, les châtaigniers et les noyers en fleur... Le bruit des sabots sur les chemins encore remplis de loups, que l'on faisait fuir en tapant ces mêmes  sabots, indispensables,  l'un contre l'autre,  jusqu'aux foires, lieu de rencontres et de commerce. Les grandes et affamés familles, qui laissaient encore à leurs enfants,  en  héritage, un manteau  fourré, ou un matelas de plumes d'oies, signe de confort et chaleur à une époque où l'on mourrait de pneumonie et tuberculose, avec pour seul espoir de trouver un curé de village, qui officialise dignement «  la fin » toujours imminente. Depuis la naissance. On mourrait comme on naissait : en grande quantité. Garantir l'alimentation essentiel pour survivre, principalement pendant les longs et rigoureux hivers, était une tâche de héros. On mangeait ce que l'on trouvait : châtaignes séchées, petits champignons qui poussaient entre les rainures des roues de la charrette et même, quand il n'y avait  pas d'autre oiseaux à chasser, on mangeait les corbeaux, avec beaucoup d'appétit, après avoir passé des heures et des heures à les cuisiner...

      Un autre aspect qu'il convient de mentionner ici, vu qu'il fait partie de la mémoire de tous les descendants Mandral Dousseau  (et d'autres familles d'immigrés) est le suivant. On a toujours entendu raconter, en famille, que l'un des motifs qui ont poussé nos aïeuls  à entreprendre ce voyage-aventure au Brésil fut la peur de la guerre, qui aurait pu compromettre leur futur et même celui de leurs enfants en plus ou moins de temps. Il y a eu des rapports de que cette crainte n'était pas seulement théorique. Certains aïeux seraient morts dans certains des nombreux conflits et guerres qui ont ravagé la France, depuis la fin du XVIII siècle. On parlait, chez ma grand-mère, d'un aïeul qui jouait du tambour à l'avant d'un bataillon. Qui, à un certain moment, au sommet de la famine et du froid, a dû manger la viande des montures (chevaux). Imagination? Peut-être. Mais aujourd'hui, après  consultation des enregistrements de décès de Beauregard, j'ai trouvé les données ci-dessous, qui corroborent avec certitude au moins  l'information  que la crainte de la guerre était vraiment une raison présent et contondant, entre tous les autres motivations,  qu’ils avaient probablement. Le 03/08/1858, est décédé Pierre Mandral âgé de 27ans (né le 30/06 /1830, em La Roche), à l'Hôpital Militaire Saint-Louis, au Sénégal. Il était le fils de Pierre Mandral et Marguerite Mayadon, pourtant frère de Jean Mandral (père de Suzanna) et de Marie Mandral Dousseau ( mère d'Annet).

     Le 23/08/1865, est décédé, dans le même hôpital,  Pierre Froidefond, âgé de 22ans (né le 03/01/1843 à Beauregard). Il était le fils de Pierre Froidefond et de Antoinette Delpérier. Je n'ai pas encore réussi à trouver le degré de parenté avec Marie Delpérier Mandral, mère de Suzanna.

    Ces deux morts, directement en relation avec notre famille sont à vérifier Il faut se rappeler que le Sénégal était une colonie française. Mais le fait, que les deux soient décédés dans un hôpital militaire, nous permet de penser qu'ils ne sont pas morts comme des colonisateurs, mais certainement au service de la France. Les critères d'enrôlement étaient  absolument injustes, style « pile ou face », laissant la possibilité à celui qui avait été tiré au sort d'acheter le droit d'être libéré. A 20ans, les jeunes hommes se présentaient à la mairie du village où il vivait. Chacun tirait d'un chapeau, un billet numéroté. Les chiffres inférieurs à 20 désignaient ceux qui étaient pris, les chiffres supérieurs non...

    A une époque de totale  pénurie, on en déduit  facilement : les plus pauvres étaient majoritairement  en première ligne. Avant de laisser cette rubrique, si présente dans l'histoire de tous les peuples, et plus marquante chez les uns que chez les autres, comme c'est le cas des français, souvenons-nous du cas  certainement plus proche et  plus frappant de cette terreur de la guerre et de ses conséquences de nos aïeuls immigrés.

     On parle ici de Jean Dousseau. Un des frères de François Guillaume, oncle de Annet, né le 30/07/1846 à Louignac, et décédé le dimanche 06/08/1871, dans un hôpital militaire à Paris, âgé à peine de 25ans. J'imagine le traumatisme provoqué par ces pertes dans les familles, mais aussi la surcharge de  responsabilité et la peur qui atteignait les  fils  survivants.

     Les châteaux …. Ah! Ceux-là se voyaient au loin, rappelant le passé de gloire récente.... Certains paysans vivaient « à leur ombre »  réelle et métaphoriquement. Mais la plus part, continuaient  à soutenir l'ancienne noblesse, changée en grands  « seigneurs féodaux » avec leur sueur, leur sang et vénération forcée. Au Brésil, nous avons eu nos Barons ou Colonels après la proclamation de la République.




CARTE ANCIENNE DE LA COMMUNE D'ORIGINE DES DOUSSEAU: PEYRIGNAC - SOURCE: NICOLE DOUSSEAU LeCANNE





     Tout ça pour dire que c'étaient des temps difficiles.

     Ils cultivaient des vignes, produisant leur propre vin.....

    Ils avaient pour habitude de suralimenter les oies, de façon à ce que leurs foies deviennent énormes et gras : le « foie-gras ».

     Je ne peux pas confirmer que cela était  une coutume des paysans  qui vivaient alors dans des conditions très précaires.

   Ils utilisaient leurs porcs pour chercher la fameuse truffe noire du Périgord qui était certainement commercialisée  dans les foires comme des joyaux précieux. Ils fabriquaient l'huile de noix. Ils élevaient  leurs petits  animaux, comme les lapins, ou les chassaient la plupart du temps en confrontation directe avec les ordres des propriétaires  des terres.

     On peut  penser naïvement : quelle abondance ! Erreur.

    Lorsque cette production n'alimentait pas le propriétaire du terrain, s'ils sont métayers, celle-ci  est également vendue en grande partie dans les foires des villages  pour fournir des moyens de subsistance minimum à la famille, avec des articles moins chers et, comme diraient nos agriculteurs ici même au Brésil,

« plus nourrissants ».

     Ventre plus plein et santé plus fragile. Facile à comprendre,  « Rien de nouveau du front ».

    Telles descriptions  apportent à  proximité de mon âme la justification par l'attachement  de ma grand-mère et de mes aïeux à  l'abondance, alors qu'ils étaient déjà établis au Brésil et même par la suite. Pouvoir manger beaucoup et de tout..... Comme si c'était là le summum.  D'un porc ma grand-mère arrivait à fabriquer tous les dérivés : saucisses, saucissons, la viande sous différentes formes, mais toujours conservée dans la propre graisse de l'animal. Rien ne se perdait.

       Nous reviendrons sur ces souvenirs plus tard.





                                                                                           
SOURCE: "LE TERRASSONNAIS - MÉMOIRE EN IMAGES", de FRANCIS BERGER.





      Surprise pour moi dans le langage parlé au quotidien.

     Au jour le jour principalement en famille ils ne parlaient pas le français, mais l'occitan, que l'on appelait  péjorativement le patois  Originaire depuis des millénaire  (au tour de 15 siècles), cette langue des poètes et des croisés fut pratiquement abolie du pays à l'époque napoléonienne, dans une tentative d 'unification . Qui a eu du succès, puisque le mouvement de quasi-extinction n'a pas été spontané. Au contraire. A l'époque de nos aïeux, l'occitan  a été interdit  dans les locaux publics.

     A l'école, qui est devenue  obligatoire, l'on ne pouvait parler que le français.

     Enfin de telles politiques restrictives, ont  fini par faire de l'occitan, malgré toute sa sonorité, sa beauté et son  importance historique, une curiosité. Heureusement il existe des mouvements de résistance, visant à sauver la langue. Un tel mouvement,  au minimum, a réussi à appeler l'attention, de nos jours,  du peuple français, évitant ainsi que l'occitan  ne tombe définitivement dans l'oubli, ce qu'il ne mérite pas, à mon avis.

     Encore de nos jours, de tous les départements de l'Aquitaine, la Dordogne (ou Périgord) est l'endroit où on le parle le plus (34%) et ou on le comprend le plus (54%). L'Occitan est la langue officielle de Val d''Aran et co-officielle de Catalogne (en Espagne) elle est également l'emblème co-nationale en Italie. Ci-dessous le premier article de la déclaration des droits de l'homme, en occitan, avec sa traduction en français et portugais, ne serait-ce qu'à titre de curiosité.
OCCITAN
« TOTES LOS ÈSSERS UMANS NAISSON  LIURES E EGALS EM DIGNITAT E EN DRECHES.

SON DOTATS DE RASON E DE CONSCIENCIA E SE DEVON COMPORTAR LOS UNES AMB LOS AUTRES DINS UM ESPERIT DE FRATERNITAT »

FRANCAIS

« TOUS LES HOMMES NAISSENT LIBRES ET EGAUX EN DIGNITÉ ET EN DROITS. SONT DOUÉS DE RAISON ET DE CONSCIENCE ET DOIVENT AGIR LES UNS PAR RAPPORT AUX AUTRES DANS UN ESPRIT DE FRATERNITÉ »
PORTUGAIS
« TODAS AS PESSOAS NASCEM LIVRES E IGUAIS EN DIGNIDADE E DIREITOS. SÃO DOTADAS DE RAZÃO E CONSCIÊNCIA E DEVEM AGIR EM RELACÃO UMAS ÀS OUTRAS COM ESPÍRITO DE FRATERNIDADE ».



          En résumé, je comprends maintenant pourquoi nos aïeux ont, si vite, perdu la domination de la langue française, quand ils sont arrivés au Brésil.

       En outre, arrivés ici,  ils ont trouvé un  Brésil-Babel, immigrés  de diverses  nationalités coexistaient et  se mariaient entre eux. Il n'y a pas de langue d'origine qui résiste. Si tant est,  qu'ils avaient,  sous ces conditions le désir de maintenir une identité culturelle.

       Selon la plus grande partie des études jusqu' alors effectuées sur la réalité des l'immigrés dans son pays  d'adoption, la plus grande probabilité  est qu'ils aient tout fait pour  être acceptés. Même  aux coûts d'une perte quelquefois presque totale de tout ce qui a pu  le définir, ainsi que  sa place dans le monde jusqu' alors : la langue, les habitudes alimentaires, la façon de vivre religieusement etc.

       Dans le recensement effectué  dans la décennie de 1880 à 1890, selon l'œuvre de Victor Grand,  on peut extraire les données suivantes : la commune de Peyrignac (Annet), avait 530 habitants et 129 maisons, dans un territoire de 647 hectares. La commune de Beauregard (Suzanna), avait 1351 habitants et 324 maisons dans un territoire de 1327 hectares.


      Dans ce scénario, avec leurs variations prévisibles, il est clair, apparaît un jour un  personnage. Ou plus tôt, réapparaît dès qu’il était originaire du pays et était simplement de retour et de passage.... Firmin François Alibert que nous appellerons, à partir de maintenant tout simplement Alibert.                                                                                                    

          Retracer certaines trajectoires se révèle tâche quelquefois presque impossible. Je m'autorise ici à compenser quelques lacunes avec mon imagination basée en échande d'idées et quelques intuitions.                                                            

                 Née le 25/07/1835, on raconte que Alibert aurait été enfant de cœur à l'église de Terrasson quand il était enfant. Issu  d'une famille aussi pauvre comme la plupart des autres, bien que quelques indications suggèrent le contraire.  Estimé par le curé et tout le monde en général. Adulte, il aurait vécu à Paris et participé à quelques épisodes plus ou moins obscurs, sans possibilité de le prouver jusqu présent,  comme  par exemple  les  événements qui sont arrivés dans  la capitale du pays en 1870  et qui ont tué notre arrière-arrière-arrière oncle déjà cité,  Jean.  A cause de son office ou  quelque chose d’autre, il a certainement  fréquenté  les hautes sphères du pouvoir politique et économique. C'est là qu'il aurait commencé à établir, sans   aucun doute, ses nombreuses et profitables relations. Entre autres, le Commandant Joaquim  José Gonçalves de Moares, né en 1812, neveu et beau-frère d'une famille de grande importance dans le Brésil du Second Empire: Monsieur Joaquim José de Souza Breves , né en 1804, appelé « Roi du Café ». La mère du Commandant Moraes, Cécilia, a hérité de son père Capitaine Mor, de grandes extensions de terre de la Sesmaria Mangalarga. On raconte qu'ils se sont connus dans un navire qui les amenaient tous les 2 vers le Brésil. Si c'est la vérité et qu'ils ne se connaissaient pas auparavant, comme je suppose, nous avons une énigme de plus à joindre à tant d'autres. : qu’est ce que attiré Alibert vers le Brésil ? Des motifs politiques ? Enfin, il a vécu le Cercle de Paris, période très troublé de l'histoire française.... Esprit aventurier ?  Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours eu du mal à croire cette possibilité..... Ambition ? Idéal ?                                                                                                                                                                

      Durant tel voyage, le Commandant Moares aurait invité Alibert à travailler avec lui, le nommant administrateur de ses exploitations, dont la propriété est encore à définir. Litiges constants de succession, des mariages entre membres de la même famille, documentation restreinte ou du moins d'accès restreint dans les secteurs où ces exploitations étaient situées , rendent très difficiles l'éclaircissement de la question. Mais on sait que nous parlons de la région de la  Zona da Mata  Mineira; aux alentours de Rochedo de Minas, Maripá de Minas, Senador Cortes et Argirita. A cette époque, toutes ce villes étaient les districts de plus grandes villes comme São João Nepomuceno , Guarará et Leopoldina.                            

          Plus tard, avec l'avènement deu chemin de fer, le pôle attractif de la région a été la ville de Bicas, qui à l'époque était également district de Guarará. Ne me parlez  pas des noms,  annexions et démembrements ! Il y a eu d'innombrables et infinis changements de nom et de situation des villes de cette région.                                                                                          

         A un certain moment,  suite  à  un manque de main-d'œuvre esclave  pour travailler les champs du à des lois successives visant à la liberation  définitive, cédant à je ne sais quelle impulsion propre ou suggestion extérieure,  Alibert, est retourné chez lui, plus précisément dans la région où il est né et a grandi pour recruter des travailleurs pour les exploitations du Commandant Moraes. En 1881, Alibert faisait déjà parti  du Conseil de l'intendance Municipal de Maripá de Minas. Maintenant nous étions en 1885 et Alibert jouissait déjà d'une situation très confortable dans le pays qu'il a adopté.  Il était riche, admiré et bien vu.                                                                                                                              

       Sa relation avec le Commandant Moraes l'avait également  introduit auprès des  «gens importants» au Brésil de l'époque.                                                                                                                                                                                                         

      On ne sait pas au juste comment tout cela est arrivé, mais il est  indéniable que cet homme avait  au moins un certain  charisme. Il me semble que ce ne fut pas pour l'argent qu’il est retourné en France pour recruter des travailleurs pour les exploitations du Commandant Moraes  et peut être, qui sait,  pour la sienne qui à l'époque devait déjà posséder. Du moins, la propriété de l'exploitation de Monte Cristo, c'est certain autour de 1900. Je dirais que c'est à cette propriété  que l'on se réfère quand on parle des "terres d' Alibert"  citées en 1889 au  terme de création de la Ville de Maripá comme séparateur de devise.                                                                                                                                                                      

        Dans son pays d'origine, la situation s'était beaucoup aggravée.  Une peste appelée phylloxéra, apparue dans la région depuis approximativement 1872, provenant d'Amérique du Nord causait de plus en plus de dégâts. Le raisin et le vin, qui avait nourrit le Périgord et son peuple, ne peut plus le faire. La misère était presque totale. Les perspectives minimes. Les hivers rigoureux, alimentaient sans doute dans ces villages le désir d'alternative, d'un futur,  d'une « échappatoire ». Comme,  cela se produit avec n'importe quel père de famille, même de nos jours.                                          

       Dans les situations normales d'immigration, l'homme part tout seul. Ensuite suivant comment les choses se passent, va chercher sa famille. Ou dans la plupart des cas, retourne chez lui avec un peu d'argent dans la poche  et beaucoup d'illusions perdues. Dans le cas particulier de nos aïeux,  celui qui les invitait, qui incitait à leurs ambitions d'un avenir plus prometteur était  un compatriote qui avait bien réussi. J'imagine combien de conversations ont été nécessaires, combien d'arguments ont été soulevés, combien d'illusions sciemment  fortifiées jusqu'à ce que des pères de famille avec leurs épouses et enfants en bas âge, c’est à dire des jeunes mariés, ne cèdent à l'appel de l'inconnu.                                       
     Certains, à peine avaient-ils  une valise pour ranger leurs affaires. D'autres avaient de petites propriétés, dont ils devaient se défaire pour repartir de zéro dans un autre pays. Fondamentalement si différent du leur.... le climat, les habitudes, la langue et l'alimentation... Quelle force attrayante avait cet appel pour réussir un tel exploit ? Je n'ai pas de doute, que le gros de cette fascination s'appelait Alibert. Celui qui, dans son enfance avait été enfant de cœur à Terrasson.                                                                                                                                                                                                     


                                                      "NULLE PART"


          J'appelle ainsi laps de temps entre ce  qu'il était et celui qu'il serait. Entre la vie établie en France et cette même vie déjà établie au Brésil : «nulle part». Chacun de nous en a fait un jour l'expérience, physiquement ou émotionnellement.
          On sait que quand une nouvelle perspective s'introduit dans  nos esprits «l'avant» cesse d'être et «l'après»,  ne s'est pas encore fait.  Moment cruel ! Difficile ! Et responsable  par les grands changements d 'itinéraire. Moi qui suis très attachée à ma maison, ma famille et à mon quotidien,  je tremble en pensant à l'aventure qui attendait  nos aïeux.  C'est l'unique moment de sa trajectoire qui est,  pour moi,  presque impossible à comprendre.  Excepté de croire qu'ils ne reconnaissaient pas comme définitif leur choix. Qu'ils pensaient, un jour prochain, le retour au pays.
          Tous les préparatifs ont été faits par Alibert qui, sûrement, a eu besoin de l'aide de ceux parmi les immigrés qui ont été les plus influents. Ainsi que comme d'amis très influents et bien placés dans la société  périgourdine de l'époque. Elaboration d'une liste définitive de noms, d'un  contrat minutieux de travail, des détails du voyage... Dans un village où  tout le monde se connaît et de certaine forme  s'apparentait, un tel mouvement n'est pas passé  inaperçu. Il s'est formé un mouvement répressif de la part des agents de loi  de l'époque. L'immigration massive vers le Brésil  était  interdite  depuis 10/08/1875, et ce qui se produisait là dans sa juridiction  n'était  pas clair si c'était un mouvement de l’immigration (et comme tel,  interdit), ou simplement un compatriote et ami qui emmenait ses pairs vers un destin prétendu  meilleur et qui aurait assuré par le droit d’aller et venir et par l'esprit libertaire pour lequel la France encore aujourd’hui  mérite d'être reconnue.
         Pour ce transport,  on a contacté le service de la Compagnie des Messageries Maritimes, une Compagnie officielle de navigation du pays. Chacun avec son bagage  rangé (je me demande bien ce qu'il pouvait contenir), et sa situation légale indéfinie. Date d'embarquement marquée pour le 05/09/1885. Local : Port de Bordeaux. Vapeur : «l’Orenoque». En premier, un voyage en train. Les adieux à la gare de La Bachellerie. Il y avait  21 familles  et trois hommes célibataires, au total  84personnes soit 40 enfants et 44 adultes. Ci-dessous la liste de ces personnes, avec le nom et l'âge de chaque couple et de leurs enfants, ainsi que leur commune d'origine :
1- Guillaume AUDEBERT (29ans) et Marie FAVARD (24ans)
                Enfants : Pierre (6ans) et Gabrielle (3ans) : Tourtoirac
2- Henry AUDEBERT (22ans) et Jeanne DUCAMUS (22ans) : Hautefort
3- Étienne CHEMINANT (40ans) et Marie MALLARD (33ans)
                Enfants : Charles (11ans) et Gabrielle (3ans) ; Terrasson
4- Auguste DELAGE (42ans) et Léonie LAFUE (31ans)
                Enfants : Franck (10ans) et Pierre (7ans) : Hautefort
5- Pierre DUBREUIHL (25ans) et Eugénie (Marie) MOURET (22ans)
                Observations : La liste de contrats d' Alibert, parle de 2 enfants pour ce couple
6- David CELERIER (39ans)
                Enfants : Thérèse (17ans), Jeanne (13ans) et Vital (11ans) : Hautefort
7- François DHOME (29ans) et Antoinette DOUAT (22ans)
                Enfants : François (4ans): Beauregard
8- Guillaume DOUSSEAU (36ans) et Marie MANDRAL (30ans)
                Enfants : Marie (10ans) et Annet (5ans) : Beauregard
                Observations : Sur l'original de la liste de passagers, on constate Annet comme  Jean et DOUSSEAU comme           DOUSSOT. Il est probable qu'il y ait également des disparités dans les  données d'autres familles
9-Pierre DUBIN (41ans) et Marie DUBIN (27ans)
                Enfants : Marie (9ans) et Lucie (2ans) : St Raphaël
10-1 Pierre GRAVIER (4ans ?) et Marie BUSSON (4ans ?)
                Enfants : Jean (?)  - Adrienne (17ans) et Martin (13ans) : ???
11- Léon GINDRE (43ans) et Marie GINDRE (4?)
                Enfants : Louis (18), Léopold (13ans), …. ???? (10ans),  Jean  (5) et ..?? (5ans) : ?????
12- Jean GASPARD (26ans) et Marie JARRY (?)
                Enfants : Marie (2 mois) : Hautefort
13- François GRAND (33ans) et Jeanne GRAND (32ans)
                Enfants : Benoît (3ans) et Constance (6mois) : St-Orse,
14- Paul LAURIER (??)
15- Pierre MOUTY (33ans) et Jeanne TIGNAC (33ans)
                Enfants ; Jules (13ans)et Noémie (7ans) : Les Farge
16- Jean MALARD (34ans) et Anne COMBRADET (34ans)
                Enfants : Arthur (8ans), Albert (5ans) et Suzanne (2ans) : Hautefort
17- Jean PARVEAU (38ans) et Marie DUBREUILH (46ans)
                Enfants : Pierre (11ans), Marie (9ans), Cyprien (7ans), ??? (?) et Alphonse (?) : Tourtoirac
18- Camille THEULIERAS (?) et Thérèse RIBIERE (?)
                Enfants : Maie (?) : Hautefort
19- François JAUBERT (25ans= et Julie POMAREL (25ans) : Pazayac
20- Pierre DEZON (24ans)
21- Jean BONIMONT (40ans) et Marie NICOLAS (30ans)
                Enfants : Germain (9ans) et Germaine (5ans) : Terrasson

Ce sont ces 19 familles et les 2 hommes célibataires qui seraient  restés au Brésil. 
Deux autres auraient suivi en Argentine (famille JABY et PARGANEL), ainsi qu'un  autre homme célibataire Joseph CHARPENET.
Observations : Sur la liste de Alibert, il y a également une famille nomeé DEBET, composée par un couple  avec 4 enfants, que l'on a pas retrouvé sur la liste du «Orenoque» et que l’on a pas connâit la destination.





LISTE DES PASSAGERS DU VAPEUR ORENOQUE. SOURCE: ISABEL (AUDEBERT) PINTO E PASCALE LAGAUTERIE.



       Sur cette liste, on peut voir Guillaume (François) DOUSSEAU  et Marie Mandral DOUSSEAU, ainsi que leurs enfants Marie et Jean, Marie est celle qui, quelques années plus tard, mariée à Pedro GUIHERMINO (Pietro Guglielmini, immigré italien), a été très connue à Maripa de Minas comme Mariá. Quant au nom «Jean», voici l'explication.. Selon informations de Pascale Lagauterie, chercheuse et amie inestimable, il était coutume dans cette France de ces temps- là, d'appeler les enfants différemment du registre civil et du baptême.  Jean devait donc être le nom de baptême de celui qui est devenue notre aïeul Annet. C'est en effet ce nom qui figure sur les registres de Beauregard de Terrasson. Comme cette famille n'est qu'une des moitiés de notre saga, nous allons «l'oublier» pour un court instant. En fait on en reparlera plusieurs fois.

     Il se dit, qu'en arrivant à Bordeaux, une grande ville dès de ce temps là, ils ont été logés dans les environs du port, aux entraves légales qui s'était formées. L'embarquement immédiat sur le bateau, , qui était à quai, a été interdit. Alibert était retenu à Périgueux, capital du Périgord, il essayait de   libérer le départ et  était incité d'abandonner. C'étaient clairement deux côtés opposés  certainement les réels intérêts n'étaient pas ce que l'on voyait, et je ne souhaite pas approfondir ce qu'ils étaient. Durant ces années de recherche, je n'ai jamais rencontré un seul descendant de la famille Alibert, bien qu'ils doivent exister, mais peut-être ne portent-ils pas plus ce nom. Il serait extrêmement important de les entendre.

     En fait, quitter la France n'a pas été chose facile. Même sur le bateau, des responsables de l'immigration tentaient de dissuader nos aïeux de l'aventure qu'ils avaient entreprise, leur invoquant les dangers qui les attendaient au Brésil, monarchie d'esclaves et qui traitaient très mal les immigrés.

     Je peux imaginer l'absurdité du conflit intime qui s'est établi dans les cœurs et esprits de ces parents et mères de famille. Leur ami et contractant absent.....Ils n'avaient plus où aller, même s'ils le souhaitaient. Ils ont eu le temps de se défaire de tous les liens matériels ou pas. Pour abandonner ainsi son pays, un homme et sa famille doit mener à l'avance une véritable bataille. N'oublions pas que  nous parlons d'une époque où un tel voyage était marqué par son caractère irréversible, surtout pour les plus pauvres. Ce voyage que nous faisons de nos jours en 2 jours, comprenant tous les déplacements en voiture, en avion et train , je présume qu'en ce temps- là et spécifiquement pour eux, cela leur a pris plus d'un mois. Dans des conditions absolument différentes de tout ce que l'on puisse imaginer.  Et cela même s’ils voyageaient «assistés si on peut le dire ainsi. Considérant tous les empêchements qu'ils rencontreraient pour revenir (comme certains ont rencontré),  s'ils le désiraient, on peut parfaitement comprendre le caractère de «presque mort» que ces personnes doivent avoir acquis pour les parents qui sont restés en France. Au long du temps qui passe, des enfants naissent «brésiliens», on travaille  du lever au coucher du soleil …. Et il s'installe ce que je nommerais l' «irrévocable».

     Comment revenir ? Je n'ai pas eu de connaissance  d'une seule famille qui l'ait abandonné à ce moment- là.

    Mais ils sont partis sans Alibert, le 05/09. Il était toujours détenu pour des vérifications. Leur  «nulle part»,  fut ainsi fait d' écœurements, promiscuité, appréhension et nostalgie. Le «nulle part», n'est jamais très beau. Le «nulle part», qui durerait encore au moins les 19jours du voyage et un grand laps de temps après l'arrivée au Brésil, qui a eu lieu le 24/09/1885, au port de Rio de Janeiro.



VAPEUR L'ORENOQUE: DÉMONTÉ AU VIETNAM EN 1925. AFFECTÉ EM 1874 SUR LA LIGNE DE BORDEAUX-AMÉRIQUE DU SUD AVEC ESCALES À CAP VERT (OÙ IL ÉTAIT APPROVISIONNÉ EN CHARBON), RIO DE JANEIRO, MONTEVIDÉU ET BUENOS AIRES POUR LE TRANSPORT DE PASSAGERS ET DE MERCHANDISES. SOURCE: www.es-conseil.fr/pramona/orenoque

      Comme il était coutume en ce temps- là, il semblerait qu'ils aient passé une courte période à l'Auberge des immigrés dans l'Ilha das Flores, qui fonctionnait depuis le 01/05/1883, sous le contrôle de l'Inspectorat des Terres et Colonisation du Ministère de l'Agriculture                                                                                                                                                                    
     Normalement, les immigrés, du moins pendant la période dorée de l'immigration  qui s'est produite quelques années plus tard avec l'arrivée d'italiens, étaient recrutés dans cette Auberge  par des agents spécialement envoyés pour cette tâche et auxquels faisaient appel les agriculteurs ayant besoin de main d'œuvre. Pour nos aïeux c'était différent, dès qu'ils ont passé le seuil de leur maison dans le Périgord pour la dernière fois, ils connaissaient leur destination, ils allaient dans la ferme Monte Cristo, à Maripa de Minas. Mais rien ne semblait si clair et certain maintenant, vu qu’ils étaient seuls  Alibert était toujours détenu en France. Celui qui a reçu nos aïeux, en son nom, fut son neveu Pierre Laurier, qui est arrivé au Brésil, avec son épouse en 1880.                                                                                                                                              
     Selon mes recherches, il est clair que peu  à peu, Alibert a apporté pour le Brésil une  bonne partie de sa famille. Au moins deux de ses parents  ont fait partie de ce même voyage (1885) soit Paul Laurier et Pierre Dezon                                   .

      De toute façon, nos aïeux n'ont pas reçu avec tranquillité les ordres de  cet inconnu. Ils ne l'ont fait, semble-t-il,  que parce qu'ils n'ont pas eu  le choix. Ils sortaient  de l'Ilha das Flores, par le «Cais do Bote» .Certains immigrés, parmi ceux qui restaient plus longtemps  à l'Auberge, afin de connaître les alentours et passer un peu le temps, ils se promenaient  à Porto de Neves et à l'ancrage de Paiva. Personne ne les en empêchait. Je crois que beaucoup de ces immigrés sont restés dans ce coin- là appelé aujourd'hui le quartier de Neves à São Gonçalo. Comme ce fut le cas dans le  quartier  de Bràs à São Paulo.  Ironie : aujourd'hui l'Ilha das Flores est un continent. Elle  s'est réunie avec la ville de São Gonçalo à Rio de Janeiro, dans le quartier appelé Neves, où se trouve de nos jours un complexe de la Marine du Brésil. L'histoire de nos aïeux, sur l'Ilha das Flores, fut de courte durée; une journée au maximum. Même pendant cette courte période, il y a des indications, qui précisent que ces familles de français auraient demandé la présence du consul français, mais ils en auraient été dissuadés et pas forcément amicalement par Pierre Laurier. Du port de Rio de Janeiro, ils ont été amenés à la gare de D.Pedro II. J'aurais bien voulu voir cette étape.  J'ai essayé d'étudier chaque méandre de notre histoire dans cette intention. Il m'est impossible, de passer dans cette région portuaire de Rio, sans imaginer l'itinéraire de nos arrières grands parents. Je sais qu'il existait, à l'époque, une station maritime des chemins de fer Central du Brésil, dans le fond du «Saco da Gamboa»; voie qui menait directement du port à la gare D.Pedro II.  Mais celle-ci était utilisée uniquement pour le transport du charbon. Comme la distance n'est pas si grande, j'imagine combien d'immigrés l'ont parcourue à pied. J'imagine que le chemin le plus court serait de contourner les rues appelées aujourd'hui Rivadávia Corrêa et Bento Ribeiro. Une loi de la Secrétaire de la Culture de la ville de Rio de Janeiro, prétend préserver tout ce secteur, au moins pour l'instant, empêchant de nouvelles constructions  et démolitions  jusqu'à ce que lui soit rendue sa valeur historique. Avec l'approche des grands événements que la ville de Rio de Janeiro va accueillir, qui sait, cette région recevra enfin toute l'attention qu'elle mérite en fonction de sa valeur historique.


                                                                                                                      
Gare D.PEDRO II, au RIO DE JANEIRO,  au fin du XIX siècle. SOURCE: www.flaviorio.globolog.com.br

     Ainsi vont-ils, fatigués, fondant de chaleur (ne pas oublier que l'on était en septembre), inquiets et totalement  émerveillés par  la variété d'images, d'odeurs et de choses différentes de tout ce qu'ils avaient vu  jusqu' alors. On peut penser à 100% de certitude qu'ils n'avaient jamais vu un noire et dans cette ville portuaire, non seulement on en voyait, mais de plus  ils étaient commercialisés, en cachette..... Trop d'exotisme en une seule fois. Et leur question posée sans cesse : mais où allons- nous finalement ? Qu'est ce qui nous attend en plus de ce que  nous avons déjà vu ? Notre chère maison et notre village  en Périgord  paraissent si loin déjà.... Si loin....                                                                                                 Il y avait des enfants dans ce voyage. Beaucoup d'enfants. Qui certainement remplissaient de bruit le pont du bateau et profitaient au maximum de toutes ces nouveautés, comme les enfants en ont l'habitude. Comme Annet et Marie (Mariá) Dousseau,  beaucoup d'autres comme par exemple, Pierre et Gabrielle Audebert, Jules et Noémie Mouty, Germaine et Germain Bonimont, Charles et Gabrielle Cheminant, Franck et Pierre Delage. Beaucoup d'entre eux chercheront ensemble un futur plus ou moins en commun pour longtemps. Ils  auront des descendants qui se sont retrouvés plus d'un siècle plus tard grâce au circuit magique de la généalogie qui les réunis tous autour  d'un même intérêt : rechercher et remettre un passé commun. Toujours avec l'aide inestimable et inégalable de Pascale Lagauterie. d «l'ancre française» de notre bateau, nous pourrions dire.    
          Reprenons notre saga.


Carte de la ZONA DA MATA MINEIRA. Micro région connue comme "Sertões do Rio Cágado". On trouve de nos jours descendants des immigrés périgordins, non seulement dans toute cette région, comme tout autour. Pliez la partie blanche de la carte vers le haut et sur le côté droit et vous aurez une idée de la surface qu'englobaient les villes où nous avons trouvé des registres de la présence de français venus à la fin du XIX siècle. Ne pas confondre avec les français de Guido Marlière arrivés avant et dont on trouve également traces dans cette même région. Source: "Os Sertões do Rio Cágado", de Júlio Vanni.


     Après le voyage en train qui a commencé le 25/09 et qui s'est terminé  dans la gare de Bicas, juste inaugurée, puis à pied environ 12km jusqu'à Maripá de Minas, également district de Guarará, où se trouvait la ferme Monte Cristo, comme on l'a déjà vu ultérieurement. Je ne puis définir les dimensions de cette ferme à l'époque. Bien que l'information initiale dit que celle-ci s'étendait jusqu'à Rochedo de Minas, j'ai des raisons plausibles de croire, qu'elle s'étendait également jusqu'à Senador Cortes (sortie au km 41 de la route 267). Cette randonnée, j'ose espérer, a compté sur l'aide de charrettes, au moins pour le transport des bagages.




                                                                                                  




Ruines  de la ferme MONTE CRISTO. PHOTOS: WILSON DE SALLES SILVA.




     A ce moment- là, l'histoire commence à être plus confuse. Jusque- là, on peut compter sur l'aide de documents qui nous permettent  retracer la dite trajectoire soit : procédures judiciaires  de la Cour  de Périgueux, livres de registre des naissances, de mariages et décès du Périgord, une copie d'un des contrats de travail, liste des contractés, liste des passagers du bateau Orenoque....Et pratiquement plus rien. A partir de là seulement des informations qui sont parvenues aux parents restés en France ou des descendants de ceux qui ont été rapatriés. Certains descendants, détiennent quelques informations de plus qui ont été passées de père en fils. Morceaux et petits morceaux faisant partie d'un grand puzzle. Dans le cas de notre famille, Dousseau, un grand et lamentable événement : nos arrières grands-parents, sont décédés tous les deux relativement jeunes, laissant certains de leurs enfants encore très petits, qui ont été élevés par leurs aînés .    
Ma grand-mère aussi  est partie également jeune, donc en ce qui me concerne, la recomposition verbale de son passé fut nulle. Le peu que je sais m'a été dit par ma mère. Mais en vérité, seulement maintenant, à  cet instant, elle doit  avoir une notion plus précise du passé de ces ancêtres. C'est ce qui m'émeut et me pousse au-delà de ma volonté personnelle.                      Il ne devrait pas être permis que des  êtres humains passent par ce monde sans que leur trajectoire soit dignement  retracée. La vie est assez glorieuse et précieuse pour mériter une telle indifférence. Principalement la vie de ceux qui         
 justifient notre passage dans ce monde                                                                                                                                                  .
      J'en profite pour préciser un détail. Il se peut que ce ne soit pas  le cas, mais c'est une vérité qui a atteint ma conscience durant ce processus de recherche.  Depuis que nos aïeux sont arrivés au Brésil (j'inclus ici toute la gamme de nationalités qui composent aujourd'hui notre identité comme nation) les noms et prénoms ont commencé à être modifiés. Mal orthographiés (disons plutôt parce que mal «entendus»), ou même carrément changés, soit par désorganisation des agents publics ou par difficulté de communication des propres immigrés. Et il se dit même que certains  le préféraient ainsi. Pratiquement aucun immigré n'a gardé son nom et prénom d'origine, soit en arrivant soit dans les premières années. Certains changements auraient pu être hilarants  si ceux-ci n'avaient pas été aussi «dépersonnalisants». Et une entrave à tout le processus de recherche. Par exemple dans le cas de notre famille, le certificat d'immigration n'a pu être obtenu avec le nom correct. Sur le registre au Archive  National de Rio de Janeiro, sur la liste des passagers, nous sommes «DOUSSOT»  Et pire encore, les techniciens lisent «DOUSSET». C’est pourquoi je me récuse à posséder un tel document jusqu'à présent. Mais il existe à la disposition de toute personne intéressé par celui-ci. Un autre exemple, notre arrière-arrière-grand-père Guillaume, apparaît quelquefois comme François (les causes : ce dont j'ai déjà parlé concernant les registres de naissance français). Ici au Brésil, on le retrouve même avec le prénom João, orthographié en portugais       .
     Revenons à la «réalité» dont j'ai parlé dans le paragraphe précèdent, que je trouve trop lamentable. Je me réfère aux noirs. Les esclaves et leurs descendants. Il est caractéristique de l'être humain, chercher et  s'enorgueillir de retrouver la lignée de ses  ancêtres. Je me demande aujourd'hui   ce qui serait arrivé si au bout de mes recherches j’avais réalisé que comme descendant d'esclaves je n’avais pas quelque « hier ». Sans passé, sans  registre, sans existence où tous ont fini par s'appeler «da Conceição» ou «do Carmo», ou quelque chose comme ça après avoir porté le nom, parfois de leur pays d'origine :  «un tel de  Benguela», «sicrano du Congo», «beltrano d'Angola». Parfois ceux-ci finissaient par porter le nom de leur propriétaire (ou ex propriétaire), comme une sorte d 'hommage, qui se caractérisait plutôt , à mon avis, comme un titre d'éternelle propriété. Telle réalité devrait être reconnue et mieux étudiée, au minimum, pour une meilleure entente entre les races. Sur cette  terre nous sommes tous, anciens ou nouveaux, de simples voyageurs. Immigrés.  Continuons.                                                                                                                                                                               
      L'arrivée à Monte Cristo semble avoir été traumatisante. Des logements collectifs (« senzalas » ?) pour des familles qui aspirent à un peu de vie privée, paraphrasant ici la sensible perception des études de Pascale. Ainsi nos français ont commencé à justifier leur renommée «d' insatisfaits» et «travailleurs trop exigeants». Choc de réalités et mentalités  dans une époque franchement d'esclavage. Malgré « l’agonie »  du système. . La réalité de l'immigré. La réalité  de l'esclave.  La réalité de Monsieur le Baron. Et de plus en plus se faisant sentir l'absence  du contractant, le possible médiateur.           
       Prêtons ici un peu d'attention au personnage Joaquim José Gonçalves de Moraes. On sait relativement peu de choses à son sujet. D'autres  Breves ont fait le trajet de Vale de Paraiba en direction de la Zona de Mata. J'en ai eu connaissance d'au moins deux à Leopoldina : Joaquim Luiz dre Souza Breves, propriétaire de la ferme Desengano  et José Luiz de Souza Breves, propriétaire de la ferme de Castelo , qui a également appartenu,  si ma mémoire ne me fait pas défaut,  à la Garde Nationale " en Mar de Espanha. Au cimetière de «Santissimo» à Alem Paraiba, il y a au moins cinq pierres tombales Breves. C'était le café, apprivoisant en vagues vertes ce qu'il y avait à  apprivoiser. La Zona da Mata avait déjà été objet d'occupation de ceux qui avaient abandonné la région des mines, quand le Cycle de l'Or touchait à sa fin. Venus de la direction de Barbacena, Ubá et  Matias  Barbosa, ils déplaçaient ce mur vert jusqu'alors inexploré : notre Zona da Mata. Nom qui me parait aujourd'hui extrêmement bizarre.  Pendant toute mon vie d’enfant née à Bicas,  seulement des pâturages  et des  pâturages.  Cette occupation, non pacifique, continue en direction de Leopoldina et Além Paraiba de la même manière qu'elle venait en sens inverse, de Vale do Paraiba presque épuisée. Des populations entières d'indiens « puris » furent exterminées. Souvent à travers de stratagèmes affreux. Soyons francs : la possession de la terre c'est ça et rien d'autre.  Lutte due et pour le pouvoir. Qui se perpétue comme héritage déterminant du grand retard que nous pouvons encore voir dans nos villes de la région. Dû à tous ces mouvements, pendant une période, nous avons eu par là des Barons  du Café, grandes propriétés caféières, d'énormes mouvements d'immigrés, de même avec création d'auberges à Juiz de Fora et Leopoldina, entre autres; quelques- unes de courte durée. Guarará était la métropole. En 1855, le café représentait déjà 32% de le production totale de la ville. Théâtres, épiceries fines, services spécialisés. Vie politique intense. Je cite ici quelques extraits des journaux de l'époque, qui laisse une idée très claire  de l'effervescence de cette époque :                                                                                                                                                                                           
      -«  Les charretiers de cette ville nommés ci-dessous,  ont dit  qu'à partir de cette date, voyant l'état des choses et même des mauvaises chemins et  de grandes augmentations de salaires et le coût des pâturages, ils ne pouvaient plus faire le trafic de fret de la gare de Bicas à cette ville à moins de 200 reis /15KG » (Journal « O Guarará » 27-01-1895). Cette information fut publiée plusieurs semaines d'affilé                                                                                                                              .
     - « Le lazaret est prêt.  Ce qu'il faut,  c'est une grande attention et une  scrupuleuse  hygiène. Rien de fruits ; distance des concombres ... Et avec de rigueur et de précautions rien n'arrivera ( "Journal O Guarará" -10/02/1895).                            
     - Dans l'exemplaire du 15/11/1895, de ce même journal, une annonce de demi-page, en caractères gras, annonçait  prochainement à Bicas, un « stupéfiant »  spectacle : une corrida ! Je ne pense pas être la seule née à Bicas à n'avoir jamais entendu une telle chose..                                                                                                                                                               .
    En outre, beaucoup de surnoms, déjà à cette époque se levèrent,  en nouvelles en tout genre: Lamoglia, Duque,Tempone, Trezza, Grassano, Schetino, Abrahão, Dellecrode, Retto, Bianco, Padula, Equi, Alhadas, Trecce, Verlangieri, Calvazarra, Filgueiras, Dore, Castriotto, Bianco...                                                                                                          
       Cette supériorité a duré jusqu'à ce que les agriculteurs; se réunissant, ont acquis des actions et ont fait venir le chemin de fer. La gare de Bicas, (toponyme suggéré par l'Ingénieur Pedro Betim Paes Leme, pour la ville qui jusqu' alors, s'appelait  « Arraial das Taboas » ), fut inaugurée le 09/09/1879. Parmi les propriétaires d'actions du Chemin de Fer União Mineira, il y avait Joaquim José Gonçalves de Moraes. Sur un total de 10897actions de la compagnie, 100 appartenaient au Commandant Moraes. Après l'arrivée de nos français, il n'a pas vécu très longtemps. Il est décédé le 29/09/1886. S'il était effectivement le propriétaire de la ferme  Monte Cristo , quelques temps après, celle-ci est devenue la propriété de Alibert, comme déclaré dans les registres  notariaux. Selon mes recherches,  qui, en ce qui concerne ce point, mériteraient d'être approfondies, je crois que Moraes avait été également propriétaire de la ferme Santanna, aujourd'hui dans la ville d' Argirita. Actuellement, par le fait de ventes et d'héritages successifs, elle appartient  à la même famille propriétaire du journal « O Município » de Bicas. La ferme Santanna a appartenu à son ancêtre Bertholdo Garcia Machado à peu près de 1920 à 1940                                                                                                                                          .


       Et l'histoire continue à se faire, parce que aujourd'hui ce journal est un des principaux véhicules au service de la recomposition historique de la région. Véhicule d'expression de grands intéressés par le sujet, comme Julio Vanni, les frères Faraht, Emil et Chicre, pour lesquels je nourris une profonde admiration et José Luis Machado Rodrigues, qui me fascine par ses articles. Parfois, me surprenant tous par leur amour pour la terre, par leur  passé d’aussi  immigrés, par la valeur qu'ils savent attribuer aux chemins de fer et son histoire et existance presque disparus. Ici un grand et sincère merci.  Parce que j'ai eu un jour l'opportunité de lire dans cette journal l'histoire d'un anonyme descendant d'immigré. Histoire qui m'a beaucoup émue.                                                                                                                                                              

                                                                                               
COMMANDANT JOAQUIM JOÉ GONÇALVES DE MORAES . Source: www.brevescafe
   
     Quelque chose de plus je ne saurais dire sur lui, le Commandant Moraes; en ce qui concerne la Zona da Mata Mineira, puisqu' à Pirai il est extrêmement présent et connu. En fait, il faut noter ici que Guarará et Piraí avaient des intérêts communs, c'est ce que l'on peut appréhender à la lecture des journaux de l'époque. Comme il avait pour habitude de faire les grands exploitants, il est probable que le dit Commandant Moraes passe très peu de temps dans son exploitation de la  Zona da Mata. Les grands producteurs de café avaient leur maison dans la capitale, où ils vivaient la plus grande partie de leur temps. Même pour conclure l'affaire avec le café produit.Ils voyageaient également beaucoup à l'extérieur. S'il n'en avait pas été ainsi, Moraes  n'aurait  probablement pas connu Alibert. La question de la possession des terres a toujours été motif de heurts juridiques entre lui et son oncle et beau-frère, Joaquim José de Souza Breves, le Roi du Café. Mais je ne connais pas comment de tels processus ont été conclus, s'ils l'ont été. Il y a encore de nos jours «questions BREVES» non résolues. En vérité, l'extension des terres appartenant à cette famille dans le Second Empire, c'était tout simplement surprenant.                                                                                                                                                                               
     Reprenons le fil de notre histoire.                                                                                                                                                        
     Dans ces premiers jours de l'arrivée au Brésil, le climat est devenu insoutenable. Trop d'incertitudes. Une publication française de l'époque, relate qu'il y ait eu « une espèce d'émeute ». Quelques chefs de famille, les plus insatisfaits, seraient allés attendre Alibert à la gare de Bicas , armés, quand celui-ci revenait de France enfin libéré (vers le 15/10) et après un séjour à Rio de Janeiro. Il y a eu même intervention de la police afin de calmer les esprits, les regroupant tous pour discuter. dans l'ancien hôtel de Bicas, l'hôtel Moreira , propriété de Francisco Gazineu, à proximité de la gare. Comment ils sont sortis de cette impasse, s’il a eu lieu en fait  ? On ne le sait pas. Le fait est que 10 de ces familles ont pris le chemin du retour dans la nuit du 24/09/1886, après une période dans l'exploitation Monte Cristo. A pied jusqu'à Bicas, et en train jusqu'à Rio de Janeiro.                                                                                                                                                  
     Ensuite faisant appel au Consulat de France ont cherché à être rapatriés. Cela n'a pas été facile; il y avait de torts des 2 côtés. Et cela a été pris en considération, mais on ignore si ça été dans les mêmes proportions. Les immigrants ne respectaient pas un contrat qui a été dit a déjà été violé depuis son arrivée sur la part de leur entrepreneur. La négociation n'a pas été facile, malgré la bonne volonté du gérant du Consulat, parce qu'ils n'avaient pas de quoi financer le voyage de retour et ils ne pouvaient rien attendre du gouvernement français, vu les conditions dans lesquelles ils ont quitté le pays. 
     Les familles Gaspard et Theuliéras ont dû être hospitalisées et ont été les seules à avoir obtenu le rapatriement, obtenant des billets à prix réduits. Les autres ont été envoyées dans d'autres  exploitations et ne réussissent pas à retourner en France. A l'époque a été lancée  l'idée d'indemniser les familles, mais il n'en a rien été.                                         
     De même qu' Henri  Audebert a quitté le Brésil, bien des années plus tard, François Dhomme est retourné en France au début du XX siècle. Ainsi que la famille Parveau. Ce sont ces familles qui ont raconté tout ce qui se serait passé, à priori, dans ces premiers temps là.                                                                                                                                                                         
     Des familles qui restent ici, chacun a contribué, à travers ses descendants, pour tenter de  recomposer l'histoire. De la part de ma famille, le nom d'Alibert, n'avait jamais été prononcé, du moins depuis beaucoup de décennies.                           
De ce fait, en l'entendant, juste au début de mes recherches, ce nom m'était totalement étranger.                                               
Mais il est connu, que d'autres familles du même groupe sont plus liées à lui  et les histoires qui nous parviennent de ces familles, lui sont favorables. Il serait un homme qui, sans intérêt personnel ni nécessité, serait allé en France, seulement pour offrir à ces concitoyens l'opportunité d'un futur meilleur dans le pays où lui c'était enrichit, et était reconnu. Y comprir par l’Empereur D.Pedro II. Aucun moment de mes recherches, je n'ai entendu quoi que ce soit qui démente ces informations.                                                                                                                                                                                                 
     Le même magazine de Marseille information qui  a  relaté le probable  « emeute », a également relaté  tout un passé  des mérites du personnage en question, avec des témoins plus ou moins pertinents  ou même douteux, puisqu'il s'agissait d'amis parlant d'amis, Tout comme étaient respectueuses et admiratives toutes les citations des journaux de l'époque comme «O Guarará».                                                                                                                                                                                   
     Le Conseil de l'intendance Municipale de la ville de Guarará, arrondissement de Mar d' Espanha, fonctionnait en 1891, dans la maison du 2° Baron de Catas Altas, et était présidé par le Baron. En faisait partie également Alibert. Il a été élu conseiller municipal du district de Maripá de Minas et le rapport d'une des sessions de la mairie relate en date du 15/03/1895, son engagement à emmener la canalisation d'eau potable jusqu'au district de Maripá. Il a rencontré une forte résistance, et sa demande a été a refusée pendant le débat sous prétexte que tous les autres districts finiraient par demander la même chose. Mais à la fin de la session, a été reconsidérée, à la demande du Président de la Mairie et approuvée avec un devis de «1conto et 50mil réis». Il a renoncé au poste pour des raisons inconnues et  contre la volonté de la Mairie. Seulement après plusieurs réitérations de son  souhait, de nouvelles élections ont été organisées et il a été remplacé par Horácio Furtado de Mendonça.  Alibert etáit le propriétaire d'une des rares machines de décorticage de la municipalité. N'oublions pas, pour finir, qu'il circulait dans les hautes sphères de Corte, qu'il avait été  également favorisé par le titre de Commandant. Des accusations qui retombent sur lui en France, il a été abrogé en 11/02/1886.         

     Mais comme la vison de ces faits a été bipartite, dû aux rapports antagoniques, je laissé ici en paix  la mémoire d'Alibert duquel on ne pourra jamais entendre le rapport final. Il est mort pauvre, comme concierge de l’École de Bicas le 22/10/1915, quand il avait 82 ans, laissant les enfants suivants : Pedro 15ans, Paulo 13ans et  Maria 11ans. Ils restaient pour quelques temps dans les notices des journaux des années ultérieures,  ses fils Pierre François (le même  Pedro cité précédemment) et sa fille Maria, connue et reconnue comme la fameuse professeur Marinette, formée au collège Imaculada Conceição, de Barbacena. Après son mariage elle est partie à Belo Horizonte.                                                           


                                                       FAMILLE DOUSSEAU

Les variations possibles: Dousseau , Dousseaux, Doussot, Dousseaud, Dusseaut, Dousseault.                                                
On retrouve au Brésil, des registres avec les 2 premiers. Dans ce cas, la présence du «X» caractérisé comme une erreur d'écriture lors de quelques actes d’état civil. Le mot signifie «Originaire d'Ousse, Pyrénées Atlantiques» C'est un nom, comme beaucoup d'autres qui indiquent les villes ou l'endroit d'où ils sont originaires.                                                           





                                     ANNET DOUSSEAU. Source: Almira et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA





SUZANNA MANDRAL DOUSSEAU. Source: ALMIRA et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA



     Portons donc notre attention sur la famille Dousseau. Notre famille.                                                                                           
     Fait partie d’un effort collectif cette disposition pour apporter à la lumière l'histoire de ces  familles. Isabel Pinto a dejà publié l'histoire de ses ancêtres Audebert, avec des ramifications Delage, Malard et Lambert. Les sœurs Aragão de Paula : Thereza, Fatima, Rose et Graça (Bonimond/Mouty) sont sur le point de le faire également. Alan Benazzi Sanches publie un site où l'on peut suivre en détail la généalogie de sa famille, CHEMINANT. Et tous ensemble, nous partageons l'aventure de nos découvertes, toujours avec la précieuse aide de Pascale Lagauterie. Je suis sûre que, même si ça n'a pas ENCORE été porté à notre connaissance, d'autres descendants parcourent les mêmes chemins. Question de temps, on se rencontrera tous un jour. Tout cela n’est rien de plus que ma petite et inévitable contribution.                                                  
     Ce que tout indique, bien qu'il existe d'autres familles Dousseau en France, la nôtre, a les premiers registres connus dans la commune de Bersac.  Après ils ont été à Beauregard de Terrasson.  Ensuite Pierre Dousseau s'est déplacé dans le département de la  Corrèze, plus précisément à Louignac, où il s'est marié avec Madeleine de Rouveron. Ils y ont vécu dans les années 1841 à 1859 avec ses enfants  Jean, Guillaume et François Dousseau, tous nés là. Après quelques années ils sont tous revenus en Périgord, plus précisément à Villac (La Fournerie 1859-1867). Après cette période ils se sont établis définitivement à Peyrignac, où ils vivaient quand François Guillaume s'est marié et est retourné à Beauregard avec son épouse Marie Mandral, avant de venir au Brésil où finalement ils se sont installés.                                                      
     Ce déplacement de Pierre et de tous les autres agriculteurs en général,  vient du fait qu'ils avaient vraiment l'habitude et le besoin de se déplacer à la recherche de travail. Du moins jusqu'à ce qu'ils possèdent leur propres terrains. Il faut noter : la distance était très court entre les lieux de fixations, les 2 départements étant voisins.. Un departement serait plus au moins comme nos états. Et le déplacement sur lequel je parle serait vraiment petite. Plus au moins comme celui d’un agriculteur brésilien que laisse Juiz de Fora, em Minas Gerais, pour aller vers Tres Rios, no Rio de Janeiro.                  
    Aujourd’hui  il y a en France les descendants de sa sœur, Françoise Dousseau , qui ne portent pas le nom de Dousseau, mais probablement Delord (Jean), le nom de son mari, avec lequel elle s'est mariée le 02/03/1884. Guillaume a également laissé en France un autre frère, Jean, qui est mort le 10/06/1894 à 51ans à Peyrignac. Il était marié à Jeanne Lalbia (Voir ci-joint une petite généalogie Dousseau.  En raison de mon prescience de ce fait, j’ai cru que  réellement  nous pourrions avoir des cousins germains dans la région, à l’occasion de ma première voyage en France, à 2009. Mais je ne pensais pas que j'aurai pu les rencontrer. Même parce que  je  n'ai pas voyagé dans cette intention. Cependant la main de Dieu nous mène toujours là où l'on doit aller, il ne peut y avoir de doutes sur ce sujet. Lors d'une après-midi de recherches à la mairie de Peyrignac, Pascale a rencontré quelq’un qu'elle connaissait. Elles se sont mises à discuter et elle lui a parlé de mes origines françaises et que je venais du Brésil pour les rechercher. Quand elle a prononcé le nom recherché soit DOUSSEAU, il s'en est suivi une succession de «ah» et «oh»  et ma pauvre connaissance de la langue n'a pas été suffisante pour suivre la conversation des 2. En fait, cette personne a mis Pascale en contact avec une certaine Nicole DOUSSEAU Le CANNE, qui étudiait également l'arbre généalogique et l'histoire de la famille. A ce moment- là, elles se sont parlé par téléphone. Pascale m'a demandé le nom de mes ancêtres de la génération antérieure à l'immigration vers le Brésil. Et là encore une autre succession de «ouais» et de «ouis : NOUS ETIONS DE LA MEME FAMILLE ! Nous nous sommes rencontrés le lendemain chez Pascale et par la suite plusieurs fois chez Nicole  et  en promenade  à la recherche de notre histoire dans la région. J'ai fait connaissance d'une bonne partie de la famille et de leur trajet jusqu'ici. Ceci parce- ce que,  entre  les cadeaux que la vie m'a apportés depuis  que j'ai pris ce chemin,  est que j'ai rencontré non seulement une cousine, mais une cousine studieuse et passionnée invétérée de généalogie et elle ne savait  pas que son grand-père a eu un cousin  qui a immigré au Brésil et a laissé, là-bas,  une énorme descendance. Et oui le  nombre de Dousseau appartenant à  notre branche est aujourd'hui infiniment plus grand au Brésil qu'en France, si l'on prend en compte tous les descendants, même ceux qui ne signent pas avec ce nom.                                                                                      
     Reprenons. Ils vivaient à Peyrignac. Beau village comme tous ceux du Périgord, il y faut dire. Quelques maisons nées autour d'une église, exactement comme dans nos petites villes de la «Zona da Mata». Avec son relief également très similaire, je crois que le dépaysement de nos ancêtres, du moins en ce qui concerne les paysages, n'a pas dû être si grand. 
    Me promenant  par les petites routes et regardant les ondulations des petites collines autour, c'est comme si je marchais sur les petites routes de notre «Zona da Mata». Les  minuscules villages, pratiquement se touchent et toutes les familles, à un certain degré, sont apparentées. On vit là, aujourd'hui dans le confort, vie culturelle, amour profond de la terre d'origine, dans des petits villages absolument propres, avec de parfaites infrastructures, dans le respect d'anciennes traditions en tout genre.Tout le Périgord est reconnu aujourd'hui comme un important pôle touristique historique-gastronomique, même dans une France qui est  un bijou  resplendissant  même pour des yeux très exigeants.                        
     Revenez aux premières pages de ce récit, à la description de " comment vivaient les agriculteurs en France" incluez- ynos aïeux, vos parents  et vos grands-parents. En vérité, il y a des siècles, ils vivaient tous de la même manière, en France comme au Brésil. Les fruits de la  revolution industriel, l'avènement du chemin de fer et d'autres événements de ceux qui changent le monde (ou au moins la vie des petites ...) étaient à leur début. Là comme ici.                                           
     Guillaume DOUSSEAU  s'est marié le 06/11/1875avec Marie MANDRAL. Les MANDRAL vivaient dans la localité de Beauregard de Terrasson. Aussi belle et magique que Peyrignac. Bien que  plus tard nous reviendrons  sur le sujet, il convient de noter ici, que Marie MANDRAL  avait un frère  Jean MANDRAL, père de notre arrière-grand-mère Suzanna. D'où le fait que nos arrières-grands-parents soient cousins. Ils ont eu la première fille, Marie (Maria),  le 23/11/1875. Ensuite le 01/02/1878 est né Célestin qui est mort bébé. Et enfin le 28/11/1880 est né notre arrière-grand-père Annet. Tous sont nés " au Roc", commune de Beauregard de Terrasson. Au Brésil ils auront une dernière fille, Anna, décédée le 23/07/1966 à approximativement 72ans. J'ai toujours été perplexe par le prénom de nos « tantes grands-parents ». Ce n'était ni Maria ni Anna comme en portugais, ni Marie ni Anne comme en Français, mais Marià (accent sur le «a») et Annà (accent sur le «a»). Jusqu'à il y a peu de temps, je pensais que telle prononciation était due à l'accent d'un français tentant de  prononcer son nom en portugais. Mais non ! Aujourd’hui je sai bien qu’ils ont preservé une prononciation occitane. Comme c’est beau !                                                                                                                                          



Carte postale montrant une famille typique de PEYRIGNAC au XIX siècle. SOURCE: "LES TERRASSONAIS: MéMOIRES EN IMAGES, de FRANCIS BERGER.



     En 1885, comme Marià (accent sur le « a »),  avait dejà 10ans, il est probable qu'elle fréquentait l'école dans son village comme le prévoyait   la loi.  Et elle devait avoir une plus grande notion  du français que ses parents et son frère, Annet qui à 5 ans était trop jeune pour aller à l'école.  A cette époque, Jean MANDRAL, déjà marié avec Marie DELPÉRIER, nom très ancien dans le Périgord, avait sa fille Suzanna, à l'époque âgée de 2ans. Et ce fut à cette époque que tout est arrivé. Le changement définitif et absolu de direction. Et il y en a qui disent qu'une goutte d'eau ne change pas la mer !                                                                                                                                                                                                     
     De tous les obstacles que j'ai rencontrés pendant ces années de recherches, le plus grand  est la période qui s 'étend de l'arrivée au Brésil jusqu'au couple Annet/Suzanna, installés dans leur ferme à Machados. C'est une trop longue période pour si peu d' information.......du moins jusqu'à présent. J'ai espoir qu'après cette publication, beaucoup de choses remontent  à la surface, des informations si ardemment cherchées et jamais trouvées, rapports patiemment espérés qui ne sont jamais arrivés, documents soigneusement cherchés à la recherche de pistes. Mais ne nous décourageons pas ! Il veut mieux   nous en tenir à ce que nous savons du  moins que nous pouvons sentir basé dans le  peu que nous avons trouvé.   
     Analysant des documents trouvés, datés de cette période-là,  j'imagine que la ferme Monte Cristo n’était pas la destination finale et encore moins définitivement. Ils ont dû réellement, comme on peut s'y attendre, aller de ferme en ferme, rendant des services à des tiers jusqu'à ce qu'ils aient pu acquérir un peu d'autonomie. La plupart des autres immigrés ont parcouru la même route jusqu'à ce que, nombreuses années plus tard, les distances dans le temps et l'espace ont fait que la coexistence était plus intime impraticalble, jusqu’au l’éloignement total.                                                            
     Il est vrai qu'en 1906 ils étaient à Argirita, à ce moment-là toujours appelé Rio Pardo de Leopoldina, probablement dans la ferme Santana (au km 38 route 267) Il est certain que se séjour était provisoire. D'autres familles, comme celle de Jules Mouty et de Henry Audebert étaient également par là-bas. Je n'en connais pas les détails. Je ne sais pas si les familles se déplaçaient en totalité  ou seulement le chef de famille. Je crois plutôt dans la première hypothèse. Il faut noter également que les fermes Livramento et Santa Clara apparaissent dans beaucoup de mémoires de ces temps- là.         
     C'était de Argirita que Annet s'est déplacé vers Rochedo de Minas pour pour se marier avec Suzanna, qui à l'époque habitait déjà à Maripá de Minas. Je dis déjà, parce que le destin de la famille Mandral, en arrivant au Brésil,  a été bien différent. Cela meritera un chapitre très spécial plus tard.  Dans la même semaine du mariage d'Annet, plusieurs d'autres immigrés ont célébré le leur, ce qui me fait penser que ces mariages étaient planifiés en groupe pour faciliter le déplacement de tous , ou qui sait pour tout autres motifs.                                                                                                                    
    Ci-dessous les mariages  qui ont eu lieu à cette occasion :                                                                                                              
    -Benedicto José da Silva et Noémy Mouty le 03/09/1903 – Témoins : Jules Monty et Henri Audebert.                              
     -Annet Dousseau et Suzanna Mandral le 05/09/1903 - Témoins: Jules Mouty et Henry Audebert. PierreDelage signe à la place de Suzanna.                                                                                                                                                                                     
     -Pierre Delage et Raquel Audebert le 05/09/1903 – Témoins : Firmin François Alibert et Francisco Bianco.                    
     On peut noter que les mariés étaient pratiquement tous des immigrés, ainsi que la plus grande partie des témoins.          
     Il est également prouvé à travers les actes de mariage, de naissance et décès trouvés, les déplacements constants qu'il y aurait eu entre les 3 pôles de l'immigration française du Périgord : Maripá de Minas (MG), Pirai (RJ) et Bananal (SP). Il suffit de comparer les noms constants des certificats avec la liste des passagers des bateaux Orenoque (1885). Ville de Buenos Ayers (1888) et Niger (1888).                                                                                                                                                     
     Il est bien évident  également combien était diverse l'influence de chaque immigrant à l'intérieur de son propre groupe. Je veux dire : ils n'avançaient pas tous au même rythme  ni dans la même direction et n'ayant pas les mémes méthodes dans l'acquisition de leurs biens et de leur position sociale. Déjà à cette époque, on pouvait entrevoir ce que l'on pourrait appeler de « vocation » de chaque clan. Mais occupons- nous seulement du nôtre. Il serait d'importance cruciale que nous ayons trouvé les certificats de décès de Guillaume Dousseau et Jean Mandral, nos arrières grands-parents.  Je pense que, quand on les aura trouvés, cela nous éclairera beaucoup. Avec une lumière qui nous clarifie la venue-à-être des Mandral Dousseau au Brésil,                                                                                                                                       
     Les quelques histoires que nous avons entendu de nos grands-parents disent, faussement,  que Annet aurait été chercher en France la cousine Suzanna pour se marier. Faux. Mais finalement où et depuis quand, était cousine Suzanna   
? Il serait important de le savoir, également s'ils sont allés  à Machados de suite après leur mariage, comme je l'imagine.    
Et principalement quelle est l'origine des terres qu'ils possédaient ? Il est presque certain que ces parents avaient apporté un peu d'argent de France; fruit de la vente de leurs biens, mêmes si ceux-ci étaient très peu. On ne peut pas écarter l'hypothèse qu'ils les aient laissés ce qu’ils avaient aux soins de leurs frères. Quelques cousines racontent avoir entendu d'une de nos arrière-arrière-grand-mère, Marie Delpèrier Mandral, durant plusieurs années, qu'elle avait laissé des biens en France et que tous les jours elle pensait à son retour. Au moins jusqu'à être trop agée pour ça.                                              
     Il est probable également, qu'après des années et des années travaillant en terres étrangères, ils aient à nouveau accumulé un petit magot. Hypothèse dont j'ai du mal à croire. Guillaume Dousseau a tenu 3 enfants: les  français Marià et Annet et la brésilienne Anna. Jean Madral avait également 3 enfants : la française Suzanna et les brésiliens Martha et Elias. Un petit magot ? Dans ces circonstances ? Il semble enfin que c’était ce est arrivé. J'ai trouvé au bureau d'enregistrements d'immeubles de São João Nepomuceno, des certificats qui prouvaient que la dit propriété à été acquise par Jules Mouty avant 1917, mais sans date fixée. Touchant la ferme Bom Retiro de Adeodato Vilela, héritier de Francisco dos Reis et celle de  Valparaíso de José Machado de Souza et Cristiano Gonçalves Filgueiras. Cela consistait (au moins par occasion de la sucession de Suzanna Mandral) , en une maison d'habitation sur 2 étages et couvertes en tuiles, d'une réserve également couverte en tuiles, d'un moulin à eau, d'un abri, potes et autres objets, 10 hectares de terre de culture et de pâturage. Pour nous approcher au mieux de la date d'acquisition de cette ferme, nous avons un registre de la vente d'une petite partie de cette celle-ci (2,5 hecates avec 3miles pieds de café et une maison d'habitation plain- pied couverte de chaume) à Maximiano José da Silva le 06/02/1909 . Cette partie de terre touchait aux propriétés d Alfredo Eugénio Postes, Francisco Bastos Campos et José Gonçalves Filgueiras. Reste encore une inconnue qui intéresse beaucoup pour  la compréhension du groupe d'immigrants français dans son ensemble : comment Jules Mouty l'avait acquise ? Rappelons-nous qu'ils sont arrivés en même temps et qu'ils étaient pratiquement du même âge. Comprendre cette petite question éclairerait beaucoup de détails de la trajectoire de chacune des  familles en particulier.                         
J'ai cherché pendant des années des informations sur la formation  de le village Carlos Alves, appartenant   a la ville de São João Nepomuceno. La seule chose que j'ai obtenue jusqu'à ce jour, est l'information que ce village est né d'une colonie d'immigrants. Et si la date du mariage d'Annet et Suzanna peut être considérée comme date d'acquisition de ses terres, il est probable que cette colonie soit née sur des terres dejà érodées par la culture du café et ayant ainsi servi pour l'établissement d'immigrés. Des terres données ou , qui sait subventionnées Cela justifie le nom  de colonie.                         



Ruines de la ferme de ANNETt SUZANNA  à MACHADOS.


     Le fait est que c'est là, dans le lieu-dit Machados, appartenant au village de Carlos Alves, que les Dousseau brésiliens ont fixé leurs racines. Aujourd'hui malheureusement oublié,  même appartenant à São João Nepomuceno, elle est beaucoup plus près de Bicas. Ce qui caractérise  cette typique « terre de personne », où le gouvernement disparaît. Peu de populations , peu de votants. Dès de toujours.                                                                                                                                  



Vue de le village de CARLOS ALVES, connu au XIX siècle comme SANTA BÁRBARA DO RIO NOVO, quartier auquel elle appartenait. Aujourd'hui fait partie deSÃO JOÃO NEPOMUCENO. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.


Cimeitère de le même village, où sont ANNET DOUSSEU, SUZANNA MANDRAL DOUSSEAU et sa mère MARIE DELPÉRIER MANDRAL. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.




     Mais il y avait un temps... Ah ! il y avait un temps où ces endroits étaient beaucoup plus peuplés. On y produisait beaucoup de ce qui était consommé à Bicas et ses alentours. Un temps où les marchands ambulants amenaient avec leurs mules des marchandises et des nouvelles. Étant alors logés dans les fermes, volant ainsi le cœur des donzelles de la maison.....Ce qui est presque arrivé à ma grand-mère.  Un temps où les grands événements étaient les bals aux  autres fermes, beaucoup plus recherchés que ce que l'on peut imaginer de nos jours. Mais aussi tous les types de festivités religieuses. Un temps où on allait également dans les petites boutiques à Carlos Alves, ou  comme on la nommait également Santa Bárbara de Rio Novo, nom de sa « sainte patronne », afin de boire une « cachaça » (eau de vie), jouer  aux cartes ou jouer au violon ou  à  l'accordéon les dernières chansons à la mode de Chiquinha Gonzaga, faire de la politique ou simplement bavarder. Un temps où, quand Annet s'oubliait dans la boisson, son cheval le ramenait, tout seul  à la maison dans un parcours de quelques km. Il le déposait sur le pas de la porte. Un temps où à l'école du village il n'y avait qu'un instituteur. Et les élèves des sections supérieures enseignaient  aux plus petits, comme l'a fait ma grand-mère. Mais personne ne faisait de grandes études. Les filles en étaient empêchées. Les filles devaient, tout simplement se marier. Et les garçons, on en avait besoin pour les travaux des champs. Du travail il n'en manquait pas !                                 
      J'ai toujours su que la décadence des Machados a été lente. Quand je me réfère aux Machados, je commets l'erreur de considérer uniquement les fermes d' Annet et de sa fille Mariquinha. Mais il y a beaucoup d'autres propriétaires comme par exemple, à l'époque, la famille du mari de ma grand-mère Merita : les familles Duque et Gonçalves Filgueiras.              
      Mais pour faciliter mon rapport, je continuerai à me référer à la ferme d' Annet et Suzanna comme Machados. Et je ne pense pas faire trop de mal. D'ailleurs jusqu'à il y a très peu de temps, je ne savais pas qu'elle avait eu un autre nom. Au maximun,  « les terres d'Annet le français ». Aujourd’hui je sais aussi que dans le registre des immeubles, cette propriété était également connue comme « Sítio das Araras ».                                                                                                                           
      Il y a peu de temps (j'en parlerais plus tard), j'ai eu un contact avec José Mandral, fils d' Elias Mandral. Aujourd'hui âgé de 94 ans, c'est le seul témoin vivant à me parler d'Annet et de Suzanna. Le seul qui peut me parler de ce qu'il a vu, entendu  et senti, et non de ce qu'il a entendu dire. Selon lui, l'image de « bon-colonel » allait bien à Annet. Bien que ce titre se référait à des personnages ayant plus de biens et de pouvoir de tous les types. Il produisait de tout dans sa ferme. Il cultivait la canne à sucre  et ses dérivés : mélasse, jus de canne, sucre et cachaça.  Les aliments de première nécessité. Les produits laitiers : fromage, lait, beurre. Peut-être dans la tentative de maintenir des habitudes acquises dans son pays, il tentait de fabriquer des boissons fermentées avec des fruits divers, par manque de raisins. Et il les appréciait toutes delà de la mesure, mais sans jamais perdre l'autorité et le respect qu'il inspirait à tout le monde : famille et employés.                  
      Je pense qu'il est normal de décrire ainsi ses « patriarches » à quiconque se propose de le faire. Mais tous, depuis toujours, m'ont transmis cette image de mon arrière-grand-père : homme fort, autoritaire sans pour cela ne pas être bon et juste, une personnalité extrêmement marquante, bon narrateur,  joueur de violon et grand amateur des jeux de cartes. On raconte que, quand, au tour du balcon de la ferme, des dizaines d'enfants circulaient, jouant et criant, il suffisait qu'il arrive, et siffle. Pas des mots, pas des cris. Le silence était total. Et selon José Mandral, il n'y avait pas de la peur, simplement admiration et respect.                                                                                                                                                             
      Si le fils d'un employé se faisait mordre par un serpent, c'est à sa porte que l'on frappait, et là il était le médecin. Si un  veau ne voulait pas naître, il devenait vétérinaire. S'il fallait fatiguer un cheval allant et venant jusqu'à Maripá pour rendre visite à sa mère et sa soeur, il le faisait. Et puis laisser l'animal de garde. Sa maison de la  ferme était bien placée. Un peu cachée dans un virage, juste après un énorme  rocher noir qui a inspiré d'innombrables histoires fantastiques à des générations d'enfants de la famille. Cette maison était vraiment grande, bien que très humble e dans les normes de l’époque. Entouré par de nombreux et ombragés « mangueiras » (arbre de la mangue) qui sont là jusque aujourd’hui, même si tout autour se est effondré. Elle avait un bon cours d'eau, ce que tout propriétaire de terres sait donner une valeur inestimable. Cela a souvent été motif de mésentente, surtout lors du partage entre ses 9 enfants.                                               
     Je vais citer là une de ces petites histoires, qui à l'époque, a dû  avoir une grande importance, puisque celle-ci est est arrivée jusqu'à moi rapportée plusieurs fois par ma mère. Juste pour montrer quelle autorité avait Annet pour les siens. Dans l'épisode du vendeur ambulant, pour lequel ma grand-mère est tombée amoureuse, c’est possible le faire. Après la période du flirt, le vendeur, amoureux, demanda la permission de fréquenter sa fille, Merita. Permission accordée. Mais, par la suite alors que cette fréquentation était prête à se transformer en quelque chose de plus sérieux, il est revenu sur son autorisation. Simplement. Sans aucune possibilité de discussion. Après tout ce n'était qu'un vendeur ambulant... Peut-être que ce père « immigré » avait peur des voyages et des voyageurs... Et souhaitait pour ses enfants, comme il est d'usage entre les grands ou petits fermiers, un mariage qui donne un certain degré de stabilité et de fixation. Comment le savoir ? On raconte que ma grand-mère est tombée sérieusement malade à l'époque et a même tenté de se suicider. Sa grand-mère Marie Delpérier, murmurait partout qu'avec celle-ci, personne ne se marierait. Jusqu'au jour où surgit le très beau prétendant qui fut mon grand-père Evaristo. Ils se sont mariés le 06/11/1935 à Bicas, et même par  le fait que ce mariage n'ait  jamais été heureux, il n'a jamais dissuadé ma grand-mère de  la véritable vénération qu'elle avait pour son père. Quand ma mère, au cours de longues conversations  au tour de la machine à coudre, demandait à sa mère qui elle préférait, elle n'a jamais varié sa réponse: mon père !                                                                                                                            
     Un autre exemple. Il y a quelques années , au début de mes recherches, la première fois que nous nous sommes trouvés  au village de Carlos Alves, sans aucune idée de  ce que nous pourrions trouver là, nous nous sommes arrêtés dans un petit bar  sur la place. Comme ceux qui sont coincés dans le temps et nous donnent l’impression que nous tournons plus d'un siècle dans le temps. Un ou deux personnes assis, hébétés... et le proprietaire si hébété comme ils. Nous nous sommes arrêtés  simplement pour demander comment aller jusqu'au bureau d'état civil et pour boire de l’ eau, pour combattre les effets poussiéreux de la route qui nous a menés de Machados jusque-là. Comme tout bon  « mineiro »  (même les plus hébétés... adore bavarder, nous avons fini par parler de nos relations familiales à  Machados. Le propriétaire du petit bar, nous a montré son père, très vieux disant : « Lui doit connaître quelque chose sur ça ». Nous avons cité quelques noms et dates aléatoirement, mais quand nous avons prononcé le nom de Annet, il a tout de suite réagit. Annet le français ? Je l'ai bien connu ! Nous étions très émus vous imaginez ! Attention :  il se souvenait d'une époque où l'on visitait les travaux du quartier pour les régulariser. Le travail en question était la première réforme de la ferme de Maria Dousseau, la fille ainée de Annet (tante Mariquinha), mariée avec  Arlindo Florentinode Souza. Il y avait  environ 70ans.  Je vous demande : quelles particularités caractérisaient cet homme, pour que ce Monsieur s'en souvienne des décennies plus tard ? Nous avons su, quelques temps après que ce Monsieur était décédé. Mais il seras aussi toujours dans mes memoires, en raison du moment de grand émotion qu’il m’a donné.                                                                                


ARLINDO FLORENTINO DE SOUZA et son épouse MARIA DOUSSEAU DE SOUZA, au jour de son mariage. SOURCE: ALMIRA et SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA


      Ils ont eu 9 enfants.  Sont-ils: Maria (Mariquinha), João (Joãozinho), Francisca Guilhernina (Nini), Merita, Alice, Margarida (Gaída), Sebastião (Tião), José (Zezé) e Luzia.                                                                                                                                         
      L’ aînée, MARIA , connue comme Mariquinha , est née en août 1904 semble-t-il  dans la ferme  Santa Clara. Il faut noter que la relation de la famille Dousseau avec les fermes de la région se retrouve au moins sur 3 générations, vu qu' Almira est née là et fut baptisée dans la chapelle de la ferme de Vitória, voisine de la ferme Santanna.  Et, selon informations, il semblerait que ma grand-mère aurait passé sa lune de miel dans la ferme de Santa Clara. Mariquinha a grandi, s'est mariée, probablement à Chácara, le 22/05/1922 et est décédée à São João Nepomuceno. Son mari, Arlindo Florentino de Souza, également fils de fermier de la région, était très respecté et a toujours été très ami de Annet . Sa propriété habite, encore aujourd'hui ma mémoire. Dans mon, enfance, j'y ai passé beaucoup de mois de vacances. Entourée de cousines de ma mère et ses enfants, collectionnant  de bons souvenirs, que seuls peuvent avoir, ceux qui ont vécu leur enfance dans les bois. Nous y arrivions, mon frère Amarildo et moi, accompagnés par notre tante Penha, assis sur  les bidons, nous profitions  du camion de lait qui allait jusque là-bas se fournir. Unique moyen d'y aller pour ceux qui n'avait pas son propre véhicule .A l'époque pas d'électricité ni de confort. Et c'était bon... Ruisseaux, cas comptés, neuvaines, des arbres fruitiers , des tas de paille de maïs dans la réserve, tiques par le corps et à notre portée, du lait tout juste tiré des mamelles des vaches. J'en sens encore aujourd'hui avec plaisir l'exotique odeur d’élévage. Le vrai parfum du terroir. Enfin d'innombrables souvenirs. Il y a un subtil détail : je ne me souviens pas avoir remarqué la présence de tonton Arlindo. Naturel je pense. La famille, à cette époque- là, était « vassalité ». Des femmes et des enfants c'étaient ceux que l'on voyait le plus par là- bas. Je ne me souviens pas non plus d'entendre tante Mariquinha discuter. Elle parlait, bien sûr, mais ne disait que le stricte nécessaire. Trop discrète, gentille, douce.... toujours présente et presque invisible. Normal également. La femme n'était pas plus que ça, en général .          .                                                                                                      



MARIA DOUSSEAU DE SOUZA (MARIQUINHA), avec son mari ARLINDO FLORENTINO DE SOUZA et avec leurs premières filles, MARIA (MARIINHA) et  SUZANNA. La fille plus grande c'est MERITA, une des soeurs de MARIQUINHA et ma grand-mère. Source: ALMIRA et SEBASTIANA (TIANA) DOUSSEAU DE SOUZA.



     Ils eurent 12 enfants, la plupart d'entre ceux qui sont encore vivants, habitent toujours aux alentours avec leur famille, même s’ ils ne portent pas le nom de Dousseau. Dans la maison de la ferme, avec un peu plus de confort que au passé, vivent Sebastiana (la douce Tiana) et sa sœur Almira, les « fondations » de toute la famille,  au moins c'est ce qu'il m'a toujours semblé. Extrêmement religieuse elle s'occupe de la chapelle du petit village, dans les moindres détails. Le salon de cette chapelle, construite  ardemment, avec la contribution de ses efforts, et ceux de toute la communauté a reçu le nom qu'il méritait : Salon Maria Dousseau de Souza, sa mère, notre tante Mariquinha .                                              





    Le Centre Communautaire est une construction annexe de l'ÉGLISE DE BOM JESUS, à MACHADOS. Il porte le                                                      nom de notre tante MARIQUINHA (MARIA DOUSSEAU DE SOUZA).




    Maria et Arlindo ont eu les enfants suivants : Maria (+), Suzanna (+), Nair (+), Marcilio, (Moacir (+), Alirio (+), Murilo (+), Diva, Sebastiana,  Nilza, Almira(+) et Arlindo .                                                                                          
                                                  

                           
JOÃO DOUSSEAU (Joãozinho) avec son épouse LAUDELINA FILGUEIRAS DUQUE (Naná), au jour de son mariage. Source: WESLEY DOUSSEAU ALELUIA.

JOÃO, connu comme « Joãozinho ». Le plus vieux des enfants, a hérité à la mort de ses parents le morceau de la ferme qui comprenait la grande maison. Il a eu 13 enfants avec Laudelina Filgueiras Duque, la tante  Naná. Il a vécu là, jusqu'au jour, suite au départ de plusieurs de ses enfants vers São José dos Campos, suivant le plus vieux Jair, qui était parti pour travailler à Embraer, le père s'est séparé de ses biens  et est parti également. Vu de loin cela paraît une décision déplorable. Mais analysant la situation  la tête froide, on comprend que cela était la décision normale  de tous ceux qui vivaient de l'agriculture. L'attraction de la ville et de ses infinies possibilités. Et  la fin de propriétés de valeur familiale inestimable. Très triste mais parfaitement compréhensible et pardonnable. A l'époque ou notre cousin Jair, a eu envie de changer de vie, il s'est rapproché de ma grand-mère, sa marraine  Merita, qui à cette occasion lui a donné toute la motivation nécessaire. Je ne l'ai donc pas connu, ni la fameuse tante Naná Duque. Lui était frère de ma grand-mère, elle était la sœur de mon grand-père Evaristo. Je sais aujourd'hui que c'était naturel au Machados. Peu de familles se fréquentaient, ils mariaient leurs enfants et la vie continuait son cours. Peut-être un jour, qui sait, je prêterais un peu plus d'attention à ma famille Duque,  ancienne dans la région de Chácara et ses alentours.  Les mêmes Gonçalves Filgueiras Duque de Rio Novo et Guarará.


     Dans ce coin qui fut appelé par ma mère « la ferme de tonton Joãozinho », la vie n 'a pas beaucoup changé avec la mort de Annet et Suzanna. Il est presque évident qu'il y ait eu des malentendus jusqu'à ce que  chacun des  9 enfants de Annet, certains encore très jeunes, se « remettent » dans ce monde qui s'est effondré si tôt avec la mort précoce de Annet et Suzanna. On sait que tonton Joãozinho jouait aussi de l'accordéon, ayant hérité de son père le goût de la musique, avec laquelle  il avait souvent enflammé  les nuits sur le balcon  de la maison qui est aujourd'hui la sienne. Et comme l'a fait son père, la maison était pleine avec ses neveux comme ma mère, en plus de ses innombrables enfants. A cette époque, enfance de ma mère, cette maison était le centre de la famille Dousseau. A cette époque, les habitants de Machados avaient encore une vie sociale, en plus de toutes les festivités religieuses, il y avait ces bals organisés par les familles de la région, pour quelque motif que ce soit et où les jeunes de la région se rendaient après s'être préparés pendant des jours et des jours pour le « grand événement ». C'est là que beaucoup de flirts ont commencé ... Et où même les jeunes de la ville se montraient parfois. Mon père sait que cela est vrai... Il  n'y avait plus l'exubérance du temps de Annet et Suzanna, bien sûr. Exubérance de l'étendue de la propriété ainsi que de ce qui y était produit. Mais d'autres ont commencé à surgir. Un jour tonton Joãozinho a construit un barrage et une petite usine. Et c'est grâce à cette initiative, que les lampes se sont allumées en premier chez lui. Et le futur est arrivé.



                                                                                                                                                  


Partie de la famille de JOÃO DOUSSEAU (Joãozinho) et une partie de la façade de la maison construite par ANNET et SUZANNA au MACHADOS. Source: WESLEY DOUSSEAU ALELUIA.



     Laudelina et João ont eu les enfants suivants : Eclair, Nair, Jair, Landir, Valdir, Valtencir, Honir, Inazir, Nadir (+), João (+), Elenir, Ivanir et Lidia.

     Il y a quelques temps, j'ai connu le lieu où vit encore Valtencir, dans les Machados, avec sa famille, à côté de l'ancienne maison d' Annet et Suzanna. C'est le seul fils de tonton João qui vit encore par là-bas, conservant non seulement le style de vie, mais aussi l'innocence de celui qui n'a jamais abandonné le sol où il est né. Je  loue ses efforts et  ceux de ses descendants qui lui aident dans cette vie auss i dure, sachons le reconnaître                                     .

     J'ai visité récemment ces terres pour la première fois. Très grande émotion. Le nouveau propriétaire a construit une nouvelle maison derrière les ruines de l'ancienne. La base de la maison, en pierre, est toujours là, intacte malgré que celle-ci soit recouverte de buissons. Des tuiles 'coloniales ' empilées dans un coin et recouvertes de boue, me laissaient l'espérance qu'elles remontaient au temps de Annet... Comment en avoir la certitude ?  Le ruisseau qui un jour a fait tourner  un moulin n'est plus qu'un tout petit filet d'eau presque invisible... Je suis sortie de là avec une seule certitude : si j'en avais les moyens, je récupererais et reconstruirais la maison d'Annet et Suzanna. Qui sait si je ne la transformerais pas dans un Mémorial de l'immigration française du Périgord dans la Zona de Mata ? Tandis que mon rêve est là perdu dans le buisson, la sueur et le rêve d'Annet et de leurs enfants transformé en ruines, retournent à la vie par les mots que j'essaye laborieusement d'écrire                                                                                                                 .


     A l'exception des deux premiers et des deux derniers  enfants, je ne connais pas l'ordre de naissance des 5 autres enfants d’Annet et Suzanna. Donc, je e vais utiliser à partir de maintenant un ordre complètement aléatoire .                  


                                                                                                                                                                                                   
FRANCISCA GUILHERMINA DOUSSEAU et son mari ELPÍDIO DA COSTA.  Source: ENYR et ÉDSON (Maninho) DOUSSEAU DA COSTA.



     Une autre fille c'est FRANCISCA GUILHERMINA, tatie 'Nini', en hommage sans doute au père de Annet, François Guillaume. Tout comme tatie 'Mariquinha' en hommage aux deux grand-mères Marie et tonton 'Joãozinho' en hommage au grand-père Jean. Elle est née le 22/01/1914, tatie Nini a épousé Elpidio da Costa em Carlos Alaves et a eu 2 enfants :  Francisco et Édson, connu comme « Maninho » (petit frère).  Francisco habite à Rio de Janeiro, mais Maninho habite encore à Bicas, et s'occupe du petit terrain que sa mère a hérité de Annet et Suzanna et que j'espère connaître un jour. Sa femme Enyr,  m' a été d'une inestimable aide . Elle a révélé l’existence de José Ferreira Mandral, duquel je n'avais jamais entendu parler. Tatie Nini est décédée à Bicas le 05/07/1997.                                                                                                            
    Nous avons également tatie MARGARIDA . Sur elle je sais seulement dire qu'elle était mariée avec Alvino Gomes Nogueira et est morte en donnant naissance à son premier enfant. Son surnom était 'Gaída'.                                                       




                                                           

SEBASTIÃO DOUSSEAU (Tião), l'unique assis, et son  épouse MARGARIDA FILGUEIRAS, avec son fils PAULO, sa belle-fille EUNICE et sa petite-fille LUCIANA. Le monsieur qui prend l'enfant c'est un cure, frére de MARGARIDA . Source: SIMONE DOUSSEAU GODOI .                                                                                                             


       SEBASTIÃO  , notre oncle « Tião » est un autre des enfants. Le seul des garçons que j'ai eu l'opportunité de connaître, malgré la triste situation dans laquelle je l'ai trouvé lors d'une visite avec ma grand-mère à l'hôpital à Juiz de Fora, on l'a vu amputé d'une jambe, conséquences du diabète. Je n'ai pas d'informations concernant son lopin de terre qu'il avait à Machados. L'information que j'ai, c'est qu'il est parti à São Bernardo, accompagnant sa fille et les siens.     Sebastião et Marguarida ont eu les enfants suivants ; Rosa Maria, Paulo (+) et Miramar (+)                                                        



                                                                                               
Dans ce cas particulier, par manque de photo de sa mère, ALICE DOUSSEAU DOS SANTOS, je vous apporte une photo d'une de ses filles: GALBA DOUSSEAU DOS SANTOS.



     Tatie ALICE, une autre des filles, est née le 24/05/1909 et s'est mariée à Bicas avec Sebastião dos Santos. Elle a eu 5 enfants : Mirtis, Laurici, Sinval, Odir et Galba. Elle a dû partir très tôt pour loin de Machados, parce que j'ai très peu entendu parler d'elle durant toute ma vie, si non qu'elle aurait vécue à Paracambi, Rio de Janeiro. En fait, j'ai seulement confirmé sa véritable existence il y a très peu de temps. Même ma mère, quand ell e parlait de ses cousins avait parfois du mal à donner le nom de leur mères. On peut en déduire que les relations entre tous ces descendants d'Annet et  Suzanna a été très difficile après la mort si précoce et douloureuse de ses parents. Considérant également la différence d'âge d'une génération entre les premiers et les derniers enfants, c’est facile de compreendre. Elle est decedée en 1940, à Carlos Alves.                                                                                                                                                                                                              
  


     




         JOSÉ DOUSSEAU (Zezé) avec son épouse NELINA. Source: ALMIRA e SEBASTIANA DOUSSEAU DE SOUZA  .



       JOSÉ, tonton 'Zezé',  né probablement en 1920, a vécu très longtemps à Machados, avec beaucoup de difficultés. Il s'est marié à Bicas avec tatie Nelina et à un moment de sa vie il est parti vivre à Santos Dumont. Là- bas vivent ses innombrables descendants. Un de ses enfants également José (Zéquinha), était le filleul de ma grand-mèe  et je me souviens un peu de sa présence chez elle pendant mes vacances. Il était le plus jeune des garçons. Il fut le dernier à décéder en 2006 avec 86ans.                                                                                                                                                                            José et Nelina ont eu les enfants suivants: Annet, José, Lourival, Joel, Cláudio, Nareuda et Gilzay.                                    


  




                   MARIA   LUZIA DOUSSEAU  avec son mari JOSÉ FILGUEIRAS . Source: SIMONE DOUSSEAU. 





     La plus jeune  des filles née en 1927 s'appelait MARIA LUZIA. Étant orpheline très jeune, on peut dire qu'elle a été élevée  par  sa sœur ainée Mariquinha ainsi que ses frères Tião et Zezé.  Mais son meilleur rapport  jusqu'à la fin de sa courte vie fut avec sa sœur Nini. Ma grand-mère a toujours montré beaucoup d'affec tion pour ses frères et sœurs les plus jeunes. Elle l'a gardée auprès d'elle très longtemps  après son mariage avec mon grand-père Je me souviens aussi de beaucoup de références à tonton Zezé sur des lettres de ma grand-mère Merita que je possède. Tante Luzia est morte le 07/04/1965, victime de cirrhose du foie, laissant 2 enfants : Maria de Fátima (Fatinha) et Wanderley.  Ses descendants  habitent à Ipatinga et Bicas. Son mari s'appelait José Filgueiras da Costa.                                                                                       







  
                  MERITA DOUSSEAU avec son mari EVARISTO GONÇALVES DUQUE. Source: Album de famille.                        



     Finalement ma douce grand-mère MERITA, née le 27/12/1916. Une femme au cœur inégalable. Je regretterais  jusqu'à la fin de mes jours, qu'elle soit restée si peu de temps avec nous. Si elle était là aujourd'hui, elle saurait, qui sait,  me raconter cette histoire que j'essaye de recomposer. Monsieur José Mandral, se souvenant d'elle, le jour de notre rencontre, a fait le commentaire suivant : elle et Tião étaient les plus intelligents de la famille. Bien qu' enchantée par l'éloge comme si celle-ci m'était adressée, j'imagine que tel souvenir était dû simplement au fait de son envie d'apprendre, de connaître... Et c'est sûrement pour ça, qu'elle regrettait que l'école lui était une activité interdite à partir d'un certain âge, parce qu'elle était une fille... Malgré cela elle a toujours aimé lire et dès de très jeune elle a aalphabétisé les encore plus peunes dans le petite école du village où elle avai étudié.                                                                                                                                                                       
      Ayant perdu sa mère peu de temps avant son mariage, après l'avoir accompagnée durant de longues et pénibles souffrances  dues à un cancer de l'utérus, (Suzanna est décédée le 21/04/1935, peu de jours avant ses 53ans), elle a dû supporter ensuite  également la mort de son papa adoré, également d'un cancer de la gorge à 57ans  le 24/09/1937. Après la mort de sa mère, son père malade, passait son temps chez chacun des enfants. Il est allé à Rio, à cheval, à la recherche d'un traitement  qui n'existait pas. On dit qu'il souffrait  terriblement et qu'il demandait à Dieu que, si c'était pour éviter à ses enfants et ses petits- enfants d'avoir le même mal, il le supporterait sans révolte.  Annet et Suzanna ont été enterrés au village de Carlos Alves dans le petit cimetière en haut d'une petite colline. Il n'y a pas de traces  de leur passage par-là, mais j'ai aimé visiter  ce local par deux fois et sentir leur présence dans la douce brise qui soufflait.                                         
      Après la mort de ses parents, la grand-mère Marie, mère de Suzanna, qui a vécue jusqu'à 90ans, est allée habiter  Tatie Mariquinha, sa petite- fille la plus âgée. Almira dit que souvent, vraiment souvent , elle parlait de son grand rêve de revoir la France. Et elle disait à cette enfant, qu'un jour elle l'amènerait, pour connaître son pays natal. Mais elle a dû l'admettre : plus jamais. Elle est décédée le 19/091949 et a été enterrée dans le même cimetière du village de Carlos Alves.                                   
   Grand-mère Merita dès le début de son mariage est allée ahabiter à Bicas avec son mari Evaristo, qui était fils de José Antonio Duque et Lidia Gonçalves Filgueiras Duque. Comme il était également propriétaire de son petit lopin à Machados, ils ont décidé de vendre chacun son bien afin de 'faire leur vie' à Bicas. Aujourd’hui je ne sais même pas au juste où se trouve exactement ce dont elle avait hérité. Je suis stupéfaite, avec la dévaluation de la terre. Avec ce qu'ils ont obtenu, ils ont à peine pu s'acheter un petit trousseau et prendre  les mesures pour que mon grand-père devienne salarié du Chemin de Fer Leopoldina ainsi que d'acquérir une très pauvre et petite maison dans le petit coin appelé « Tira-Coro ». Leur vie a toujours été très difficile. Son travail de charbonnier était laborieux, malgré tout il a été un salarié exemplaire et reconnu jusqu'à sa retraite. Ma grand-mère entreprenante et visionnaire, cherchait des solutions pour l'aider. Elle faisait beaucoup de travaux de couture et également, quelques années plus tard, ont eu un magasin  dans la « partie haute » de Bicas ; celui-ci a fermé, parce qu'ils donnaient et prêtaient  plus qu'ils ne vendaient. Ils n'ont plus jamais été propriétaires, et ont vécu jusqu’à la fin comme locataires. Énorme déception de la vie, pour quelqu'un qui a possédé un petit bout de terrain et regrettant de l'avoir vendu pour si peu.                                                                                                                                                                                                                   

                                                                                                                           

Les enfants de MERITA e EVARISTO: ANNET, LIDIA, SUZANNA e SERRAT. Source: Album de famille.


     Mme  Merita, éternelle passionnée pour prendre soin, nourrir et elever des enfants,  a mis longtemps avant d'avoir ses propres enfants.La première, ma mère Lidia, en hommage à sa grand-mère paternelle, est née 5ans après leur mariage. Mon père s'appelle José Carlos Mayrink et ensemble ils m'ont eu moi et mes frères, Amarildo et Renato . Amarildo a eu  avec Leila un fils nommé Thiago. Renato a eu avec Monique un autre Renato et avec Cláudia, son épouse actuelle, a eu André. Mon mari s'appelle Wilson et nous avons 2 filles prénommées Manoela et Clara. Nous vivons actuellement à Saquarema.                                                                                                                                                                                                     
     Puis est né Annet  (le Nezinho pour la famille ou Duque pour les amis). Elle a pu ainsi honorer la mémoire de son père. Une fois, cet oncle, à cause de problèmes de santé, s'est déplacé avec elle, en train après plusieurs changements, jusqu'à la ville d' Urucânia, cherchant pour lui, par l'intermédiaire du père Antônio Ribeiro Pinto, la bénédiction de Notre Dame des Grâces. Ma mère se souvient encore de l'auberge où ils ont dû passer une nuit et du parfum du lait de  roses qui a inondé tout le grignotage qu 'elle a dû amener pour ce long voyage avec 4 enfants.Tonton Nezinho (également mon parrain), habite aujourd'hui à Bicas , ville pour laquelle il nourrit une vraie passion, après avoir habité  plusieurs années à Rio de Janeiro. Il est marié avec Eny et ont 5 enfants et 9 petits enfants                                                       .
     De santé très fragile, sa troisième grossesse, de Serrat, a été très compliquée. Ma mère pense que le prénom de cette chère tante est dû  à une promesse quelconque faite à cette occasion-là. Tante Serrat habite aujourd'hui également à Bicas après avoir habité plusieurs années à Além Paraíba. Elle a 3enfants et 3 petits enfants du temps où elle était mariée avec José Venturelli.                                                                                                                                                                                             
     La dernière, Suzanna (notre tante Zanita), en hommage à Suzanna Mandral Dousseau . Elle habite actuellement à São Paulo. Elle est veuve de Walter Giraldelli Michelli, avec lequel elle a eu 3 enfants et 4 petits enfants.                                    
     Merita a eu 2 autres enfants, José (Zézé) en hommage au grand-père paternel, qui est décédé très jeune d'une pneumonie. Et Manoel, mort- né le 04/07/1947. Malgré l'extrême difficulté de sa vie, et de la maison pleine d'enfants, elle trouvait toujours un petit coin pour en accueillir d'autres. C'était une nièce atteinte d'une anémie et dont les parents n'avaient  pas de conditions pour s'en occuper, une autre qui avait besoin de rester à Bicas pour un traitement médical, et d'autres, tout simplement , vu les difficultés de leurs parents, venaient profiter de sa table toujours prête à recevoir. Et d'autres et d'autres neveux qui arrivaient et laissant rester dans cette étreinte si chaleureux et si doux. Oui, parce que Mme Merita,  mince dans son enfance, est devenue  une femme obèse, dû  principalement au diabète. Mais se blottir dans ses bras était le plus grand des délices ! Quand elle a décidé d'ouvrir sa maison même à des « étrangers », mon grand-père a commencé les disputes qui duraient jusqu'à la fin de leur vie. Ils vivaient dans la même maison sans presque s'adresser la parole. Une femme capricieuse, résolue et indépendante. Un homme autoritaire, exigeant  et très intolérant. Un vrai choc des personnalités.                                                                                                                                                                                
      Moi la première petite fille, aimée passionnément par eux, j'ai été heureuse, pendant mon enfance avec eux 2, comme nulle part ailleurs. Pour moi, son affection naturelle, à elle, débordait, et la sienne, à lui, que l'on pouvait penser inexistante, dans d'autres circonstances, surgissait, subtile mais sûre.                                                                                               
     Et pourtant dans cette vie si proches dans beaucoup, beaucoup de jours de mes vacances ou à d'autres moments qui j’avais passé entre eux, je n'ai jamais entendu ma grand- mère parler de ses parents, d' Annet et Suzanna, que je cherche aujourd'hui à connaître sans savoir par où commencer. Peut-être des souvenirs trop ressentis et  inopportuns à partager avec un enfant,. A mon adolescence,  déménagement à Rio. Et nos contacts se limitaient à de nombreuses lettres et des visites sporadiques . Et même si j'adorais toujours ses étreintes, mes intérêts étaient multiples et elle n'était plus le centre de mon petit monde. Quel temps précieux j'ai perdu ! Comme je regrette, aujourd'hui, de ne pas l'avoir interrogée  jusqu'à entendre de sa propre voix, les histoires de son passé, de ses parents, de ses aïeux et leur venue de France au Brésil.            
     Aujourd'hui en regardant en arrière,  je ne vois dans la maison de l'époque que quelques signes. La photo d'  Annet et Suzanna sur le mur de la salle principal et que j’ai toujours admiré sans savoir très bien pourquoi, et aujourd'hui illustre ce rapport. Une photo d 'elle, avec 2 de ses sœurs, sur la porte de la chambre où je dormais et que je n'ai pas pu retrouver , malgré toutes mes recherches. Et dans cette même chambre, un coffre et un bahut, disparus  également. Des choses qui certainement  ont apporté des témoignages d'un autre temps                                                                                                             .
     On aurait pu avoir quelques souvenirs de Suzanna si les enfants de l'époque avaient été différents de ceux d'aujourd'hui. … Voyons pourquoi. A une époque, les enfants encore très petits, ma grand-mère a dû passer un bon bout de temps dans l’ hôpital de Bonsucesso, à Rio de Janeiro. Normalement, c'était ma mère la responsable de ses frères,  mais elle était elle- même encore une enfant. En préparant ses affaires pour le voyage, ma grand-mère a pris ses biens les plus précieux, l’alliance et une petite ciseaux qui avaient  appartenu à sa mère Suzanna, et les a cachés dans un oreiller, après l'avoir cousu dans un  petit sac. On peut bien imaginer comment celui-ci a été retrouvé et le destin de ces reliques qui ont servis de monnaie d'échange pour quelques chose de plus intéressant  pour elles. Je peux imaginer  la douleur de ma grand-mère à son retour... Si pour  moi  jusqu’aujourd'hui cela me fait mal d'y penser...                                                                
     Mme Merita, la même que nous « voulait » au jeu de Ludo, à moi e à mon frère Amarildo aux nuits de vacances. Quand, sous prétexte de notre visite, remplissait l'armoire de gourmandises qu'elle ne devait pas consommer. A cause de sa passion « sauvage » pour les gâteux, dont j'ai malheureusement hérité,  ses problèmes de santé se sont aggravés à l'extrême. Au moins dès que j'ai commencé à le comprendre (on dit que cela a commencé à sa ménopause), elle a été   atteinte de certaines bizarreries, que personne n'a jamais pris très au sérieux Et contraints, nous changions de conversation quand elle se mettait à parler de choses incompréhensibles , qui même aujourd'hui, pour être sincère, je ne sais pas d'où ça venait. Et là encore, je ne lui ai  pas prêté l'attention qu 'elle méritait. Au cours des dernières années de sa vie, elle a perdu peu à peu le vue, ce qui l'a, certainement le plus martyrisée. Un oncle, Walter, l'avait amené à Rio pour voir s'il y avait possibilité d'une chirurgie. Mais comme le problème était également dû au diabète, elle a fini aveugle. Et ensuite des problèmes rénaux et respiratoires graves. Période où elle a beaucoup souffert malgré les soins de ma tante Zanita, la seule restée à Bicas à l'époque. Elle est décédée le 29/05/1984, parlant avec sa mère : celle du ciel Notre Dame de Grâce et celle de la terre Suzanna.                                                                                                                                                       
     Je pense que depuis elle est bien, heureuse,  elle veille sur moi et tous mes cousins et oncles. Je crois qu'elle m'inspire et est constamment à mes côtés. Méritant d'être pour toujours dans la mémoire de tous ceux qu'elle a aidé, accueilli et défendu durant toute sa vie.                                                                                                                                                                                                                         

                           

                  FAMILLE MANDRAL
                                                                                                   
     Bien que dès de Annet et Suzanna, Mandral et Dousseau soit une seule et même famille, l'histoire de son arrivée au Brésil a des particularités qui demandent un chapitre à part.                                                                                                           
     Allons-y !                                                                                                                                                                                               
     Comme on a vu précédemment, la famille Dousseau composé de Guillaume, Marie et ses 2 enfants Maria et Annet, sont arrivés au Brésil en 1885, sur le bateau Orenoque. En ce temps- là , la famille Mandral composée de Jean, sa femme également Marie (mariés le 12/04/1884) et sa fille Suzanna, vivaient encore en France à " Le Roc", commune de Beauregard.                                                                                                                                                                                                
     Si l'histoire réelle des moments qui précèdent les immigrés du Orenoque est difficile à éclaircir, l'est encore plus celle des immigrés du Ville de Buenos Ayres de la Compagnie Chargeurs Réunis, sur lequel a voyagé la famille MANDRAL entre 27 autres soit : BARON, CHANDEZON, CAILLAT, SOLIGNAC, MARIN, PILLEAU, PONTIER, FROIDEFOND, FOUILLADE, MALARD, JOUBERT, RAFFE, LAGRANGE BAROT, FERRIGNAC, GASPARD, CHAVANIL, DUTHEIL, BAYLE, PARVEAU, LAPEYRE, LEONARD, ROBERT, DUMAS, DORAT et THISSOU. Observation : En gras se sont des familles dont j'ai trouvé trace de permanence dans cette région. Quelques noms ont dû subir des changements dus à des enregistrements erronés.                                                                                                          
     Pour essayer de comprendre, bien qu'étant vague, cette histoire, nous avons le besoin de dévoiler un personnage pratiquement inconnu :  Pierre Mouty. Si vous lecteur, vous vous  donnez la peine de consulter la liste des passagers du bateau Orenoque ou la liste contracté par Alibert, vous trouverez son nom. Il est venu avec sa femme Jeanne Tignac et deux enfants, Jules et Noémy et même destination : Maripá de Minas.                                                                                         
     A un certain moment entre 1885 et 1888, on a trouvé trace de sa présence à Piraí, dans la ferme Bela Aliança , à l'époque propriété de Maurice Haritoff et de sa femme connue comme Nicota de la famille Breves. Il jouissait alors d'une intimité relative avec ceux-ci, vu que le baptême de son fils Gaston, a eu lieu dans la chapelle de la ferme et ayant comme parrain et marraine Monsieur de Sauzey et son épouse Isabelle également héritière Breves et propriétaires de la ferme Botafogo. Notons ici une curiosité : ce même Jean Sauzey demande au Ministère de l'Agriculture en décembre 1888 une permission pour l'introduction de 20 familles immigrantes. Autre chose à noter c'est queson épouse, Jeanne, décédée à cette époque (1887) a été enterrée dans le même cimetière Bela Aliança .                                    
     Toutefois, en 1888, nous avons trouvé trace d'un Pierre Mouty en Périgord, favorisant un recrutement du même type que celui d’Alibert. Et pratiquement a subi le même genre de pénalité.                                                                                        
      Pascale Lagauterie croit, se basant sur des documents, qu'il existait 2 frères homonymes. Pourtant, dans la continuité de l'histoire que nous raconterons ici,  il y aura toujours le doute sur le fait de savoir de quel Pierre Mouty on parle .       
     Dire que telle histoire est imaginaire, est pour moi impossible. Parce-que, entre le peu que ma grand-mère répétait à plusieurs reprises aux questions de ma  mère, il y avait cette affirmation « Ils sont venus avec les Mouty. » Au quel se référait elle ? A la famille Mouty (père, mère et enfants du premier voyage) ou aux 2 frères (dans les 2) ? Une des choses qui pour moi est claire, c'est la proximité de la famille Breves avec les français, soit à Maripà soit à Piraí et probablement à Bananal. Aloysio Breves Beiler, historien passionné, créateur de l'excellent site « Breves Café », ignorait tel rapport à l'époque de mon premier contact, bien qu'ayant essayé de clarifier mes doutes à ce sujet. J'ai des motifs de croire que, comme Mouty circulait par les 2 pôles (ou 3 si l'on y ajoute Bananal),  Alibert le fait également.    
     A Maripá il avait comme adresse la  ferme  « Pedra Branca », propriété du Capitaine Silvestre Henriques Furtado (au début du XX siècle).                                                                                                                                                                                 
     Le vapeur « Ville de Buenos Ayres » a quitté le port du Havre probablement dans une tentative de doubler les autorités, le 17/08/1888. Je crois en un mouvement très coordonné. L'avocat qui a défendu Alibert et Mouty était le même, Schaeffer, dans un processus essentiellement égal. Je n'ai pas d'informations sur le déroulement de ce voyage ni sur son arrivée au Brésil le 13/09/1888. Le fait est que  sur le certificat  de débarquement de la famille MANDRAL (n° 241, livre n°29- Registre des entrées d'immigrants -  Port de Rio de Janeiro) obtenu auprès des Archives  Nationales, leur destination était la gare de Vargem Alegre, la plus proche de la ferme Bela Aliança.                                                        
     J'ai retrouvé trace de la famille Mandral quelques années plus tard, se déclarant résidents à Maripá, à l'occasion du mariage de Suzanna et Annet. Pendant ce laps de temps, Jean et Marie ont eu 2 enfants, Elias et Martha. Cette dernière, née à Maripa le 22/08/1899. On a donc appris, par son certificat de naissance, que son père était déjà décédé avant sa naissance et se fut tonton Guillaume qui l'a enregistré (incroyable, celui-ci se faisait appelé João). Je regrette de ne pas avoir trouvé le certificat de décès de  Jean Mandral afin de partager avec vous les indices que celui-ci aurait pu nous apporter, où il vivait, par exemple, et quelle a été la cause de sa mort. Je pense qu'à l'époque, ils vivaient à Argirita, qui à l'époque s'appelait Rio Pardo de Leopoldina. Je n'ai pas non plus pu déterminer le lieu de naissance d' Elias  Mandral. Les références sur lui sont généralement très divergentes.                                                                                                                
     En examinant les certificats de mariage qui ont eu lieu durant la même semaine que celui d’Annet et Suzanna, on observe la forte présence de Jules Mouty et Henri Audebert comme témoins. Ce qui me laisse penser qu'ils avaient déjà acquis une situation privilégiée parmi les immigrants, on ne sait pas si c'est sur un  point affectif, ou  du pouvoir ou des deux. Ou tout simplement par simple formalité, pour maintenir «  les choses entre français ». Déjà au mariage de Raquel Audebert avec Pierre Delage, les témoins furent Alibert et Dr Bianco, qui a également été une figure marquante de l'époque. Je ne ai aucun doute que cela fait une hiérarchie claire déjà établi, au moins à cette époque. Et très probablement d'avant. Depuis la France.                                                                                                                                              
      Nos Mandral, à ce qu'il paraît, ont commencé à « immerger » à cette époque. Avec la mort des patriarches Guillaume et Jean,  Annet comme père de famille, a assumé également la responsabilité  de sa belle-mère et de ses petits beaux-frères Elias et Martha. Vivaient ensemble à la ferme Machados.  Martha a laissé le souvenir, à ma grand-mère d'une tante tourmentée qui s'est marié avec Antônio José Barbosa, connu par le surnom de « Paraíba ». Il semblerait que très tôt elle a commencé à montrer des problèmes mentaux, aggravés par le fait qu 'elle  n'a jamais pu tomber enceinte.  Elle est décédée avant 1933.                                                                                                                                                                                   
     Elias s'est marié avec une fille d’un fermier de la région … Et ainsi a été propriétaire d'une belle ferme, également aux alentours des Machados. Il a eu 5 enfants soit : Dalva Mandral Farias, Leonor Mandral Gatti, Maria Aperecida Mandral Silva, Oliveira Ferreira Costa (?) et le déjà cité José Ferreira Mandral.                                                                                            

     Il est décédé vers 60 ans, étant né entre 1888 et 1899.                                                                                                                   


                                                                     
JOSÉ FERREIRA MANDRAL. Photo: MARLY MAYRINK




     Toutes ses filles, décédées, se sont mariées et ont des descendants à Bicas.  Ce sont des Mandral, mais surprise ! C'est récemment  que nous avons appris son existence, vu que ma mère ne paraissait pas savoir  avoir eu un grand-oncle du nom d' Elias. Comme,  ayant certainement pris le nom de leurs maris, il nous reste la consolation  qu' à Bicas  il y a plein de Mandral qui  peut-être ne se connaissent même pas.                                                                                                                      

     Quand à Monsieur José Ferreira Mandral...  Il vit à Rio de Janeiro. Il a eu 2 fils et c'est à eux qu'incombe la tâche de faire en sorte que le nom de Madral ne disparaisse au Brésil. . Beaucoup des mémoires de ce livre sont à lui.  Dommage qu'il soit parti très tôt de Machados, à 18ans pour le service militaire, et il n'est jamais revenu. Ou si, il est revenu des années plus tard, retraité, espérant réacquérir les terres de son père. Mais au vu de la grande décadence de la région et sentant la résistance des enfants, a fini par se  désister, malheureusement.                                                                                      



                              FAMILLE GUILHERMINO
                                                       



MARIÁ (MARIE) DOUSSEAU et PEDRO GUILHERMINO (PIETRO GUGLIELMINI). Source: ZILDA GUILHERMINO RISSOLI et JOSÉ RUELLAS.




     Comme nous le savons, Guillaume et Marie Dousseau ont eu 2 filles. Mariá (comme était dejà connue la « petite Marie »), et Anná. Cette dernière ne s'est jamais mariée parce que, comme cousine Martha, elle souffrait de troubles mentaux. Elle a toujours vécu auprès de sa mère et de sa sœur  (Marie est allée  vivre avec Mariá après le décès de son mari François Guillaume).                                                                                                                                                                         
     Mariá s'est marié avec Pedro Guilhermino (Pietro Guglielmini le 19/07/1902), immigré italien arrivé le 13/03/1896 avec le Vapeur Gênova, quand il avait 26ans. Il est arrivé dans un groupe aussi destiné à la région de Maripá de Minas, aprés un séjour à l'auberge Horta Barbosa, em Juiz de Fora. Sur son certificat de débarquement, il est marqué qu'ils sont venus appelés par des parents et "achetés" pour la "Monte Verde". Cela est probable parce que, selon le spécialiste de l'immigration italienne Júlio Vanni, il y aurait deux branches de Guilherminos dans la région. L'immigration vers le Brésil était facilitée quand les gens étaient appelés par des parents déjà présents sur le sol Brésilien.                                     
     Pedro était le fils de Sante Guglielmini (décédé le 04/10/1914 à Maripá vers 83ans, étant arrivé au Brésil à 59ans) et Maria (arrivée au Brésil à 54ans). Il est venu avec ses parents, sa femme Lucia (24ans) et 2 enfants : Almerico (qui a été connu comme Almerindo) et Olimpia (arrivée à 3ans,  était connu à Maripá par le nom d'Angelina) Ces données sont dans « l’Archive Publique Mineiro » sous la notation SA-884 page 201. Malheureusement sa jeune femme est décédée à l'Auberge Horta Barbosa à Juiz de Fora entre le 2-4/07/1896.  Il y a des informations comme quoi elle serait décédée en accouchant. Sa fille s'est mariée et a de la descendance à Maripá. Dont je mets en évidence la douce figure de Madame Sesbastiana. De son fils Almerindo on parlera plus tard.                                                                                                   
     Une observation : bien que cela n'apparaisse pas sur le certificat de débarquement de Sante  et de sa famille, il semblerait qu'il aurait eu, en plus de Pedro , les enfants suivants :Anna, Suzanna et Elisa. Je ne sais pas s'ils ont immigrés vers le Brésil à une autre occasion ou si elles sont restées en Italie.  Ou peut-être fruits d'un possible deuxième mariage au Brésil de Sante Guglielmini.                                                                                                                                                               
     Maria épouse Pedro le 19/07/1902. À l’époque, il avait 32ans et elle 27. Aux 2 enfants de Pedro se sont ajoutés 10 autres soit: Germana (1903), Alberto (1905), Tereza (1904), Odette (1907), René (1909), Lidia (1911), Leonor (1916), Pedro (1913), Oswaldo (1919) et Ivone (?). La plus grande partie a laissé une très  grande descendance à Maripá et ses alentours. J'ai l'impression, lorsque je vais à Maripá, qu'il n'y a que des Guilherminos. Et certains inoubliables comme D.Odette, sa fille Neiva t sa petite fille Rita. La première fois que j'y suis allé, accompagné de mon époux, mes filles, ma mère et ma tante Serrate, j'ai été étonnamment bien reçue par des « Guilherminas », (Zilda Rissole, Zuleica) de lesquelles je n'oublierais jamais la sympathie, la gentillesse et la disponibilité C'est grâce à l'une d'eux que j'ai eu le plaisir de connaître D.Sebastiana.                                                                                                                                                           
     Dans les registres de Maripá, il est marqué qu'autour de 1928, Maria Mandral Dousseau était la propriétaire d'un commerce. Il semblerait que ce serait un bar ou quelque chose de ce style. Mais également propriétaire d'une boulangerie  géré par Almerindo Guilhermino. Je ne saurais dire si c'était des établissements différents ou tout dans le même. Je penche pour la première solution, vu qu'ils paient des impôts différents. Je n'ai pas non plus la certitude que la « Maria » qui a enregistré l'immeuble était la mère ou la fille  (comme elles vivaient ensembles...).                                         
     J'ai une histoire sur cette boulangerie. Ma mère raconte (histoires entendus par ma grand-mère) que  dès que Marie (connue à Maripá comme « Vó Madama » ), a commencé à faire ses petits pains « français » (jusque-là, le petit déjeuner était constitué de pain de maïs, de manioc, etc ...) et il y a eu une réaction typique de l'intolérance à l'inconnu. Il se disait que ce pain- là était si doux et différent, parce qu'elle utilisait dans la pâte, les os moulus des enfants du cimetière. Et pour  l'immigré est comme ça: il souffre pour venir et continu à souffrir pour essayer de s'installer. Ils incommodaient, parce qu'ils parlaient différemment,  s'habillaient différemment. Et parce- qu'ils faisaient du pain plus goûteux et plus doux.... Choses de l'être humain. Pedro Guilhermino est décédé en 1938. Annet Dousseau le 24/09/1937. Je pense que la situation des 2 femmes et leurs nombreux enfants a été précaire. Sur le certificat de décès de Vó Madama (10/04/1938 à 83ans à Maripá),  il est marqué, qu'elle a été enterré comme indigent. Chose très triste, après un si long parcours à la recherche d'un futur plus digne. Tant de terre et tant de mer...                                                                                                           
     Almerindo, homme et le plus vieux de tous les frères, enfant de Pedro et  Mariá, a pris en charge la boulangerie, tentant d'en tirer les besoins pour la famille. Je n'ai pas grand- chose à dire sur lui, mais c'est un homme bien aimé et respecté pour ce qu'il a fait, ayant perdu sa santé dans ce travail fait de chaleur et de suie.                                                         
      J'ai eu l'honneur de connaître quelques- uns de ses descendants qui m'ont  reçue avec beaucoup d'attention. J'espère que l'une d'entre eux, Maiza, historienne, pourra approfondir cette histoire dont j'ai juste vu le superficiel...                        
     Le fait le plus inintéressant, surprenant pour moi, c'est son mariage avec Noêmia Mouty en 1910. C'est une confusion que je n'ai pas réussi à éclaircir :  bien que Pierre Monty ait eu avec Jeanne Tignac une fille Noémy , celle-ci (née le 24/09/1891 à Taruaçú), est sa fille avec Louise Bayle, avec laquelle il se serait marié à Piraí après son veuvage. Louise était la fille de Leonard et Marie Bayle, faisant partie d'une des familles arrivées par le Vapeur Ville de Buenos Ayres, tout comme ses nombreux frères et sœurs : Antoinette, Eugénie, Antoine et une autre Louise (le même nom).... Je ne me suis pas accoutumée avec cette habitude qui gêne les généalogistes, d'appeler 2 enfants encore vivants par le même prénom. Pourtant tout comme il y a eu 2 Pierre Mouty, il y a eu 2 Noêmias (Noémy). De cela je n'ai aucun doute, parce que la fille de Jeanne s'est mariée avec Benedito José da Silva le 03/09/1903 et leurs descendants doivent être également à Maripá et alentours. Il me semble que, pour quelque angle que on regarde, Pierre Mouty est un homme difficile à comprendre.                                                                                                                                                                               
     Du mariage de Noêmia Mouty avec Almerindo Guilhermino sont nés: Alice (1911), Alcebide (1913), Almerinda (1915), Maria Olga (1916, décédée à Bicas le 10/06/1986), Iracema (1917), Ispéride (1918), Videme (1919), Clarisse (1922), Pedro (1924), Manoel (1925),  Laert (1927),  Aracy (1928), Calma (1931) et Diva (1933).                                          
      J'aurais encore à dire sur lui (ou eux). Mais je pense que sa descendance, aujourd'hui faisant partie de notre groupe de recherches et d'amitié sauront le faire bien mieux que moi.                                                                                                               
     Mariá Dousseau Guilhermino est décédée le 09/11/1960. C'est pourquoi, ma mère et ses frères se souviennent mieux  d'elle que de  sa sœur Anná. Mariá Dousseau a été la dernière à décéder entre les Mandral et Dousseau  qui sont venus au Brésil.                                                                                                                                                                                                       





               CONSIDÉRATIONS FINALES          



    Au milieu de toutes les recherches qui m'ont menée jusqu'ici, certains noms se sont fixés dans mon esprit presque comme une prière.Les histoires en relation avec ces noms sont si merveilleuses. Les endroits : Ferme Monte Cristo, Ferme Bela Aliança, Ferme Rialto, São João Marcos, Île das Flores, Gare de Bicas, Bananal. Des personnes : Alibert, Maurice Haritoff et son épouse Nicota, Commandant Moraes, Baron de Ribeiro Barbosa, Étienne Cheminant... Des êtres humains d'un autre temps, faisant, avec ces endroits- là une ambiance parfaite pour l’imagination de chacun.                      
     Ce fut difficile, très difficile pour moi d'arriver à limiter mon rapport sur le plan de la réalité nue et crue. Celle qui raconte avec des documents, des dossiers, des procès, des rapports …                                                                                            
     En décidant que mes recherches devraient devenir un livre, mon premier doute fut : écrire un roman basé sur des faits réels ou un  rapport historique ?  Oui parce que dans la première solution, je pourrais donner libre cours à mon imagination, peuplant ces endroits magiques avec ses personnages fascinants et construire avec eux une réalité nouvelle, loin de ce que l'on peut faire avec des documents.  Cependant, si l'on additionne ou soustrait quelque chose, ce qui s'est finalement produit, j'aurais dû fatalement donner des noms factices aux personnages et là je commettrais la pire des erreurs : ne pas laisser, pour le futur, un testament écrit sur des êtres humains réels ,avec des larmes et des souffrances réels qui ont produit une descendance si réelle, comme celle que maintenant écrit à vous tous.                          

     Pour cela je vous demande pardon si beaucoup de ce que j'ai lu et entendu a été omis, au nom du respect que je dois à tous ces mêmes  êtres humains réels. Mais je peux garantir que j'ai  cherché à être  fidèle à la réalité des faits comme j'ai pu  les compreendre, me basant sur des preuves concrètes. Considérant concrets également les rapports verbaux de tous ceux qui ont été avec moi pendant ces presque 5ans.                                                                                                                          



                      AUTRES GROUPES                      


     Bien  que ce livre ait  pour objectif de parler essentiellementdes groupes d'immigrés français venus au Brésil dont Annet et Suzanna ont pait partie, ces groupes n'ont pas été les seuls. En 1894,  par exemple,  d'autres français y compris du Périgord sont arrivés à Bicas et ses alentours. Parmi lesquels se trouvent, par exemple , Jean Lambert et Anne Audebert.                                                                                                                                                                                                      
     Le 24/09/1895, ont débarqués à Rio 60 immigrés français à destination de Bicas (livre n°15 d'immigrés de l'Ile das Flores).                                                                                                                                                                                                          
    Il y a une grande liste de noms français qui sont passés par « Hospedaria Horta Barbosa » à Juiz de Fora entre les années 1891 et 1893.                                                                                                                                                                                 
     Mais ils sont arrivés également dans d'autres régions, aussi au Vale do Paraíba : Bananal. Ils  seraient arrivés par le Vapeur Niger qui est parti de Bordeaux le 19/12/1888 et est arrivé au Brésil le 07/01/1889 ; mais on sait peu de choses sur eux et le peu que l'on sait  ce sont des histoires de beaucoup de souffrances. De plus, beaucoup de sombres et surprises constants. Pour nous c'est  intéressant  parce- que au final, les 3 groupes sont apparentés, amis, voisins et connus les uns des autres,   presque tous du Périgord.                                                                                                                         
     Sous la direction de Pascale Lagauterie , j'ai tenté d'approfondir le thème. Mais les résultats qui pourraient venir de cette recherche, je les garde pour elle, qui s'est avérée une chercheuse trrès compétent et passionnée par chacun de nous  descendants périgourdins. Attendons donc, qui sait une nouvelle œuvre qui nous apporte  tout ce que chacun de nous souhaite le plus : la lumière. Celle qui illumine jusqu'aux petits coins de nos histoires que le temps se charge de couvrir de poussière, et les retire à jamais de l'oubli.                                                                                                                                         





    PETITE GENEALOGIE DE LA FAMILLE 
                            DOUSSEAU

1-Pierre DOUSSEAU : Nous ne connaissons pas les noms de ses parents, la date et le local de sa naissance, ainsi que de son mariage avec Toinette FAURE .                                                                                                                                                 
2-Jacques DOUSSEAU : Premier fils de Pierre DOUSSEAU et Toinette FAURE . Né le 06/01/1780 à Bersac. Était fermier . S'est marié le 07/02/1804 à Louignac avec Jeanne DUPUIS (ou DELPIT, ou DELPEUCH), à 22ans. Ils auront 6 enfants : Pierre 1 (1801 ?),  Jeanne 1 (1808), Françoise Jeanne (06/05/1811), Jeanne 2 (née le 06/07/1814, décédée le 18/11/1816), Pierre 2 (12/08/1815) et Jeanne 3 (230/4/01819), Jacques DOUSSEAU est décédé le 06/11/1820 a Louignac à 40ans.                                                                                                                                                                                       
3-Pierre  DOUSSEAU 2 : Cinquième enfant des époux précédents, il s'est marié le 20/02/1841 à Louignac avec Magdeleine ROUVERON (ou Rouveroy). Elle avait 20ans . Ils auront 5 enfants : François (née 30/09/1849, père de Annet), Jean 1 (23/05/1842, c'est l’ancêtre de nos cousins qui vivent encore en France, comme Nicole DOUSSEAU LeCanne),  Jean 2 (30/04/1846 décédé le 06/08/1871) Pierre (0/01/1848) et François (1859). Son épouse Magdeleine est décédée le 08/02/1872 et lui le 16/09/1891 à Les Gourdoux, Peyrignac à 76ans,                                                                  
4-François Guillaume  DOUSSEAU : s'est marié le 06/11/1875 à Beauregard de Terrasson avec Marie MANDRAL (décédée le 10-04-1938 à Maripá de Minas). Ils ont eu les enfants suivants : Marie (23/11/1875 s'est marié le 19/07/1902 avec Pedro Guilhermino à Maripá de Minas et est décédé le 09/11/1960 à Bicas), Célestin (20/11/1878  est décédé la même année), Annet (28/11/1880) et Anná (1894 au Brésil est décédée le 23/07/1966 à Maripá de Minas). On ne connaît pas la date de décès ni le lieu de François DOUSSEAU.                                                                                                
5-Annet  DOUSSEAU : S'est mariée le 05/09/1903 à Rochedo de Minas, avec sa cousine Suzanna MANDRAL (née le 24/04/1883 et décédée le 21/04/1935 à Carlos Alves). Ils ont eu les enfants suivants : Maria, João, Francisca Guilhermina, Margarida, Alice, Merita, Sebastião, José et Luiza. Annet est décédé le 24/09/1937 dans la même ville de Carlos Alves.                                                                                                                                                                                               




                                                       ÉPILOGUE

     Chers cousins....                                                                                                                                                                                      
     J'ai conscience aujourd'hui de tout ce qui reste à faire, à découvrir et à éclaircir. Pour cela j’ai toujours espéré pouvoir compter sur chacun de vous. J'ai cherché avec tous les moyens à ma disposition : visites, coups de fil, courrier, e-mails, Orkut, Facebook etc … Et même avec toute l'avidité caractéristique de celui qui cherche la vérité je sais qu'il y a une limite  à respecter : la volonté de l'autre. En effet l'autre ne désire pas forcément la même chose que nous.                            
     Il manque des documents, des photos... Il manque également à ouvrir des portes qui restent fermées. Pendant longtemps je regrettais en croyant que tels motifs étaient inavouables. Aujourd'hui je Aujourd'hui, je ne le pense pas. Il y a aussi et surtout de la pure apathie, également le désintéressement de la vérité. Et je dois respecter,  le droit de chacun à vivre « son temps » Comme on sait,  « il y a un temps pour tout ». Moi- même, il y a encore quelques années, je me limitais à une simple curiosité en ce qui concerne l'histoire de nos ancêtres.                                                                                 
     Pour ça, j'aimerais laisser là, comme une porte toujours ouverte, pour les possibilités futures, un blog récent crée par moi uniquement à cet effet : toujours à actualiser, avec votre aide l'histoire de notre famille. Ce sera notre « terre virtuelle »,  notre point de rencontre pour toujours . Ainsi que pour tous les intéressés à généalogie, à l’ immigration en général et française en particulier, à l'histoire du Brésil et de la France, à l’histoire de la « Zona de Mata Mineira » et au Ciclo do Café.  La quantité de données que j'ai pu accumuler durant toutes ces années de recherche, bien qu'incomplètes sont bien supérieures à la prétension de ce livre. Et je veux le partager avec vous. Soyez tous les bien- venus : familiadousseau.blogspot.com                                                                                                                                                                 
     Je termine, vous citant les sages mots de Emil Farhat dans son livre « Argent sur la route - Une histoire d'Immigrants », les utilisant comme une demande d'excuses à tous pour les erreurs  éventuelles commises et en même temps, comme un petit hommage à tous les écrivains de notre coin de « Zona da Mata », héros  tous dans leur tentative de nous faire sentir co-responsables, comme témoins,  de la destinée de notre peuple.                                                                
                « Le romancier n'a pas d'obligations de notaire avec l'Histoire, ni avec la banalité du quotidien, bien que utilise les deux. Son imagination illimitée, lui donne le droit d'arranger le monde et les personnes  à sa manière. » Emil FARHAT.                                                                                                                                                                                         















              GALERIE DE PHOTOS                        


                                                           

                                                           
MERITA DOUSSEAU DUQUE. " Pour que les pousses n'oublient pas les graines, je plante le passé dans le futur." MARLY (DOUSSEAU) MAYRINK . Source: Album de famille.





                                                               
AUGUST DOUSSEAU (cousin d'ANNET) et FRANÇOISE BUY. Source: NICOLE DOUSSEA LeCANNE.



                                                                                                                                                               
RAYMOND DOUSSEAU (fils d'AUGUSTE) e MARIE LOUISE GERAUD. Source: NICOLE DOUSSEAU LeCANNE


  
                                                                                                             
YVONNE DOUSSEAU MANCINI, fille de CHARLES DOUSSEAU (fils de JEAN e frère de AUGUSTE) et EUGÉNIE DUBREUIL. Elle est née  le 20/08/1920. Source: ISABELLE (DOUSSEAU)  GUILLEMOIS.
                                                     



                                                                                                               
TEREZA DOUSSEAU  GUILHERMINO RUELLAS et IZOLINO RUELLAS au centre. À côtè, sa soeur LEONOR DOUSSEAU GUILHERMINO MOREIRA. Ce sont les enfants d'elles ainsi que quelques membres de la famille de BERTOLDO MACHADO. Je n'ai pas réussit à identifier le lieu de la photo, ni le type de liaison existant entre les deux familles, sauf l'amitié. FONTE: LEILA (DOUSSEAU) GUILHERMINO.






TEREZA (DOUSSEAU) GUILHERMINO RUELLAS et IZOLINO RUELLAS. Source: LEILA (DOUSSEAU) GUILHERMINO






Wilson de Salles Silva, LEONOR DOUSSEAU GUILHERMINO MOREIRA et MARLY MAYRINK. Photo: ROBERTO DE PINHO BARROS.




ODETTE DOUSSEAU GUILHERMINO ROCHA. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.



RENET DOUSSEAU GUILHERMINO. Source: LEILA (DOUSSEAU) GUILHERMINO.





SERRAT, LIDIA et ANNET DOUSSEAU DUQUE. Source: Album de famille.





Une partie de la famille DOUSSEAU DUQUE, née jusqu'en 25-12-1972. De gauche à droite: SUZANNA,  Walter, RENATO, LIDIA, Sueli, Penha, MERITA, Evaristo, SERRAT, Venturelli, ANNET, Eny, AMARILDO, MARLY, DENISE, RICARDO, CLÁUDIO, SÉRGIO, ROBSON, SANDRA e NÁDIA. Source: ANNET DOUSSEAU DUQUE.




Journal GAZETA MUNICIPAL (BICAS ) .Exemplaire N°238. Feuille n°2 - 1921. Le nom de certains de nos immigrants y figure comme ayant participé pour la « nouvelle » Église de la Gloire, à Juiz de Fora. Entre autres, ANNET DOUSSEAU, João DELAGE et Luiz DELAGE . Notons également en mémoire de Evaristo Gonçalves DUQUE, la présence de  Manoel Augusto DUQUE Theodoro Augusto DUQUE , Manoel Antonio DUQUE, Leonardo GONCALVES   FILGUEIRAS et   Cassiano GONCALVES FILGUEIRAS . Notons qu'en 1921, les immigrés, en général, étaient appelés pour la construction  de notre région comme de vrais  citoyens. Parmi eux : Maroco, Galil, Lamah, Lamoglia, Belli, Mastrangelo, Lucacio, Abrão, Nagibi.






Publication dans le journal  "Périgord Vert" du 14/06/2002. Il s'agit de la publication du livre de ISABEL PINTO  (AUDEBERT), appelé "A FAMÍLIA AUDEBERT". Source: ISABEL PINTO (AUDEBERT).ns le journal « 








                       Le grand-père de ISABEL PINTO, PIERRE AUDEBERT. Source: ISABEL PINTO (AUDEBERT). 




Famille de CARLOS CHEMINANT, fils de CHARLES CHEMINANT. Source: "Terra dos Barões do Café", de Plínio Graça.
JULES MOUTY, GERMAINE BONIMOND et son fils. Source: "Lalá" et "Fafau" (BONIMOND MOUTY)
"MARINETTE" ALIBERT et LIDIA BONIMOND MOUTY. Source: "LALÁ"et "FAFAU" BONIMOND MOUTY.
Ancien école à BICAS, où ALIBERT a fini ses jours en travaillant comme concièrge. Et où sa fille MARIA (MARINETTE) sera professeur. Source: ORKUT - Communauté " PHOTOS ANCIENNES".                                                                                                                                                            
Ancien Cimetière Municipal de la Ville de BICAS. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO.

Débuts de l'église SÃO JOSÉ DE BICAS. Source: PHOTOS ADELSON.
Ancienne prison publique de la Ville de BICAS. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO.
 Ancien Hôtel Moreira propriété de Francisco Gazineu. Source: Bibliothèque Municipal de Bicas.
Liste des gens contractés par Firmin François Alibert, établie en France en 1885. Source: PASCALE LAGAUTERIE.
Faite à partir de ce que l'on connaît à ce jour du "Bairro Santana", cette photo nous permet de distinguer, dans l'immeuble le plus grand derrière,  ce qui était connu comme « catação » du café, construit en 1923 et qui a existé, du moins , jusqu'aux années 40 du XX siècle. Source: Orkut - Communauté "Fotos Antigas".    




Ce que serait aujourd'hui les alentours de la Mairie de Bicas. Source: ARQUIVO PÚBLICO MINEIRO.


  Outil ayant appartenu à Annet Dousseau. Source: VALTENCIR DOUSSEU et famille.                                                                                                             

                                                                                 
Sorte de sabot , ressemblant aux anciens sabots du Périgord  que Maria DOUSSEAU DE SOUZA avait l'habitude d'utiliser pour monter à cheval. Source: ALMIRA, TIANA et SILVINHO ( DOUSSEAU DE SOUZA). 


                                                                           
Ferme  "BELA ALIANÇA" à PIRAÍ. Au  XIX siècles , propriété de MAURICE HARITOFF  et   NICOTA BREVES. Une des propriétés fondée par les GONÇALVES DE MORAES au début du XIX siècle. Photo: "FAFAU" et "LALÁ"  ARAGÃO DE PAULA (BONIMOND MOUTY).


                                                                                   
Bifurcation pour la ferme de ANNET  et Suzanna. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.
                                                                                                   
              
                                                                                                                                                       
Ruines de l'escalier de la grande maison de la ferme MONTE CRISTO à MARIPÁ DE MINAS. Cette image représente pour chacun de nous, descendants périgourdins, la meilleure définition du moment initial de nos ancêtres au Brésil. Synonyme d'angoisses et d'inconnu. Photo: WILSON DE SALLES SILVA.



                                           
Carte d'électeur de NOÊMIA MOUTY. Source: RITA FERREIRA DA CRUZ GUILHERMINO  e EULER GUILHERMINO. 
                                             
  Bordeaux. C'est à la gare de Bordeaux  que les immigrés débarquaient en arrivant du Périgord. Et également  du  port de Bordeaux qu'ils embarquaient vers le Brésil. C'est dans les environs de ce port (Pauillac), qu'ils ont dû se loger pour un ou plusieurs jours en attendant la libération du Vapeur Orenoque pour embarquer. Source: WEB.


Début de la journée dans la première gare, à La Bachellerie. Photo: PASCALE LAGAUTERIE.



Entrée de la commune de LOUIGNAC, pays d'origine de la grand-mère de Annet , MAGDELEINE DE  ROUVERON. Dans cette commune, sont nés quelques- uns des enfants du couple MAGDELEINE e PIERRE DOUSSEAU. Entre autres, GUILLAUME, père d'Annet. Photo: JEAN MARC BAYLE.




Propriété où vécurent  les DOUSSEAU à Villac depuis leur venue de Louignac jusqu'à leur  installation à Peyrignac. Photo: MARLY MAYRINK.

Église à BEAUREGARD DE TERRASSON où les parents d'Annet se seraient mariés et où ses 3 enfants français auraient été baptisés. Photo: MARLY (DOUSSEAU) MAYRINK.





BEAUREGARD DE TERRASSON. PHOTO: PASCALE LAGAUTERIE.





                                                     
Église de Saint Louis à PEYRIGNAC, avec son monument aux morts à la guerre. PHOTO: PASCALE LAGAUTERIE.




                                                               REMERCIEMENTS



          Je souhaite  laisser ici, comme forme de remerciements, quelques noms , non  mentionnés dans  mon œuvre, mais qui ont été présents et dont  l'aide m'a été indispensable.                                                                                                      
AMARILDO et LEILA MAYRINK - pour leur porte toujours ouverte .                                                                                 
MARIA LUIZA LEÂO, ses employés HÍLIO et ROS bien comme ELIZABET BRUM et famille. Propriétaires respectivement des fermes BELA ALIANÇA (PIRAÍ) et COQUEIROS (BANANAL), pour savoir respecter et connaître l'importance de leurs propriétés pour l'histoire de nombreux individus et pour les communautés dans lesquelles elles sont insérées, ouvrant leur porte à des visiteurs pas  toujours opportuns.                                                      
VICENTE VALE – Qui nous a ouvert les portes du MUSÉE HISTORIQUE ET PEDAGOGIQUE  MAJOR NOVAES,  à CRUZEIRO,  où nous avons trouvé d'importants documents de français à Bananal.                                  
NILZA CANTONI– Qui, même par e-mail, a laissé paraître sa bonne volonté pour aider les généalogistes débutants comme moi, participant avec sa grande connaissance des immigrés de la région de Leopoldina.                   
NATÂNIA NOGUEIRA – Qui m'a très rien reçu, et me permettant le contact avec Nilza Cantoni.                                
RAQUEL AUDEBERT DELAGE – Qui m'a émue aux larmes en me présentant une copie d'une photo de la famille MANDRAL DOUSSEAU , qu'elle a retrouvée  dans les affaires de sa famille (même photo que j'ai eu par Odette DOUSSEAU Guilhermino Rocha).                                                                                                                                         
SEBASTIÃO DE SOUZA MARTINS – Mon oncle et également descendant d'immigrants (les italiens Benevenutti) qui nous a guidé au centre des ruines de la ferme MONTE CRISTO.                                                                                        
RENATO MAYRINK – Pour la plus « sui generis » de tous les cartes, qui est succès absolu entre las descendents BONIMOND/MOUTY , et que nous a guidés avec le plus absolu bon-humeur au  rencontre de la ferme Bela Aliança.                                                                                                                                                                                                        
LEONARDO FERREIRA ROCHA - Qui  nous a ouvert avec respect sa porte.                                                                     

FAMILY SEARCH - Parce qu'il n'y a pas de  travail  plus béni pour quelque chercheur  en  généalogie que celle qui nous libère  de la «  dictature » des bureaux d'état civil et des paroisses , mettant à disposition de qui que ce  soit des certificats qui seraient du domaine publique. Que Dieu permette  que les barrières soient bientôt aussi transposées dans notre Zona da Mata Mineira.                                                                                                                                








                                                          By Yesterday Cafe



                         Jeune femme à boire du café
                                             Poéme de CASSIANO RICARDO

Dans un salon, à Paris,
la belle fille de regard gris,
boit du café.
Heureuse fille !
Mais la fille ne sait pas, pour qui est,
qu'il y a une mer bleue , avant  sa tasse de café ;
et qu'il y a un long bateau avant de la mer bleue...
Et que avant du long bateau, il y a une terre du Sud;
et que avant de la terre un port, dans un va-et-vient continu,
avec  grues qui ronflement à la bouche du train
à  mettre des signes sur le dos de la mer ...
et avant du port un "train lève-tôt"
mont et descend de la serre à crier, sans arrêter,
Et avant de la serre il y a l'horloge de la gare...
tout haletant comme un cœur
qui est toujours à venir et à battre comme ça ...
Et avant de cette gare s’étend la plantation du café.
Et avant de la plantation du café est l'homme, enfin,
qui, tout seul, a fait tomber la forêt brutale.
L’homme  sale de terre, l'agriculteur
qui dort riche , la plantation blanche en fleur,
et se reveille pauvre au lendemain... (pas de probléme)
avec le givre noir qui a brûlé la plantation.
La richesse est une fiancée, que peut-on faire?
qui promet  et manque involontairement ...
Elle arrive à s'habiller ainsi, ornée de fleurs,
dans la nuit blanche, qui est son voile de mariée,
mais le soleil arrive, brûle son voile,
et la conduit sauvagement dans le ciel,
la déchirant des mains de l'agriculteur.
Où est la forêt d'ici ?
L’agriculteur a mis par terre.
Où est l’agriculteur ?
Il plante le café.
 est le café ?
La fille a bu.
Mais la fille, où est-elle ?
Elle est à Paris, joyeuse fille !!!!






                                                         Bibliographie


- PINTO, Isabel de Oliveira. "A Família Audebert - Imigrantes Franceses e seus Descendentes 
Brasileiro" - Brasília, 2002.
- LAGAUTERIE, Pascale Laguionie. "L'Emigration Aquitaine en Amerique Latine au XIX Siècle" - Maison des Pays Ibériques.
- RODRIGUES, José Luiz Machado. "Maripá de Minas e Região" - Rio de Janeiro, 2003.
- CASTRO, Celso Falabella de Figueiredo. "Os Sertões do Leste" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte, 1987.
- VANNI, Júlio Cezar. "Sertões do Rio Cágado" - Niterói, Comunnitá, 2002.
- SOUZA, Débora de. "Histórias que Edificam" - Maza, Belo Horizonte, 1995.
- FARHAT, Emil. "Histórias Ouvidas e Vividas" - Scrinium, 1999.
- FARHAT, Emil. "Dinheiro na Estrada" - T.A.Queiroz Editor, São Paulo, 1987.
- FARHAT, Fued. "Recantos da Mata Mineira" - Lemi AS, Belo Horizonte, 1991.
- MONTEIRO, Norma de Góes - "Imigração e Colonização em Minas" - Imprensa Oficial, Belo Horizonte,  1973.
- VIDAL, Laurent e DE LUCA, TâniaRegina (organizadores). "Franceses no Brasil nos Séculos XIX-XX" - UNESP, São Paulo, 2009.
- COUTY, Louis. "O Brasil em 1884 - Esboços Sociológicos" - Brasília, Senado Federal, Fundação Casa de Rui Barbosa, Rio de Janeiro, 1984.
- VASCONCELOS, Diogo de. "História Antiga das Minas Gerais" - Itatiaia, Belo Horizonte, 1974.
- DEAN, Warren. "A Ferro e Fogo" - Companhia das Letras, São Paulo, 1996.
- GRAÇA, Plínio. "Estância Turística e Ecológica de Bananal - Terra dos Barões do Café".
- FREYRE, Gilberto. "Ordem e Progresso" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1959.
- FREYRE, Gilberto. "Casa Grande e Senzala" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1943.
- FREYRE, Gilberto. " Sobrados e Mucambos" - José Olympio, Rio de Janeiro, 1951.
- PINHO, Wanderley. "Salões e Damas do Segundo Reinado" - Martins, São Paulo, 1970.
- ALENCASTRO, Luiz Felipe (organizador). "História da Vida Privada no Brasil" - Companhia das Letras, São Paulo, 1997.
- REZENDE, Francisco de Paula Ferreira. "Minhas Recordações" - Itatiaia, São Paulo, 1988.
- HOLLOWAY, H.Thomas. "Imigrantes para o Café" - Paz e Terra, São Paulo, 1984.
- LIMA, João Heraldo. "Café e Indústria em Minas Gerais - 1870-1920" - Vozes, Petrópolis, 1981.
- MARTINS, Ana Luiza. "Império do Café - A Grande Lavoura no Brasil" - Atual, São Paulo, 1990.
- MARTINS, Ana Luiza. "O Trabalho nas Fazendas de Café" - Atual, São Paulo, 1994.
- PANAGIDES, Stahis e outros. "Estudo Sobre uma Região Agrícola: Zona da Mata de Minas Gerais" - IPEA/INPES, Rio de Janeiro, 1973.
- FRANCO, Maria Sylvia de Carvalho. "Homens Livres na Ordem Escravocrata" - Ática, São Paulo, 1974.
- TAUNAY, Visconde de. "Homens e Cousas do Império" - Melhoramento, São Paulo, 1924.
- PETRONE, Maria Thereza Schorer. "O Imigrante e a Pequena Propriedade" - Brasiliense, São Paulo, 1982.
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- NABUCO, Joaquim. "Minha Formação" - Ediouro, Rio de Janeiro, 1966.
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- BERGER, Francis. "Les Terrassonais - Mémoire en Images" - Edition Alan Suton, Saint-Cur-sur-Loire, 2002.
- LE ROY, Eugène. "Jacquou le Croquant" - Brodard et Taupin, Paris, 2006.
- CALLEROT, Geneviève. "Les Cinq Filles du Grand-Barral" - De Borée, Romagnat, 2007.
- FARIA, Sheila de Castro. "Barões do Café" - Atual, São Paulo, 2005.
- ANDREAZZA, Maria Luiza e NADALIN, Sérgio Odilon. "Imigrantes no Brasil - Colonos e Povoadores" - Didática, Curitiba, 2000.
- MORAES, Eliane Robert. "Revolta de Colonos Imigrantes" - Ática.
- MORAES, Antônio Carlos Robert. "A Fazenda de Café" - Ática, São Paulo, 1985.
- TOLEDO, Edilene e CANO, Jefferson. "Imigrantes no Brasil do Século XIX" - Atual, São Paulo, 2003.
- "Forças Vivas da Nação - Nossos Políticos - Minas Gerais - Tomo III".
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Commune de Peyrignac de 1631 a 1898" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 2000.
- "Recueil des Actes d'État Civil de la Comunne de Beauregard de Terrasson de 1619 a 1897" - Cercle d'Histoire et Genealogie du Périgord, Périgueux, 1999.
- LE ROY, Eugéne. "L'Année Rustique en Périgord" -Mairie, Hautefort, 2007.
- J.C.R. "Diccionário Geographico, Histórico e descriptivo do Império do Brasil".
- GIRARD, Ismael. "Petite Anthologie Occitane du Comminges".
- CHRISTIANSEN, Rupert. "Paris Babilônia - A capital Francesa nos Tempos da Comuna" - Record, São Paulo, 1994.
- BOUTET, Gérard. "Nos Grads.Mères aux Forneaux" - Romagnat, 2004.


                                                                                                                                                                                                              Jornaux

- "A IMIGRAÇÃO" - de 1887 à 1890.
- "O MUNICÍPIO" - jusqu'à 1923. (de BICAS).
- "O GUARARÁ" - de 01/1895 à 12/1906.
- "L'AVENIR DE LA DORDOGNE" - 05/03/1889.
- "CORREIO DE BICAS" - de 04/1893 à 04/1894. 
- "CORREIO DE LEOPOLDINA" - de 1894 à 1895.
- "A LEI" - DE 11/07/1897 (de SÃO JOÃO NEPOMUCENO).
- "O MAR DE HESPANHA" - 10/1886 - 04 à 11/1888 - 05/1891 e 23/11/1893.
- "GAZETA DE RIO NOVO" - 1901.



                                                                 Sites visités

- www.familysearch
- www.cantoni.pro.br
- www.arquivohistorico-mg.com.br
- www.brevescafe.oi.com.br
- www.arquivonacional
- www.bibliotecanacional
- www.rj.anph.org
- http://fr.wikipedia.org/wiki/portail:occitanie
- www.maripa.me.gov.br
- www.igeo.uerj.br
- www.es-conseil.fr/pramona/orenoque
- www.koinonia.or.br
- www.valedoparaiba.com
- www.flaviorio.globolog.com.br


                                              Recherches in loco                         

- Archive National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque National. Rio de Janeiro.
- Bibliothèque Municipal de Bicas.
- Mairie  de Bicas.
- Registres  d'état civil  de Carlos Alves, Rochedo de Minas, Maripá de MInas, Bicas, Guarará,   Argirita, São João Nepomuceno (civil et d'immeubles), Barra do Piraí, Piraí, Bananal et Rio Claro.
- Curie diocésaine de Lorena.
- Musée Historique et Pedagogique Major Novaes - Cruzeiro.
- Archive Municipal de Piraí.




2 comentários:

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    1. Isabel querida... Jamais esquecerei o quanto você foi essencial no começo de minhas buscas... Essencial? Não! Imprescindível! Beijo grande!

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